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Les hausses de droits de douane américaines se multiplient depuis plusieurs mois, sans que l’inflation ne s’envole. Mais selon une étude de Pictet Wealth Management, ce calme apparent pourrait cacher une pression latente, qui se libérera d’ici l’automne. Entre délais de transmission, effets d’amortissement et désinflation sectorielle, l’économie américaine avance sur un fil.
Depuis fin 2024, l’administration américaine a fortement relevé ses tarifs douaniers, en particulier sur les importations chinoises. Pourtant, l’indice des prix à la consommation (CPI) reste étonnamment modéré. En juin 2025, l’inflation globale est restée stable, avec un léger frémissement de l’inflation cur sur les biens à +2,4 % en rythme annualisé. De quoi surprendre les observateurs.Selon l’analyse de Pictet Wealth Management, cette absence de flambée immédiate ne reflète pas une inefficacité des mesures, mais un décalage temporel dans la chaîne de transmission. Trois mécanismes expliquent ce phénomène :
Mais ce répit pourrait être de courte durée. Toujours selon Pictet, le pic inflationniste lié aux tarifs devrait se matérialiser entre septembre et novembre 2025, à mesure que les stocks seront écoulés et que les distributeurs répercuteront les surcoûts. Les enquêtes régionales de la New York Fed, de la Richmond Fed ou de l’ISM montrent que 60 à 80 % des industriels prévoient des hausses de prix dans les trois mois à venir.Les secteurs les plus touchés seront les plus dépendants des importations asiatiques : mobilier, électroménager, électronique, jouets… Une étude économétrique menée par Cavallo, Llamas et Vazquez montre déjà une divergence nette entre les prix des produits soumis aux tarifs et ceux qui ne le sont pas.Faut-il pour autant craindre un emballement inflationniste ? Pas nécessairement. Dans son scénario central, Pictet continue de prévoir une reprise du cycle de baisse des taux par la Fed dès octobre 2025, avec un abaissement à chaque réunion du FOMC jusqu’à mi-2026. Objectif : ramener le taux directeur dans une fourchette de 3,0 à 3,25 %, sans casser la croissance ni fragiliser le marché du travail.L’inflation tarifaire n’a pas disparu, mais elle se manifeste avec un temps de latence. Le véritable enjeu sera sa durabilité : passagère et absorbée par les marges, ou persistante et amplifiée par les anticipations ? Une chose est sûre : la Fed n’a pas dit son dernier mot.
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