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Alors que le modèle social français est souvent présenté comme l’un des plus protecteurs au monde, une large majorité de Français estime qu’il doit être repensé en profondeur. L’enquête CSA pour l’Institut pour l’innovation économique et sociale (2IES) révèle un consensus clair sur la nécessité de réforme, porté autant par le réalisme que par une aspiration à plus de justice et d'efficacité.
L’enquête menée par CSA pour 2IES met en lumière une prise de conscience aiguë des Français face à l’état de leur système social. Si 59 % identifient l’État-providence comme garant de l’accès aux soins, et 58 % comme un filet de sécurité face aux aléas de la vie, ils ne sont pas dupes de ses fragilités. Pour 86 %, le système de santé traverse de graves difficultés, et 76 % estiment que le vieillissement de la population aggravera encore les dépenses de retraite et de santé.La confiance dans le modèle n’est pas rompue, mais fortement érodée. 66 % des répondants considèrent que l’État-providence coûte cher aux travailleurs, réduisant leur pouvoir d’achat, tandis que 68 % pensent qu’il déresponsabilise les citoyens, un avis partagé aussi bien par les électeurs de gauche (52 %) que de droite (84 %).Ce malaise est également nourri par un sentiment d’injustice contributive : 55 % estiment verser plus qu’ils ne reçoivent en retour, et seulement 11 % pensent bénéficier d’un bon équilibre. Le verdict est sans appel : le système est jugé inefficace, mal contrôlé et peu soutenable à long terme.
Face à ce constat, les Français ne fuient pas le débat. 78 % jugent une réforme du modèle social « nécessaire », et 67 % se disent favorables à une réduction du périmètre des prestations ou du nombre de bénéficiaires. Pourtant, 53 % considèrent cette réforme comme risquée et 67 % la jugent difficile à mettre en uvre, signe que l’attente est mêlée de résignation.L’alternative augmenter les prélèvements ou faire appel à la dette est rejetée par une majorité, sauf chez les 18-24 ans (44 % d’entre eux y sont favorables). Ce clivage générationnel révèle une vision contrastée de la solidarité : les plus jeunes, moins exposés aux prestations, sont plus enclins à préserver un système collectif coûte que coûte.Mais une constante se dégage : 90 % des sondés souhaitent que les responsables politiques s’expriment davantage sur ce sujet tabou. Pour Claude Tendil, président de 2IES, il est urgent de «?prendre à bras-le-corps le sujet?» et de concevoir une refonte qui allie rigueur budgétaire et efficacité sociale.Loin d’un rejet du modèle, les Français expriment ici une volonté de refondation. Ils veulent retrouver un contrat social plus lisible, plus juste, mieux contrôlé, et surtout soutenable dans un contexte de transitions multiples démographiques, économiques, écologiques.
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