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Les taux se stabilisent, la chute de la production de prêts ralentit… mais l’enthousiasme n’est pas au rendez-vous. Le marché reste bloqué par un effet ciseaux entre prix, taux et conditions d’octroi. La BCE détient la clé.
Le crédit immobilier continue d’évoluer sur un fil. Selon le baromètre Crédit Logement / CSA, la production de nouveaux prêts affiche un recul de -17,9 % en glissement annuel au 2e trimestre 2025. Certes, la dynamique est moins brutale qu’en 2023 (-40 %), mais le redémarrage attendu n’est toujours pas là.Après plusieurs hausses successives, le taux moyen des crédits s’est stabilisé autour de 4,15 % en juin, contre 4,19 % trois mois plus tôt. Une pause bienvenue, qui reflète le repositionnement progressif des banques et les anticipations d’assouplissement monétaire à l’horizon 2025-2026.La durée moyenne des prêts s’est allongée à 247 mois (20 ans et 7 mois), un niveau historiquement élevé, traduisant les efforts des emprunteurs pour conserver leur pouvoir d’achat immobilier malgré les contraintes de taux. Ce rallongement est aussi une stratégie d’ajustement des banques pour maintenir la solvabilité des dossiers.
Malgré l’inflexion des taux, le volume de crédits reste inférieur de 43 % à son niveau de 2022, et la demande peine à redémarrer. En cause : des conditions d’octroi strictes, qui écartent encore une grande partie des primo-accédants, particulièrement dans les zones tendues.Les établissements prêteurs restent prudents, bridés par le taux d’usure (malgré son assouplissement), le taux d’endettement maximal à 35 % et la volatilité du marché de l’emploi dans certaines régions. Les investisseurs locatifs, eux, restent en retrait, dans l’attente de clarifications sur la fiscalité, la réforme du DPE et le sort du dispositif Pinel.Cette frilosité est aussi alimentée par l’incertitude économique et politique ambiante, renforcée par l’annonce d’un budget d’austérité et la pression sur le pouvoir d’achat. Dans ce contexte, les porteurs de projets reportent ou renoncent, faute de visibilité.
Tous les regards se tournent désormais vers la Banque centrale européenne. Une première baisse de taux pourrait intervenir à l’automne, voire en fin d’année si les tensions inflationnistes s’apaisent. Mais la BCE reste prudente, soucieuse de ne pas raviver l’inflation.Dans ce contexte, la demande de crédit devrait se stabiliser à bas niveau dans les mois à venir, avant un possible rebond en 2026. Mais celui-ci dépendra d’un double déclencheur : un geste clair de la BCE sur les taux, et un choc de confiance macroéconomique pour relancer les projets d’accession.À moyen terme, le crédit immobilier semble avoir touché son point bas. Mais l’écosystème reste fragile, et la sortie de crise nécessitera plus qu’un simple ajustement des barèmes bancaires : c’est toute la chaîne logement-financement qui doit être réactivée.
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