Marchés américains : Johnson & Johnson et Global Payments en tête d'une séance contrastée à Wall Street

Santé et paiements électroniques : les moteurs de la progression

Le secteur de la santé a été porté par la performance de Johnson & Johnson, dont le titre a bondi de 6,19% à 164,78$. Cette envolée fait suite à la publication de résultats trimestriels dépassant les attentes des analystes, avec un chiffre d'affaires de 23,74 milliards$ (+5,8% sur un an) et un bénéfice ajusté de 2,77$ par action. Le géant pharmaceutique a simultanément revu à la hausse ses prévisions annuelles, anticipant désormais un chiffre d'affaires compris entre 93,2 et 93,6 milliards$.

Cette dynamique s'explique par la vigueur du segment MedTech (+7,3%) et les perspectives prometteuses de son portefeuille thérapeutique, notamment en oncologie. Dans le sillage de J&J, BioMarin Pharmaceutical a progressé de 3,13%, tandis qu'Eli Lilly grignotait 2,34%. Parallèlement, Global Payments a enregistré la plus forte hausse du S&P 500 (+6,51% à 82,66$), dopée par la révélation qu'Elliott Management a constitué une position significative dans le spécialiste des paiements. Cette prise de participation activiste survient alors que le cours de l'action peinait à se remettre de l'acquisition controversée de Worldpay. L'entrée d'Elliott, réputé pour pousser à l'optimisation des structures, a redonné confiance aux investisseurs quant à la possibilité d'un repositionnement stratégique.

Technologies et énergie : les secteurs en retrait

Le secteur technologique a subi des pressions notables, avec Baidu en première ligne (-7,48% à 86,32$). Cette dégringolade intervient après un abaissement de l'objectif de cours de 120$ à 110$, malgré le maintien d'une recommandation d'achat. L'analyste anticipe désormais un recul des revenus publicitaires du géant chinois au deuxième trimestre, pointant l'impact de la transition vers la recherche générative sur la monétisation.

Dans le même temps, ASML a essuyé la plus lourde chute du Nasdaq (-8,33% à 754,45$), pénalisée par les craintes persistantes autour des restrictions d'exportation vers la Chine. Bien que l'entreprise néerlandaise ait réaffirmé que son activité chinoise représentait environ 20% de son chiffre d'affaires prévu pour 2025, les investisseurs redoutent un durcissement réglementaire qui affecterait ses ventes de systèmes DUV. Le secteur énergétique a également pâti de la séance, avec Valero Energy (-3,77%), Phillips 66 (-3,59%) et Marathon Petroleum (-1,85%) dans le rouge. Cette faiblesse sectorielle s'inscrit dans un contexte de volatilité des cours des hydrocarbures et de réévaluation des perspectives de demande mondiale.

Mouvements notables et contexte de marché

Au-delà des valeurs phares, plusieurs mouvements sectoriels méritent attention. Dans les services financiers, Apollo Global Management a grimpé de 4,80% après des rumeurs d'investissement dans le club de football Atlético Madrid. BlackRock (+3,45%) et State Street Corporation (+2,96%) ont également profité d'un regain d'intérêt pour les gestionnaires d'actifs. À l'inverse, Universal Health Services a reculé de 3,76% suite à une dégradation de recommandation par BofA, qui anticipe des vents contraires liés à la réforme du système de santé. L'industrie des semi-conducteurs a présenté un bilan contrasté : si Advanced Micro Devices gagnait 2,87%, Micron Technology cédait 3,06% et Applied Materials reculait de 2,25%. Ce contexte s'inscrit dans un marché apaisé par les déclarations du président Trump, qui a démenti les rumeurs de limogeage imminent du président de la Fed Jerome Powell. La séance reflète ainsi la sensibilité accrue des marchés aux actualités micro-économiques et aux repositionnements stratégiques, dans un environnement où les valorisations restent étroitement corrélées aux révisions d'objectifs des analystes et aux dynamiques sectorielles.