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La confiance envers les marchés américains recule nettement chez les investisseurs particuliers français. Dans ce contexte d’incertitudes géopolitiques et de tensions économiques, l’or redevient un actif central dans les portefeuilles. Une tendance confirmée par le baromètre mondial Retail Investor Beat, publié par la plateforme eToro.
La prudence gagne du terrain. D’après le dernier rapport Retail Investor Beat, qui analyse les attentes de 10 000 investisseurs particuliers dans 12 pays, 62 % des Français interrogés considèrent désormais l’or comme leur actif préféré. C’est plus qu’un symbole : une véritable ruée stratégique vers une valeur refuge historique, perçue comme une protection efficace contre les incertitudes monétaires et macroéconomiques.La dynamique est portée par une chute de confiance envers le dollar américain. En six mois, la part des investisseurs français estimant que les États-Unis offrent les meilleures perspectives à long terme est passée de 40 % à 28 %, soit une baisse de 12 points. Cette défiance touche toutes les générations… sauf la génération Z (18-25 ans), qui reste relativement optimiste (46 % de confiance, en hausse).Par anticipation, 43 % des Français ont ajusté ou prévoient d’ajuster leur portefeuille face à l’affaiblissement du billet vert. Parmi eux, 27 % souhaitent investir davantage dans l’or, 24 % dans les cryptoactifs, et 22 % réduisent leur exposition aux actions américaines. Un signal clair : les particuliers ne se contentent plus de subir les fluctuations, ils les anticipent.
Dans le même temps, l’Europe regagne du terrain : 30 % des Français y voient désormais la zone offrant les meilleures perspectives d’investissement à long terme, contre seulement 21 % fin 2024. Une progression de 9 points qui reflète une meilleure perception des fondamentaux économiques européens – notamment une inflation en baisse, des taux d’intérêt plus accommodants de la BCE, et une confiance des ménages en reprise.Les marchés émergents, eux aussi, progressent dans l’opinion : de 16 % à 19 %. Seule ombre au tableau, le Japon chute de 11 % à 6 %, pénalisé par des perspectives démographiques et économiques moins favorables. Quant à la Chine, elle reste stable à 22 %, preuve d’un intérêt persistant mais prudent.Selon Antoine Fraysse Soulier, responsable de l’analyse marchés chez eToro, « la baisse du dollar de près de 8 % depuis janvier et les doutes sur la stabilité politique américaine poussent les investisseurs à rechercher des actifs décorrélés des devises. » L’or et les cryptoactifs en sortent renforcés.
Au-delà de la conjoncture, ce basculement révèle une évolution culturelle : les investisseurs particuliers sont de mieux en mieux informés, de plus en plus actifs, et beaucoup moins “irrationnels” qu’on le prétendait autrefois. En 2025, 39 % des Français détiennent déjà de l’or, dont 22 % y ont investi pour la première fois au cours des deux dernières années. Et parmi ceux qui n’en possèdent pas encore, 27 % envisagent de sauter le pas prochainement.Ce mouvement de fond traduit aussi une perception plus fine des risques géopolitiques. Le rapport eToro indique que les conflits internationaux restent la première source de préoccupation des investisseurs français (25 %), juste devant la récession globale (22 %). En un an, cette dernière a progressé de 7 points dans les esprits, devenant une menace perçue comme majeure.Dans ce contexte, l’or joue à nouveau son rôle millénaire de valeur refuge. Mais contrairement aux précédents cycles de panique, les investisseurs n’agissent plus seulement par crainte. Ils arbitrent, comparent, diversifient. L’or, hier symbole de peur, devient aujourd’hui symbole d’anticipation maîtrisée.
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