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Frais, performances nettes, volatilité, gestion active ou passive : le tout premier rapport de l’Observatoire des produits d’épargne financière (OPEF) dresse une radiographie inédite des placements détenus par les Français. Objectif : éclairer, sans orienter.
Créé par la loi Industrie verte de 2023, l’OPEF publie en ce mois de juillet 2025 un document inédit et attendu : un panorama objectif, chiffré et pédagogique des produits d’épargne financière accessibles aux particuliers. Il couvre un périmètre large assurance vie, PER individuel, comptes-titres, PEA, PEA-PME représentant un encours cumulé de 2 048 milliards d’euros fin 2023, soit environ un tiers du patrimoine financier des ménages français. Les produits d’épargne collective d’entreprise et l’épargne réglementée (Livret A, PEL) restent en dehors du champ, mais pèsent eux plus de 4 100 milliards d’euros.La méthode repose sur une compilation rigoureuse de données issues de la Banque de France, du ministère de l’Économie et des autorités de contrôle (AMF, ACPR), encadrée par le Comité consultatif du secteur financier (CCSF). Autour de la table : banques, assureurs, associations d’épargnants et régulateurs, réunis pour produire une analyse non commerciale, ni orientée vers un produit ou une stratégie, mais destinée à fournir un socle commun d’information aux épargnants.Premier constat : les frais prélevés varient fortement selon le produit, la durée de détention et la stratégie choisie. Or, ces frais impactent directement la performance nette et doivent être analysés à l’aune de l’inflation. C’est l’un des principaux messages du rapport : l’épargnant doit juger la rentabilité réelle, et pas uniquement nominale, de ses investissements.
L’étude compare les rendements nets réels des différentes classes d’actifs : actions, obligations, monétaires, fonds diversifiés, mais aussi leur localisation géographique (France, Europe, États-Unis). Résultat?: les performances peuvent diverger du simple au triple selon l’allocation choisie. Le rapport souligne donc le rôle crucial du choix d’exposition géographique et sectorielle dans la performance globale d’un portefeuille.Sans surprise, les actions affichent la meilleure performance sur longue durée, malgré une volatilité intrinsèque plus élevée. À l’inverse, les produits monétaires ou obligataires sont plus stables, mais souvent moins rémunérateurs à horizon long. La diversification entre classes d’actifs, combinée à un horizon d’investissement long, est fortement recommandée pour atténuer les risques et capter les cycles favorables.Sur le plan des styles de gestion, l’OPEF met en perspective la gestion active, qui repose sur la sélection de titres ou de fonds par des professionnels, et la gestion indicielle, qui réplique passivement un indice de marché. Conclusion : la gestion passive tend à offrir de meilleures performances nettes moyennes sur les actions, mais certains fonds actifs parviennent à surperformer, notamment en obligations ou monétaire. Le rapport plaide pour une complémentarité intelligente entre les deux approches, selon les objectifs et la sensibilité au risque de l’épargnant.Au-delà des chiffres, ce rapport s’inscrit dans une logique européenne de « value for money » et de meilleure transparence. Il vise à responsabiliser les épargnants face à leurs choix, et à renforcer la confiance dans les produits d’investissement de long terme. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, résume l’enjeu : « Une épargne bien informée, c’est la garantie de la faire fructifier tout en finançant l’économie réelle. »
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