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Ce qui attend Christine Lagarde à la tête de la Banque Centrale Européenne (BCE)



Christine Lagarde a pris ses fonctions de présidente de la Banque Centrale Européenne (BCE) le 1er novembre 2019 dans un contexte économique complexe. L'ancienne directrice du FMI a déclaré vouloir poursuivre la politique de son prédécesseur. L'occasion de revenir sur le parcours d'exception de cette femme de pouvoir.


Temps de lecture : 4 minute(s) - | Mis à jour le 31-12-2020 09:30:00 | Publié le 06-11-2019 14:45  Photo : Christine Lagarde, © Banque Centrale Européenne  
Ce qui attend Christine Lagarde à la tête de la Banque Centrale Européenne (BCE)

Qu'est-ce qui attend Christine Lagarde à la tête de la BCE ?

Après 2 mandats de président de la Banque Centrale Européenne (BCE), l'Italien Mario Draghi a cédé son siège à la Française Christine Lagarde, 8 ans directrice générale du FMI. L'ancienne avocate âgée de 63 ans « a été nommée par le Conseil européen du 18 octobre 2019 pour un mandat de huit ans », indique la BCE dans un communiqué. Il s'agit de la première femme à occuper à ce poste.

Christine Lagarde arrive à la tête de l'institution à un moment où la zone euro fait face à une situation complexe. Un des rôles de la BCE est en effet de contribuer à la stabilité des prix et au maintien d'une inflation inférieure, mais proche de 2%.

Cet objectif est difficile à atteindre dans le contexte économique actuel, ce qui a mené son prédécesseur à fixer des taux directeurs très bas, voire même négatifs. Mise en place pour favoriser la relance de l'économie par l'investissement et la consommation, cette politique monétaire a pour but d'inciter les banques à injecter des liquidités en octroyant des prêts.

La stratégie a en partie réussi, puisque 11 millions d'emplois ont été créés dans la zone euro en 5 ans. Mais ce n'est qu'un succès en demi-teinte. En parallèle, l'économie affiche de mauvaises performances. L'institution a échoué sur ses objectifs d'inflation, évaluée à 0,7% en octobre par Eurostat. La politique monétaire est aussi l'objet de nombreuses critiques en Europe, accusée d'une part d'appauvrir les épargnants, et d'autre part de créer un risque de formation de bulles, notamment sur les crédits immobiliers.

Alors que le ralentissement de l'économie mondiale fait craindre une prochaine récession, les marges de manœuvre de la BCE sont désormais très restreintes pour consolider la croissance ou réagir à une éventuelle crise.

En septembre, Christine Lagarde indiquait toutefois vouloir appliquer une politique « dans la continuité » de son prédécesseur. La nouvelle présidente de l'institution a également souligné que selon elle, les banques centrales « ont fait leur boulot » tandis que des pays en excédent budgétaire tels que l'Allemagne « n'ont pas vraiment fait les efforts nécessaires » pour consolider une croissance fragile. Reste à savoir si elle sera en mesure de les convaincre d'ajuster leur politique intérieure aux objectifs européens.

Christine Lagarde a également déclaré vouloir faire évoluer la BCE, notamment en favorisant l'égalité des sexes, l'action contre le réchauffement climatique et la transparence.

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Une carrière d'exception

Christine Lagarde s'est faite connaître du grand public à partir de 2005, lorsqu'elle est choisie pour entrer au gouvernement de Dominique de Villepin en tant que ministre déléguée au Commerce extérieure. Elle occupait précédemment le siège de présidente d'un des plus grands cabinets d'avocats d'affaires du monde, Baker & McKenzie. Première femme et première non-américaine à ce poste après 25 ans de carrière, ce titre lui a permis d'être nommée 5ème femme d'affaires européenne par le Wall Street Journal Europe en 2002.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, elle est nommée au ministère de l'Économie, des Finances et de l'Emploi après un très bref passage comme ministre de l'Agriculture et de la Pêche. A nouveau première femme nommée à ce poste, elle y fera notamment voter la loi TEPA (allègement des droits de succession, défiscalisation des heures supplémentaires et réduction d'ISF pour l'investissement dans les PME), travaillera à la réforme du crédit à la consommation (surendettement des ménages) et à la fusion de l'ANPE et de l'Assedic pour former le Pôle Emploi.

C'est aussi elle qui sera à la barre lors de la crise de 2008, un évènement qui la propulsera sur la scène politique internationale. Son action lui vaudra d'être nommée meilleure ministre des Finances de la zone euro en 2009 par le Financial Times. En 4 ans à la tête de ce ministère, elle a participé à une cinquantaine de négociations internationales, dont les G8, G20, et des réunions ayant pour but de stabiliser le secteur bancaire et l'euro lors de la crise grecque.

En juillet 2011, Christine Lagarde prend la tête du Fonds monétaire international (FMI) à la suite de Dominique Strauss-Kahn, empêtré dans un scandale sexuel aux États-Unis. Encore une fois, elle est la première femme à occuper ce poste. Elle participe au second plan de sauvetage de la Grèce, en définissant un plan d'aide pour alléger sa dette. Elle contribue à la reconnaissance de la monnaie chinoise comme monnaie de référence.


Des prises de position controversées et une condamnation dans l'affaire Tapie / Crédit Lyonnais


Les prises de position de Christine Lagarde ne font pas toujours l'unanimité. Dès son arrivée au ministère du Commerce extérieur en 2005, elle déclare qu'il est nécessaire de réformer le code du travail français, trop « compliqué, lourd » et qui « constitue un frein à l'embauche ». Ce franc-parler lui faudra un rappel à l'ordre du Premier ministre Dominique de Villepin.

Face à la montée du prix de l'essence en 2007, elle préconise de se tourner vers le vélo et de changer les comportements, ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Lors de la crise grecque en 2012, sa déclaration selon laquelle « les grecs devraient commencer à s'entraider collectivement » en « payant tous leurs impôts » lui attira quelques foudres, notamment du fait des avantages fiscaux dont bénéficient les dirigeants du FMI.

Enfin, Christine Lagarde a été vivement critiquée dans le cadre de l'affaire de l'arbitrage qui opposait Bernard Tapie à l'État (Crédit Lyonnais). En tant que ministre de l'Économie, elle avait donné le feu vert pour l'utilisation de cette procédure d'exception qui avait permis à l'ancien homme d'affaires de récupérer 403 millions d'euros. La Cour de justice Républicaine (CJR), seule habilitée à juger les actes commis par les membres du gouvernement durant leur fonction, l'a condamnée pour « négligence », mais l'a dispensée de peine eu égard à sa réputation internationale.



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