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Portée par une progression boursière de près de 32 % depuis le début de l’année, l’action Orange bénéficie d’un regain d’intérêt des investisseurs. Les résultats du T1 2025 valident la solidité du modèle dans un environnement complexe, entre transition technologique, concurrence accrue et besoins en capitaux. Cette remontée reflète-t-elle un changement de paradigme ou un simple rattrapage ?
Le cours d’Orange a progressé de 31,96 % depuis le 1er janvier 2025, portant la valorisation à 12,71 € au 4 juin. Sur trois ans, le titre gagne près de 10 %, ce qui atteste d’une dynamique récente bien plus favorable qu’à moyen terme. Avec une capitalisation de 34 milliards d'euros, le groupe revient dans le radar des grandes capitalisations européennes, à l’heure où le secteur des télécoms redevient attractif aux yeux d’un marché en quête de rendement défensif. Au 1er trimestre 2025, le chiffre d’affaires d’Orange atteint 9,911 milliards d’euros, en hausse de +0,6 %. Ce rythme modeste cache une bonne tenue des services de détail (+2,4 %) et une moindre baisse des services aux opérateurs. La croissance est tirée par la région Afrique & Moyen-Orient (+12,8 %), qui confirme trimestre après trimestre son statut de moteur du groupe. L’EBITDAaL s’établit à 2,48 milliards d’euros (+3,2 %), en ligne avec l’objectif annuel d’environ +3 %. Le taux de marge EBITDAaL sur chiffre d’affaires s’améliore de 0,5 point pour atteindre 25,2 %, ce qui illustre une discipline opérationnelle renforcée malgré les hausses d’eCAPEX (+6,6 %) et la montée des coûts réglementaires et salariaux, notamment en France. Les marchés matures restent sous pression. En France, les revenus reculent de 1,3 %, mais les services de détail hors RTC progressent de 1,5 %, portés par la fibre et la convergence. L’ARPO convergent grimpe à 77,8 €, confirmant l’intérêt de l’orientation vers la valeur plutôt que le volume. Le taux de résiliation s’améliore et les ventes nettes convergentes repartent à la hausse. L’Europe hors France reste stable (-0,2 %), avec de solides performances commerciales sur les forfaits et le haut débit. L’IT et les services d’intégration reviennent en croissance (+17,0 %), notamment en Pologne, qui continue de gagner des parts de marché. Le pôle Afrique & Moyen-Orient brille par sa régularité : +12,8 % de chiffre d’affaires, avec des hausses à deux chiffres sur tous ses moteurs (Data mobile +21 %, Fixe haut débit +19,1 %, Orange Money +22,1 %). Ce segment capitalise sur plus de 80 millions d’utilisateurs 4G/5G et 41 millions de clients actifs pour Orange Money. Enfin, Orange Business reste le point faible de la structure avec un recul de 4,9 % de ses revenus. La division continue de souffrir du déclin du fixe et de la pression concurrentielle sur l’IT. Cependant, la croissance d’Orange Cyberdefense (+8 %) et les initiatives autour de la 5G+ et de l’IA générative montrent que le redressement est en cours.
Derrière la performance financière, Orange avance selon une stratégie articulée autour de quatre priorités : la reconquête du leadership sur les services de détail, l’efficience opérationnelle, la valorisation des actifs en Europe (co-entreprise MASORANGE, FiberCo) et la croissance organique dans les zones émergentes. L’un des éléments marquants de ce trimestre est l’accord de gestion des parcours professionnels (GEPP), qui prévoit un dispositif de temps partiel senior jusqu’en 2028. Une provision de 1,644 milliard d’euros a été passée, ce qui témoigne d’une anticipation prudente des enjeux RH. L’impact sur les résultats a été neutralisé dans l’EBITDAaL ajusté. L’activité de convergence demeure le cœur de la stratégie sur les marchés matures, avec 9,2 millions de clients et une progression de +3,4 % des revenus. La couverture FTTH atteint désormais 40,9 millions de foyers en France, soit 93 % du total, ce qui renforce les perspectives de monétisation des infrastructures. Le segment Afrique & Moyen-Orient représente désormais plus de 20 % du chiffre d’affaires et s’affirme comme un levier structurant. Le groupe y combine pénétration mobile, développement d’Orange Money, extension de la 4G/5G, et montée en puissance du B2B. Le dynamisme du continent constitue un vecteur de croissance autonome et une diversification bienvenue du profil de risque. La co-entreprise MASORANGE en Espagne, désormais déconsolidée, poursuit ses synergies : 200 millions d’euros engrangés à ce stade, avec un objectif de 500 millions sur quatre ans. Les synergies attendues pour 2025 (300 millions d’euros) renforcent la visibilité du cash-flow et améliorent la rentabilité de l’ensemble consolidé. Les services financiers mobiles sont en cours de sortie, Orange Bank poursuivant son retrait en France et en Espagne. Cette clarification du périmètre permet de recentrer les efforts sur les télécoms et les services associés à forte marge. Orange confirme ses objectifs annuels : croissance de l’EBITDAaL autour de +3 %, discipline sur les eCAPEX, génération d’au moins 3,6 milliards d’euros de cash-flow organique, et maintien du ratio dette nette/EBITDAaL autour de 2x. Ce plan conforte une approche prudente, structurée et adaptée aux attentes des marchés.
Le ratio cours/bénéfices à long terme (PER) d’Orange est de 10, soit un niveau inférieur à la moyenne du secteur télécoms (13) et en ligne avec sa moyenne historique. L’action se traite donc à un niveau de valorisation raisonnable, voire légèrement sous-évalué, avec un ratio croissance/valorisation favorable (PEG de 0,7). Ce positionnement s’avère attractif dans un marché incertain. La croissance bénéficiaire projetée à long terme est d'environ 14 %, légèrement inférieure à celle de ses pairs (16 %), mais avec un profil de risque nettement plus défensif. Le dividende estimé à 6,2 % pour les 12 prochains mois est l’un des plus élevés du secteur, avec un taux de distribution de 62 % des bénéfices. Ce rendement élevé est couvert et présente une visibilité importante, le plancher de dividende étant fixé à 0,75 € par action pour 2025. Le rapport entre la valeur comptable et le cours (Book-to-Price) ressort à 105 %, ce qui est, là encore, nettement supérieur à la moyenne du secteur (71 %). Ce ratio confère une certaine robustesse fondamentale à l’action, surtout dans une optique de couverture contre la volatilité des marchés. Enfin, la sensibilité d’Orange au marché est très faible, avec un beta de seulement 0,06. Cela signifie que le titre est peu corrélé aux indices boursiers, et affiche une volatilité atténuée. Cette caractéristique en fait une valeur de protection en période de stress ou de correction boursière. Le consensus des analystes fixe un objectif de cours entre 13,60 et 14,10 €, soit un potentiel de hausse de +11,2 % par rapport au cours actuel.
Le redressement de l’action Orange depuis début 2025 s’appuie sur des éléments concrets : amélioration des marges, gestion des coûts, recentrage stratégique, et solidité des flux. Contrairement à d’autres rebonds techniques du passé, la dynamique actuelle semble alimentée par un repositionnement plus fondamental du groupe et un intérêt renouvelé pour les télécoms défensifs. Dans un portefeuille type, Orange s’impose aujourd’hui comme une valeur défensive à potentiel rendement intéressant, adaptée aux phases de consolidation de marché. Sa faible volatilité et sa décorrélation avec les indices en font un outil de stabilisation du portefeuille, en complément d’actions plus exposées à la croissance ou au cycle. Le momentum est favorable (révision des bénéfices positive, tendance technique haussière, surperformance relative), mais la visibilité reste limitée sur la capacité du groupe à générer une croissance organique soutenue en Europe. Le véritable défi reste l’exécution du plan de transformation d’Orange Business et la poursuite de la montée en puissance dans les services à valeur ajoutée. Le timing d’entrée reste raisonnable à ces niveaux, avec un potentiel de rendement supérieur à 6 % et une revalorisation modérée possible. L’action conviendra surtout aux investisseurs en quête de régularité, de rendement et de protection, plus qu’à ceux qui recherchent des catalyseurs de forte croissance.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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