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90 000 milliards de dollars de patrimoine seront transférés vers les Millennials et la "Gen Z" dans les années à venir, à l'échelle mondiale. Pour ces entrepreneurs, transmettre un patrimoine ne se limite pas à léguer des actifs financiers ; il s'agit de former une génération capable de gérer ces actifs et de les faire fructifier afin d'assurer la pérennité de l'entreprise familiale.
Selon l'étude « The Global Entrepreneurial Wealth Report » publiée par HSBC, près d'un tiers des entrepreneurs s'inquiètent du manque de préparation de la nouvelle génération. En filigrane, surgit la peur de la « loi des trois générations », un concept décliné partout dans le monde : « La première génération construit, la deuxième développe et la troisième détruit. »Cette préoccupation est particulièrement marquée en Europe, où les jeunes générations expriment souvent le désir de tracer leur propre chemin, loin des contraintes familiales. Le dilemme est particulièrement aigu en France, où une proportion importante d’héritiers montre un certain détachement vis-à-vis des affaires familiales, préférant s’engager dans des projets personnels ou des entreprises indépendantes. Selon le rapport, 34 % des entrepreneurs craignent ainsi que leurs enfants ne soient pas suffisamment impliqués ou motivés pour reprendre l’entreprise. Face à cette problématique, certains entrepreneurs optent pour une immersion progressive des héritiers dans l’entreprise. Cet apprentissage pratique permet aux jeunes générations d’acquérir des compétences sur le terrain, tout en les exposant aux réalités du leadership et de la prise de décision. En France, ce modèle d’éducation par l’expérience est particulièrement prisé : 61 % des entrepreneurs sont de première génération, ayant bâti leur entreprise eux-mêmes, souvent sans précédent familial. Ce manque d'antécédents explique en partie l'accent mis sur l'intégration des héritiers dans la gestion quotidienne dès leur plus jeune âge. Ils participent à des stages, apprennent aux côtés de leurs parents ou mentors, et se familiarisent avec les opérations et les décisions stratégiques.
Mais l'immersion seule ne suffit pas à préparer pleinement la prochaine génération. En parallèle, les entrepreneurs européens investissent dans des programmes spécialisés qui couvrent des sujets aussi variés que la gestion d’actifs, les stratégies d’investissement ou encore la gouvernance d’entreprise. Ces formations sont souvent proposées par des institutions académiques prestigieuses ou des organisations privées, et visent à fournir aux héritiers les bases théoriques nécessaires pour comprendre les marchés financiers et assurer la croissance de leur patrimoine. Le rapport d'HSBC souligne que cette tendance est particulièrement marquée parmi les familles disposant de plus de 10 millions de dollars d’actifs, qui cherchent à s’assurer que leurs héritiers maîtrisent les aspects techniques et financiers de la gestion de la fortune familiale. Ces programmes proposent également des initiations à la philanthropie et aux investissements durables, des sujets de plus en plus prisés par les jeunes générations, en particulier dans les pays comme la France, la Suisse et l'Allemagne.
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Au-delà des cours formels, les familles fortunées optent également pour des événements sur mesure, où les héritiers peuvent se rencontrer et apprendre des experts en gestion de fortune. En Europe, des banques privées organisent régulièrement des conférences et des séminaires destinés aux héritiers de la génération Z, où ces derniers sont formés aux défis de la gestion patrimoniale. Ces événements offrent aux jeunes héritiers une introduction pratique aux dynamiques de gestion de fortune. Ils abordent non seulement les aspects techniques, mais aussi les questions de leadership, d’éthique et de responsabilité sociale. Selon le rapport, ces conférences permettent également aux familles d'entamer des conversations sur la succession, un sujet souvent tabou au sein des grandes familles. En France, par exemple, seuls 39 % des entrepreneurs discutent régulièrement de la succession avec leurs enfants. Ces séminaires, qui peuvent inclure des rencontres père-fils ou mère-fille, sont l'occasion pour les jeunes héritiers de réseauter avec leurs pairs, d'échanger sur leurs projets et d'envisager l'avenir de l’entreprise.
Pour les familles entrepreneuriales européennes, l’éducation financière de la génération suivante n’est pas une option, mais une nécessité. Entre stages en entreprise, formations spécialisées et événements sur mesure, les outils pour préparer les jeunes héritiers existent et sont de plus en plus utilisés. Cependant, comme le souligne le rapport HSBC, la réussite de la transmission repose avant tout sur la capacité des familles à entamer des discussions ouvertes et régulières sur l'avenir du patrimoine. En France, où la culture du secret familial est encore présente, cette communication doit être renforcée pour assurer que la transition se fasse en douceur. Le transfert de richesse est inévitable. La préparation, elle, est un choix.
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