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Dernière mise à jour : 18/07/2025 - 17h35
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Budget 2026 : Bayrou engage la France sur une ligne de crête budgétaire

Gel des seuils fiscaux, économies sur la santé, suppression de jours fériés… Pour réduire le déficit à 4,6 % du PIB dès 2026, le gouvernement dévoile un plan de rigueur de 43,8 milliards d’euros. Mais ce tournant austéritaire reste politiquement explosif à l’approche de l’automne.

Budget 2026 : Bayrou engage la France sur une ligne de crête budgétaire
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 18-07-2025 06:30

Un plan d’austérité assumé, dans un contexte de tension budgétaire extrême

La ligne est mince entre redressement des finances publiques et risque de crise politique. Le Premier ministre François Bayrou, présenté comme le garant du sérieux budgétaire par Emmanuel Macron, a dévoilé mi-juillet les grandes lignes du projet de loi de finances 2026. Objectif affiché : ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, contre 5,4 % cette année, en réalisant 43,8 milliards d’euros d’économies. Un effort inédit depuis plus de dix ans.

Le plan va au-delà des premières annonces (40 Md€), après l’ajout de 6,5 Md€ pour renforcer la défense nationale sur deux ans. Il contient une « année blanche » fiscale et sociale : gel des barèmes de l’impôt sur le revenu, des pensions, des prestations sociales. S’y ajoutent un coup de frein sur les dépenses de santé, des restrictions sur les arrêts maladie, un resserrement des budgets des collectivités locales… et une mesure très symbolique : la suppression envisagée de deux jours fériés.

Bayrou, invoquant une situation de « danger mortel pour les finances françaises », assume pleinement ce virage. La trajectoire cible un déficit inférieur à 3 % du PIB d’ici 2029, conformément aux exigences européennes. La dette publique, elle, devrait atteindre un pic à 118,1 % du PIB en 2027 (contre 113,2 % en 2024).

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Une équation politique très incertaine à la rentrée

Si la réaction des marchés a été relativement modérée jusqu’ici, la véritable bataille s’annonce à la rentrée parlementaire, avec un risque de crise politique aigu. Le texte budgétaire doit être présenté début octobre, mais les débats s’annoncent houleux. Le Rassemblement National a déjà annoncé qu’il s’opposerait au texte, et menace de déposer une motion de censure.

Le gouvernement pourrait recourir à l’article 49.3 pour faire passer son budget sans vote, au risque de provoquer une nouvelle élection législative anticipée. Or, après le scrutin tendu de juillet 2024, de nombreux députés hésitent à rejouer leur siège. Une stratégie d’évitement ou de compromis pourrait ainsi émerger au fil de l’automne.

Dans ce climat tendu, les incertitudes politiques pèsent sur la croissance : la consommation reste bridée, les entreprises reportent leurs projets d’investissement, et les prévisions de croissance pour 2025 sont abaissées à 0,5 % (contre 1,2 % en 2024), selon MUFG Macro.


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L’enjeu : restaurer la crédibilité budgétaire… sans plomber l’économie

Ce plan d’économies marque une tentative de rétablir la confiance des marchés et des partenaires européens, alors que la France reste sous la surveillance de la Commission européenne. Mais la marge de manœuvre économique est ténue : les moteurs de croissance sont affaiblis, et l’opinion publique pourrait réagir vivement à certaines mesures (jours fériés, gel des pensions…).

À ce stade, les hausses d’impôt ont été écartées, mais une « contribution de solidarité » des plus aisés reste en débat. Bayrou lui-même reconnaît que « tout peut encore évoluer au fil des discussions ».

La rentrée de septembre s’annonce donc comme un moment de vérité budgétaire et politique. Et le sort du budget 2026 pourrait bien dessiner les contours du débat présidentiel de 2027.



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