Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Dans un climat économique incertain, les Français placent leur confiance dans l’épargne longue. L’édition 2025 de l’enquête AG2R LA MONDIALE – Amphitéa – Cercle de l’Épargne révèle des priorités claires : autonomie financière, anticipation de la retraite, et rejet des injonctions publiques sur les placements. Un portrait affûté d’une épargne devenue affaire personnelle.
En 2025, 71 % des Français se déclarent épargnants, et 54 % disent mettre de côté pour leur retraite. Mais derrière ce chiffre général, les stratégies évoluent. La priorité n’est plus seulement la précaution : l’épargne devient un outil de protection, un filet de sécurité face à la perte de pouvoir d’achat à la retraite.L’étude, conduite par le CECOP (Centre d’études et de connaissance de l’opinion publique), à l’initiative d’AG2R LA MONDIALE, Amphitéa et le Cercle de l’Épargne, montre que 72 % des non-retraités jugent leur future pension insuffisante pour vivre décemment. Cette inquiétude est particulièrement forte chez les personnes aux revenus modestes (79 % de ceux gagnant moins de 1 200 €/mois).Résultat : 62 % des répondants estiment qu’il faut épargner pour la retraite avant 35 ans. Chez les jeunes de 18 à 34 ans, près de la moitié pense même qu’il faut commencer avant 30 ans. Le Plan d’Épargne Retraite (PER) séduit de plus en plus, notamment chez les hauts revenus : 65 % des souscripteurs de PER se disent satisfaits de leur rendement, contre 58 % pour les fonds en euros.Fabrice Heyriès, directeur général d’AG2R LA MONDIALE, résume : «?Dans un contexte incertain, les produits d’épargne de long terme comme l’assurance-vie et le PER rassurent et accompagnent les Français dans leur projection d’avenir.?»
L’un des enseignements les plus tranchés de l’étude est le rejet massif de l’orientation imposée de l’épargne. 73 % des sondés refusent que les pouvoirs publics influencent leurs choix d’investissement, un chiffre qui monte à 92 % chez les personnes sans épargne. Même l’idée d’orienter l’épargne vers le financement de la défense nationale est rejetée par 65 %.Le terme «?orientation?» est souvent perçu comme une forme de captation ou d’ingérence. En période de défiance institutionnelle, la liberté de placement devient un principe non négociable, au même titre que la liberté d’expression ou de mouvement. Ce rejet de l’ingérence s’accompagne d’un autre refus : 78 % des sondés s’opposent à la suppression des espèces, preuve de leur attachement à une autonomie tangible.Sur le plan macroéconomique, les Français ont peu d’illusions. 60 % pensent qu’ils cotisent plus qu’ils ne recevront du système social. Et ils ne croient guère aux remèdes classiques : seulement 33 % sont prêts à travailler plus, et 24 % à cotiser davantage. 80 % préfèrent que l’État lutte contre la fraude plutôt que d’augmenter les contributions.L’enquête illustre une maturité croissante des épargnants, mais aussi une vision plus libérale et personnalisée de la solidarité. L’épargne, plus que jamais, est un levier d’autonomie, de projection et de protection face à un futur jugé incertain et un système collectif perçu comme moins fiable.
➸ Retraite, pouvoir d'achat, liberté : l'épargne devient stratégique
➸ Les Français face à la tempête boursière : tenir bon ou réduire la voilure ?
➸ Hermès maintient un rythme de croissance solide, mais la valorisation reste exigeante