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Après un début d’année terne sur les marchés, l’action TotalEnergies recule de près de 2,5 % depuis le 1er janvier 2025, dans un contexte sectoriel pourtant favorable à court terme. Ce repli modéré s’inscrit dans une dynamique de marché hésitante, avec une valorisation qui semble désormais intégrée à ses perspectives de croissance, mais une question demeure : le groupe dispose-t-il encore d’un potentiel attractif pour les investisseurs exigeants ?
Dans un environnement de prix globalement stable par rapport au quatrième trimestre 2024, TotalEnergies publie des résultats en repli sur un an, mais qui demeurent conformes à ses standards historiques grâce à la progression des volumes produits et au maintien d’un retour aux actionnaires conséquent. Le résultat net ajusté ressort à 4,2 milliards de dollars (–18 % sur un an) et la marge brute d’autofinancement (CFFO) à 7 milliards de dollars (–14 %), tandis que l’EBITDA ajusté s’établit à 10,5 milliards de dollars (–9 %).La production d’hydrocarbures progresse de 4 % sur un an pour atteindre 2,56 millions de barils équivalent pétrole par jour, grâce notamment à la montée en puissance de projets clés au Brésil, aux États-Unis, en Malaisie et au Danemark. Le segment Exploration-Production affiche une performance robuste avec un résultat opérationnel net ajusté de 2,5 milliards de dollars, en hausse de 6 % par rapport au T4 2024, et une CFFO de 4,3 milliards de dollars (+9 %). Le segment Integrated LNG progresse aussi sur un an, porté par la hausse des prix moyens, malgré un repli séquentiel. En revanche, le segment Raffinage-Chimie souffre de marges basses en Europe, avec un résultat ajusté en fort recul (-69 % sur un an), impacté par les difficultés de fonctionnement de certaines raffineries.Les émissions de gaz à effet de serre Scope 1+2 ont reculé de 13 % sur le trimestre, notamment grâce à la baisse du torchage dans l’exploration-production. Le mix énergétique du groupe continue de s’élargir : la production d’électricité nette a crû de 18 % en un an, avec des investissements massifs dans les renouvelables (27,8 GW de capacités brutes installées au T1 2025).Malgré ce dynamisme, les résultats du trimestre restent en retrait par rapport au T1 2024. Le cash-flow net diminue de 37 %, conséquence directe de la baisse des marges dans le raffinage et d’un effet saisonnier défavorable sur le besoin en fonds de roulement.En résumé, TotalEnergies présente un modèle opérationnel résilient, une croissance ciblée et une capacité à s’adapter aux chocs, mais son profil reste influencé par la cyclicité de certains segments et les tensions sur les prix des produits raffinés.
La croissance organique de la production reste un moteur central pour TotalEnergies en 2025. Le démarrage du champ offshore Ballymore aux États-Unis et la mise en service à venir de Mero-4 au Brésil soutiennent une trajectoire de production annoncée en hausse de plus de 3 % sur l’ensemble de l’année. Cette expansion s’inscrit dans un contexte d’investissements maîtrisés (4,5 milliards de dollars au T1 2025, dont une part croissante dans les énergies bas carbone) et d’une gestion prudente du bilan avec un gearing normalisé à 11 %. La stratégie de diversification dans l’électricité s’intensifie. Le groupe a acquis le développeur VSB en Allemagne, renforcé ses positions au Canada et lancé de nouveaux projets de stockage en Europe. Integrated Power devient ainsi un pilier opérationnel déjà significatif, avec 11,3 TWh produits au trimestre, et une croissance de 18 % sur un an. L’objectif de 100 GW de capacités brutes renouvelables en portefeuille à horizon 2030 reste d’actualité. Du côté des freins, le contexte macroéconomique reste pesant. Les marges de raffinage sont en berne en Europe (-59 % sur un an) et les incertitudes liées au conflit russo-ukrainien perturbent le négoce gazier. Les perspectives de croissance de la demande pétrolière mondiale sont aussi revues à la baisse, alors que les pays de l’OPEP+ envisagent une remise progressive de la production sur le marché. Les résultats montrent également une forte saisonnalité du besoin en fonds de roulement, qui a amputé de 4,4 milliards de dollars le flux de trésorerie au T1. Ce point de vigilance pourrait se reproduire au deuxième trimestre, d’autant que des maintenances importantes sont prévues, avec un impact négatif estimé sur la production de 50 kbep/j. Enfin, la tendance des révisions bénéficiaires par les analystes est orientée à la baisse depuis fin mars, ce qui traduit une prudence sur les perspectives de croissance.
Au 6 juin 2025, l’action TotalEnergies s’échangeait à 52,04 euros, en recul de 2,47 % depuis le 1er janvier et de 2,81 % sur trois ans. Ce niveau de valorisation se situe 18,9 % en dessous de son plus haut annuel et à 9 % au-dessus de son plancher. Elle reflète une absence de signal directionnel marqué, malgré une performance relative favorable sur les quatre dernières semaines. D’un point de vue fondamental, le groupe est jugé sous-évalué, avec une juste valeur estimée entre 58 et 63,50 euros, soit un potentiel de hausse de 21 % au maximum. Le PER long terme ressort à 8x, inférieur à celui du secteur (9x), ce qui traduit une décote relative dans un environnement de croissance attendue plus faible (6 % pour TotalEnergies contre 10 % pour le secteur). Le rendement du dividende est attractif à plus de 6 %, en ligne avec la moyenne historique de l’entreprise, et couvert par les bénéfices (payout ratio de 51 %). Le premier acompte pour 2025 a été confirmé à 0,85 euro par action, en hausse de 7,6 % par rapport à l’année précédente. Le programme de rachats d’actions, maintenu à hauteur de 2 milliards de dollars pour le T2, s’inscrit dans la continuité de la politique de retour aux actionnaires annoncée en février. Sur le plan des ratios, la valeur comptable par action est estimée à un peu moins de 51 euros, ce qui positionne le cours actuel à un niveau très proche de sa book value. Ce niveau est supérieur à la moyenne du groupe (81 %), ce qui témoigne d’un actif sous-jacent solide. Mais malgré cette valorisation raisonnable, les perspectives à court terme dépendent largement de l’évolution des prix du pétrole, de la reprise des marges de raffinage et de la capacité de la société à délivrer ses objectifs dans les énergies renouvelables.
TotalEnergies ne présente pas actuellement de catalyseur de revalorisation immédiat clairement identifié dans les documents analysés. Le maintien d’une politique de retour aux actionnaires généreuse, associée à une croissance maîtrisée et une diversification progressive, en fait néanmoins une valeur de long terme pour les investisseurs en quête de stabilité et de rendement. Dans un portefeuille type, TotalEnergies peut être considérée comme une valeur de stabilisation sectorielle. Sa faible sensibilité aux mouvements de marché et sa corrélation modérée avec le STOXX600 renforcent cette fonction régulatrice dans les phases de tension. La valorisation actuelle reste raisonnable, avec un potentiel de progression sur la base des modèles fondamentaux. Mais cette décote traduit aussi la prudence des investisseurs face aux marges de raffinage dégradées et aux effets saisonniers importants sur le cash-flow. Les performances futures dépendront pour partie de la capacité de TotalEnergies à poursuivre son redéploiement vers des segments plus résilients, comme l’électricité intégrée. La confirmation de ses objectifs sur l’année et le respect de sa discipline financière seront les points clés à surveiller dans les trimestres à venir.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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