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Dernière mise à jour : 23/06/2025 - 17h35

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La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump devient hors de contrôle

Initialement circonscrite aux États-Unis et à la Chine, la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump se mondialise. Loin d’être un simple bras de fer bilatéral, elle fragilise désormais les fondements du commerce international.
Le retour du protectionnisme n’est plus une hypothèse d’économistes. Depuis 2024, les décisions tarifaires de l’administration Trump ont profondément désorganisé les flux commerciaux mondiaux. Ce qui ne devait être qu’un outil de négociation est en train de devenir une doctrine économique, aux conséquences globales. En instaurant des droits de douane massifs sur les produits chinois – jusqu’à 30 % sur certains segments – les États-Unis ont non seulement réduit leurs importations depuis Pékin, mais ouvert une séquence où chaque partenaire commercial tente désormais de défendre ses propres intérêts par des mesures restrictives.

La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump devient hors de contrôle
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 23-06-2025 06:00

Les effets domino du trumpisme tarifaire

D’après les chiffres publiés par l’administration américaine, les importations US en provenance de Chine ont chuté de 39 % entre novembre 2024 et mai 2025. Une baisse spectaculaire, liée à l’anticipation puis à la mise en uvre des nouvelles hausses tarifaires. Mais dans le même temps, la Chine n’a pas vu ses exportations s’effondrer. Au contraire, elles ont progressé vers l’Union européenne et les pays de l’ASEAN, soulignant une stratégie d’adaptation rapide des exportateurs chinois. Certains flux détournés, transitant via d’autres pays pour échapper aux sanctions américaines, échappent encore aux analyses statistiques précises.

Ce redéploiement suscite une vague de mesures de protection commerciale dans d’autres régions du monde. Le Canada en est l’illustration la plus récente. Frappé par des droits de douane de 50 % sur l’acier et l’aluminium exportés vers les États-Unis (soit 90 % de sa production dans ces segments), Ottawa a adopté des mesures de défense contre les importations étrangères y compris celles provenant d’autres alliés. L’engrenage protectionniste est enclenché, comme l’analyse le cabinet Asterès dans une récente note : « Ce type de conflit a tendance à se généraliser car il modifie les équilibres entre pays tiers, créant des effets d'éviction ou de distorsion qui appellent à leur tour des mesures correctrices. »

Le protectionnisme génère donc une spirale. La montée en puissance d’un acteur ici la Chine pousse d’autres pays à se protéger, quitte à pénaliser des partenaires historiques. La logique multilatérale portée par l’OMC est affaiblie, et la cohérence globale du système commercial mondial s'effondre.

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L’histoire se répète… en pire ?

Le parallèle avec les années 1930 s’impose. La crise de 1929 avait vu les États-Unis hausser leurs droits de douane (notamment via le Smoot-Hawley Act), entraînant une série de représailles de leurs partenaires commerciaux. Le résultat : une contraction massive du commerce mondial et une aggravation de la crise économique. Pour éviter ce scénario, l’après-guerre avait donné naissance au GATT, puis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Mais l’actuelle montée des tensions montre que ces institutions sont aujourd’hui impuissantes face aux décisions unilatérales de grandes puissances.

Les conséquences économiques pourraient être sévères. D’après une estimation d’Asterès, si les mesures actuelles s’intensifient, le commerce mondial pourrait reculer de 2 à 3 % d’ici 2026, avec un impact direct sur la croissance des pays exportateurs, une hausse des prix à la consommation liée aux restrictions, et une possible fragmentation des chaînes de valeur. Plus grave encore : la normalisation du recours aux barrières tarifaires pourrait entraîner une perte de confiance structurelle entre partenaires économiques, à rebours de 70 ans d’intégration progressive.

Dans ce contexte, l’Europe, qui reste très dépendante des exportations, se retrouve prise en tenaille entre les deux grandes puissances et doit clarifier sa position : jouer la carte du multilatéralisme ou répliquer, elle aussi, avec ses propres outils de protection commerciale. 


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Sources : Administration américaine des douanes (mai 2025) ; Gouvernement canadien ; Organisation mondiale du commerce ; Asterès, note d’analyse économique, juin 2025.



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