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Paris : les finances publiques à la dérive ?



La dette de la Ville atteint un niveau record. L'équipe municipale invoque la crise, les élus d'opposition pointent une « gestion catastrophique ».


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Mis à jour le 08-10-2021 19:26:00 | Publié le 03-06-2021 12:48  Photo : Adobe Stock © Philippe Devanne  
Paris : les finances publiques à la dérive ?

Une explosion de la dette à 6,6 milliards d'euros

La séance du Conseil de Paris du 1er juin aura été houleuse. Lors du vote du compte administratif 2020, la gestion financière d'Anne Hidalgo (PS) et de son équipe municipale a été vivement critiquée par les élus d'opposition.

Car les chiffres ne sont pas bons. La ville de Paris s'est retrouvée piégée dans un « effet ciseau », cumulant une forte baisse des recettes (-532 millions d'euros) et une augmentation importante des dépenses (+240 millions d'euros).

Pour financer ces écarts, l'équipe municipale a dû emprunter beaucoup d'argent. La dette a ainsi bondi de 740 millions d'euros sur l'exercice 2020, et l'endettement total atteint le niveau record de 6,6 milliards d'euros. En parallèle, la Ville a aussi puisé dans ses économies : son épargne, qui s'élevait à environ 600 millions d'euros depuis quelques années, a fondu comme neige au soleil. A la fin de l'année, il ne restait plus que 20 millions d'euros dans la caisse.
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L'effet du Covid, selon l'équipe municipale

Selon Paul Simondon (PS), adjoint aux finances de la Ville, plusieurs effets se sont conjugués. La crise sanitaire a créé de nombreuses dépenses supplémentaires qui n'avaient pas pu être prévues dans le budget initial : tests, achats de masques, hausse des dépenses sociales (RSA...).

Dans le même temps, avec une économie mondiale paralysée, une grande partie des recettes ont manqué. Avec l'effondrement du nombre de ventes immobilières, les droits de mutation perçus par la ville ont baissé de 160 millions d'euros. L'absence des touristes a provoqué une chute de la taxe de séjour. Les recettes liées au stationnement et aux terrasses placées sur le domaine public ont dégringolé.

Enfin, l'équipe municipale pointe du doigt le désengagement de l'État, qui aurait revu à la baisse ses dotations et refusé à la Ville le droit de prélever plusieurs taxes exceptionnelles.


Une « gestion catastrophique », selon l'opposition


Si Rémi Féraud, président du groupe Paris en Commun (PS), a vivement défendu le « sérieux de la gestion de la Ville », plusieurs élus de l'opposition ont dénoncé une mauvaise gestion des finances publiques.

Il serait difficile de jeter la pierre à la Mairie de Paris pour une explosion de son endettement en 2020, alors que la situation financière de l'État s'est aussi dégradée du fait de la crise sanitaire. Pour rappel, la dette de l'État est passée de 97% du PIB à environ 120% en un an. Mais pour les élus d'opposition, la situation de Paris serait révélatrice d'une dérive antérieure : l'endettement de la Ville a augmenté de 85% depuis l'élection d'Anne Hidalgo en 2014.

Pierre Casanova, élu du groupe MoDem, Démocrate et Écologistes, évoque une « trajectoire financière inquiétante ». Pour lui, le déficit ne résulterait pas tant de la crise que d'une gestion déraisonnable. L'élu s'est étonné de la « hausse des dépenses de fonctionnement » alors que la « qualité de vie s'est considérablement dégradée », ce qui démontre selon lui une « incurie en matière de gestion des finances publiques ».

Pour le Conseiller de Paris David Alphand (LR), « les finances de la ville sont exsangues ». L'élu a énuméré la « pluie d'emprunts successifs » réalisés en 2020 et pointé du doigt la vente d'immeubles qui renfloue peu les caisses et s'apparente à la « vente des bijoux de famille ». La situation est d'autant plus préoccupante que les dépenses sont vouées à encore augmenter, notamment avec la création de la police municipale votée récemment ou la végétalisation prévue par la Ville.

Pour la Conseillère de Paris Marie-Claire Carrère-Gée (LR), les chiffres fournis dans le compte administratif de 2020 sont truffés d'erreurs et d'incohérences. Selon son analyse, « les finances de la ville de Paris étaient à la dérive dès le budget primitif 2020 ». Elle pointe « une gestion catastrophique », la crise n'ayant « fait qu'aggraver les choses ». « La réalité, c'est que non seulement la ville de Paris n'avait plus un sou pour soutenir les Parisiens pendant la crise, mais aussi qu'elle n'a plus aucun moyen d'investir, [...] tout cela pour "saccager Paris". »

Au-delà de la maîtrise des dépenses, l'équipe municipale est en effet sous le feu des critiques pour sa gestion globale de la capitale. La dégradation de la voirie, le manque de propreté des rues, la maintenance défaillante de la signalisation et les nouveaux choix esthétiques sont dénoncés sur les réseaux sociaux par des Parisiens sous le mot-dièse #Saccageparis. Ceux-ci sont en train de se regrouper en association.



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