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SCHNEIDER ELECTRIC (FR0000121972)
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Schneider Electric : une action solide, mais dont le cours intègre déjà beaucoup de bonnes nouvelles

En léger repli depuis le début de l’année, l’action Schneider Electric reste sur une trajectoire exceptionnelle à long terme, avec un quasi-doublement en trois ans. Malgré un chiffre d’affaires en croissance, une rentabilité maîtrisée et une demande bien orientée, la valorisation actuelle commence à peser sur le potentiel du titre.

Schneider Electric : une action solide, mais dont le cours intègre déjà beaucoup de bonnes nouvelles
Temps de lecture : 4 minute(s) - Par | Publié le 03-07-2025 07:00

Un groupe bien positionné sur des marchés porteurs, avec une exécution robuste

Schneider Electric a publié pour le premier trimestre 2025 un chiffre d’affaires de 9,5 milliards d’euros, en hausse organique de +5 %, et de +8 % en données publiées. Cette croissance repose à la fois sur la bonne orientation des activités de gestion de l’énergie, toujours soutenues par les investissements dans les infrastructures et les réseaux, et sur la solidité de la branche automatisation industrielle.

Les ventes en Europe ont progressé de +7 %, tirées par les marchés allemands et scandinaves. En Amérique du Nord, première région du groupe, la croissance atteint +5 %, tandis que la région Asie-Pacifique affiche une hausse plus modérée de +2 %, pénalisée par des comparables élevés et un effet devises défavorable.

Au-delà des chiffres, c’est la qualité du modèle opérationnel qui ressort. Le groupe combine une large base de revenus récurrents, une exposition équilibrée à plusieurs zones géographiques, et une offre positionnée sur des thèmes structurellement porteurs : électrification, efficacité énergétique, automatisation, industrie 4.0, infrastructures numériques. Cette transversalité permet d’amortir les cycles de ralentissement sectoriels et de mieux piloter la croissance.

Les comptes 2024 confirment cette solidité : Schneider a généré 38,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires, avec une marge d’EBIT en hausse à 17,5 %. Le résultat net atteint 4,27 milliards d’euros, pour un retour sur fonds propres stable à 14 %, dans la moyenne historique du groupe. Le ratio de liquidité à court terme est solide (1,2) et les capitaux propres représentent 46 % du bilan. Le niveau d’endettement à long terme est contenu, à 16,5 % du passif total.

La capacité de financement interne est assurée : les flux de trésorerie d’exploitation représentent 15,2 % du chiffre d’affaires, permettant au groupe de poursuivre sa stratégie d’investissement tout en versant un dividende de 3,90 € par action en mai 2025, soit un rendement modéré d’environ 1,9 %, mais bien couvert.

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Des moteurs structurels de croissance, dans un environnement concurrentiel exigeant

Le positionnement stratégique de Schneider repose sur trois piliers : la digitalisation de l’énergie, l’automatisation industrielle, et les solutions de décarbonation. Ces leviers bénéficient d’un alignement croissant des politiques publiques et des investissements privés, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Les perspectives sont soutenues par la généralisation des normes environnementales dans le bâtiment (Smart Building), l’électrification des usages, la montée en puissance des énergies renouvelables nécessitant des infrastructures de gestion intelligentes, et la modernisation industrielle. Schneider intervient sur l’ensemble de cette chaîne de valeur, depuis les logiciels de gestion d’énergie jusqu’aux équipements de distribution électrique, en passant par les services numériques à haute valeur ajoutée.

Le groupe dispose également d’une offre logicielle complète (EcoStruxure) qui renforce la récurrence de ses revenus et l’ancrage client. Cette stratégie de convergence entre matériel et logiciel lui permet de capter une partie croissante de la valeur ajoutée, à des marges plus élevées que les activités traditionnelles d’équipements.

Mais cette exposition à des marchés très dynamiques attire également la concurrence. Schneider fait face à des acteurs solides comme Siemens, ABB ou Eaton sur ses segments historiques, et à des pure players numériques dans ses nouvelles offres. Pour maintenir sa position, le groupe doit continuer d’innover, d’investir dans la R&D (5 % du CA en 2024), et d’adapter ses prix dans un contexte inflationniste.

Le niveau élevé des valorisations dans le secteur et les attentes des investisseurs créent également une pression implicite : toute déception sur la croissance ou les marges peut entraîner une correction rapide. En outre, la dépendance croissante aux marchés nord-américains et à certains segments industriels expose le groupe à des ajustements en cas de ralentissement conjoncturel.


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Une valorisation tendue qui limite le potentiel de court terme

Au 1er juillet 2025, le titre Schneider Electric cote 225,45 €, en baisse de -6,6 % depuis le début de l’année, après une forte progression entre 2022 et 2024 (+99 % sur trois ans). Malgré ce repli technique, la valorisation reste élevée : le PER projeté est de 22, soit 32 % au-dessus de la moyenne sectorielle européenne (environ 17). Cette prime reflète la qualité du modèle et la croissance attendue à long terme, mais elle réduit les marges de sécurité.

La croissance bénéficiaire attendue est estimée à 16 % sur les trois prochaines années. Le ratio PER / croissance (PEG) ressort ainsi proche de 1,5, ce qui reste acceptable, mais nettement supérieur à d’autres valeurs industrielles moins bien valorisées. La rentabilité des fonds propres, à 15 %, est en ligne avec la moyenne historique du groupe, mais légèrement inférieure à celle de certains concurrents spécialisés.

La valeur comptable par action est estimée à 54 €, ce qui représente seulement 23 % du cours actuel, en recul par rapport à sa moyenne historique (27 %), et largement inférieure à la moyenne sectorielle (40 %). Ce ratio souligne une valorisation plus élevée des actifs immatériels (brevets, logiciels, relation client, savoir-faire), mais interroge sur la capacité du marché à en justifier durablement le niveau.

Enfin, les analystes ne sont pas d'accord sur l'objectif de cours, certains projetant un retrait de 10%, d'autres une progression de 10 % ! Cette cible se fonde sur une hypothèse prudente de modération des marges, combinée à une normalisation des multiples de marché. Si les résultats semestriels à venir (attendus fin juillet) confirment une dynamique positive sur l’ensemble des géographies, une révision à la hausse ne serait pas à exclure. Mais à ce stade, le consensus reflète une position attentiste.



Une valeur de qualité dans une phase de digestion, à privilégier sur repli ou dans une logique long terme

Schneider Electric reste une valeur de qualité, au cur des grandes transitions industrielles et énergétiques. Son modèle intégré, sa solidité financière et son exposition équilibrée en font un acteur résilient, capable de traverser les cycles économiques sans rupture. Son offre technologique complète, combinant équipements et logiciels, lui donne un avantage concurrentiel significatif sur les segments à forte valeur ajoutée.

Mais cette qualité a un prix. La valorisation actuelle intègre déjà des anticipations élevées, tant sur la croissance que sur la rentabilité. Dans un environnement de marché volatil et de rotation sectorielle fréquente, le titre est sensible aux révisions d’analystes et aux ajustements techniques. Cela en fait une valeur à piloter avec discipline, en particulier dans une optique de court terme.

Pour un portefeuille diversifié, Schneider peut rester une ligne cur, notamment pour les profils long terme intéressés par la thématique énergie et industrie durable. En revanche, dans une logique plus opportuniste, il convient d’attendre un point d’entrée plus favorable par exemple en cas de repli autour de 205210 €, ou à l’issue des publications semestrielles si celles-ci créent un nouveau momentum haussier.

Dans tous les cas, l’action conserve sa pertinence stratégique : elle est porteuse d’un modèle pérenne, mais exigeante sur le plan de l’évaluation. La prudence ne tient pas à la qualité de la société, mais bien à l’écart entre cette qualité et les niveaux de marché actuels.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

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