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« L'Europe doit prendre son destin en main », selon Bruno Le Maire



Début novembre, en marge des réunions de l'Ecofin qui réunissent les ministres de l'Économie des pays de l'Union européenne, Bruno Le Maire est revenu sur les 4 ambitions pour l'Europe défendues par la France à Bruxelles.


Temps de lecture : 4 minute(s) - | Mis à jour le 20-11-2019 15:25:00 | Publié le 13-11-2019 11:39  Photo : Bruno Le Maire lors de l'ECOFIN à Bruxelles, 8 novembre 2019 (source compte twitter Bruno Le Maire)  
 « L'Europe doit prendre son destin en main », selon Bruno Le Maire

« Le vrai défi européen, ce n'est pas un déficit à 3% »

Lors d'un point presse tenu le 8 novembre en marge des réunions du Conseil des Affaires économiques et financières (Ecofin), Bruno le Maire a fait part des positions défendues par la France en matière d'économie européenne. Premier axe évoqué, celui de la souveraineté économique de l'UE. « L'Europe doit d'abord être une puissance financière et monétaire », a indiqué le ministre de l'Economie.

Le renforcement de la zone euro et de l'euro sont, selon lui, une priorité. Martelant que la France a « rétabli ses finances publiques » et « stabilisé sa dette publique » (un argument contesté y compris en France), Bruno le Maire a indiqué que « nous ne pouvons pas pour autant être satisfaits de la situation actuelle de la zone euro ». En cause, le ralentissement des prévisions de croissance, que la Commission européenne a abaissé à 1,2% pour 2020. Le ministre français a ainsi appelé les pays qui le peuvent à « avoir une politique budgétaire plus ambitieuse » pour « retrouver la croissance ». Des recommandations qui sont faites aussi bien par le FMI que par la Banque centrale européenne.

La France a également défendu une politique d'investissement forte, notamment sur les secteurs des « nouvelles technologies, [de] la croissance verte et la lutte contre le réchauffement climatique ». Au niveau national, ces politiques pourraient cependant rapidement se heurter aux règles européennes d'équilibre budgétaire, notamment la règle des « 3% de déficit ». La potentielle critique est néanmoins balayée d'un revers de main par Bruno Le Maire, qui explique que « les deux défis du 21ème siècle, ce n'est pas les 3% c'est la lutte contre le réchauffement climatique et la souveraineté technologique de l'Europe ».

L'union bancaire en faveur des épargnants a aussi été évoquée, au travers d'une garantie des dépôts européenne et plus seulement nationale. Aujourd'hui, si une banque française n'était plus en mesure de rembourser les dépôts de ses clients, l'État Français les indemniserait jusqu'à 100 000 € au travers du Fonds de Garantie des Dépôts et de Résolution (FGDR). L'objectif est de mutualiser les garanties à l'échelle de l'UE. « C'est une façon de dire aux épargnants espagnols, italiens, belges, français ou allemands si jamais demain il y a une nouvelle crise financière vos dépôts seront garantis au niveau européen. » Le ministre espère en la matière « arriver dans les premiers mois de l'année 2020 à un compromis ».

A lire également : Budget, déficit, dette... Pourquoi la France reçoit-elle une mise en garde de l'Europe ?

Le Conseil « Affaires économiques et financières » (Ecofin) , qui réunit l'ensemble des ministres de l'Économie de l'Union européenne, décide de la politique de l'UE dans trois grands domaines : politique économique, questions fiscales et réglementation des services financiers.

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Investir dans une grande politique industrielle européenne

Selon la position française, l'Union européenne manque d'ambition en matière de coopération industrielle. Le ministre de l'Économie explique qu'il faudrait créer les conditions nécessaires pour que des entreprises privées puissent émerger comme géants européens. « Nous voulons des entreprises qui ait la taille critique, la rentabilité suffisante pour investir massivement et faire face à la compétition avec les géants Chinois ou Américains », a-t-il expliqué, tout en déplorant l'échec européen sur l'industrie digitale. Celui-ci contraint à utiliser presque exclusivement des outils américains, faisant courir le risque d'une perte de souveraineté.

Appelant de ses vœux « une initiative sur l'intelligence artificielle qui nous permette d'avoir un champion industriel européen [dans ce secteur] », le ministre a insisté sur le fait que l'Europe ne pouvait pas se contenter d'être « simplement un marché de 450 millions de consommateurs ». Au contraire, il devrait devenir « une puissance industrielle avec des usines, des entreprises, des laboratoires de recherche, des champions de niveau mondial ».


Le refus du Libra, la monnaie virtuelle privée de Facebook


Le projet Libra de Facebook, qui consiste à créer une monnaie virtuelle adossée sur un panier de monnaies étatiques, a été vivement critiqué pour un grand nombre de dirigeants mondiaux notamment au cours du G7 Finances. Comme l'a expliqué Bruno Le Maire, la position de l'Europe est claire : « nous refusons que des géants du digital puissent accaparer ce qui est du domaine de la souveraineté des États, c'est-à-dire la monnaie. [Il faut] impérativement regarder les garde-fous, les contrôles indispensables à la mise en place de tout projet de ce type-là ».

Pour faire face, des solutions alternatives sont examinées, notamment « pour réduire les coûts et les délais des transactions internationales financières ». Les 28 membres de l'UE se sont également déclaré « prêts également à réfléchir à une monnaie digitale publique, même si c'est un projet qui s'inscrit forcément dans le très long terme car la monnaie digitale publique soulève un certain nombre de difficultés qui mettront du temps à être résolues ».

A lire également : Monnaie virtuelle de Facebook (Libra) : le G7 veut imposer un cadre juridique


« L'Europe doit être une puissance verte »

Concernant la transition écologique à l'échelle de l'UE, Bruno Le Maire a expliqué vouloir « transformer la Banque européenne d'investissement en Banque du climat », en augmentant « la part de ses financements verts qui doit atteindre 50% ». Selon lui, l'organisme devrait devenir « le bras armé de l'Europe dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans les investissements nécessaires pour la transition écologique ».

Enfin, le ministre a évoqué une déclaration de 9 États européens qui demandent la taxation du transport aérien. Une position partagée par la France : « nous ne voyons pas pourquoi le transport aérien échapperait à cette règle-là » alors qu'elle a été imposée à l'industrie automobile, a-t-il expliqué.

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