Continuer avec Google
Continuer avec Facebook
Continuer avec Apple
Selon un rapport de l'OCDE, la France est le pays qui a la plus lourde taxation des pays membres (46% du PIB). Paradoxalement, elle est aussi le pays affichant le déficit le plus haut et l'une des dettes les plus lourdes d'Europe.
L'OCDE, organisation internationale d'études économiques, a publié son étude annuelle des impôts dans 40 pays de jeudi 3 septembre. Il s'agit de la 5ème édition du rapport Tax Policy Reforms: OECD and Selected Partner Economies, disponible ici (uniquement en anglais). Selon ses analyses des données 2018, la France est le pays de l'OCDE dont les impôts, taxes et prélèvements sont les plus élevés. Ceux-ci s'élèvent à 46% du PIB. Ainsi, l'équivalent de près de la moitié de la richesse annuelle créée dans le pays entre dans les caisses de l'État. A titre de comparaison, la moyenne des 37 pays membres de l'OCDE est de 34%. La France fait la course en tête devant le Danemark et la Belgique (environ 45% d'impôts par rapport à leur PIB respectif). Les pays qui taxent le moins leurs contribuables sont l'Indonésie, le Mexique et le Chili, avec une imposition comprise entre 12% à 21% du PIB. >> A lire : “Autorégulation du courtage : menace ou opportunité ?”
La France est paradoxalement le pays qui a la plus lourde taxation, mais aussi le déficit le plus élevé des pays européens et la 4ème plus lourde dette. Si la France est le pays qui prélève le plus d'impôts, c'est aussi le plus mauvais élève d'Europe* en matière de déficit (3% de son PIB en 2019). La dépense publique reste en effet supérieure aux recettes fiscales, ce qui oblige l'État à s'endetter pour boucler ses budgets annuels. Selon les données de l'OCDE, l'année dernière, la France était ainsi le 4ème pays le plus endetté (124% de son PIB) derrière la Grèce, l'Italie et le Portugal. A l'inverse, d'autres pays atteignent l'excédent budgétaire : la Norvège (6% de son PIB), le Danemark (+4%) et le Luxembourg (+2) notamment, voient leurs recettes fiscales couvrir largement leurs dépenses. Ces données poussent à se poser la question de la bonne gestion des finances publiques en comparaison d'autres pays européens. *Nous entendons ici l'Europe au sens géographique, et non l'Union Européenne. >> A lire : « L'économie européenne : et après ? »
Rejoignez la communauté Idéal investisseur ! Je m'inscris
La répartition des impôts entre les différents agents économiques n'est pas la même d'un pays à l'autre. Pour certains comme l'Australie ou le Danemark, l'impôt sur le revenu représente une large part des recettes fiscales (plus de 50%). Pour d'autres, notamment dans des pays émergeants comme l'Argentine ou le Chili, les taxes sur la consommation représentent plus de 45% des recettes, l'impôt sur le revenu en produisant moins de 10%. Dans de nombreux pays d'Europe de l'Ouest, ce sont les charges sociales et prélèvements sociaux qui constituent les principales recettes fiscales. C'est le cas de la France, où les prélèvements les plus importants sont les cotisations sociales et charges salariales (28% des recettes fiscales), suivies de l'impôt sur le revenu (24 %). >> A lire : Comment se créée la monnaie ?
Le sujet de l'impôt sur les sociétés (IS) est délicat car il évoque aussi une concurrence intra-européenne quant à l'établissement des sièges sociaux des entreprises internationales. A ce titre, l'OCDE vient d'épingler Malte dans un autre rapport pour son manque de transparence et de coopération en matière fiscale. Bien que l'île soit membre de l'Union Européenne, elle pourrait se voir incluse sur sa liste noire des paradis fiscaux, ce qui serait une première. En matière d'impôts sur les sociétés, la Hongrie et l'Irlande présentent les taux d'imposition les plus bas (9 et 12,5%), tandis que la France culmine là encore à un haut niveau avec une imposition de base de 31% des bénéfices. Mais malgré ce taux élevé, les recettes de l'IS ne représentent que 5% des rentrées fiscales françaises, ce qui place le pays dans le peloton de queue des membres de l'OCDE (9,3% des recettes fiscales en moyenne). Le phénomène est probablement dû à une série de réductions et d'exonérations fiscales (dépenses de recherche et développement, taille de l'entreprise...). >> A lire : Les prix de l'immobilier pourraient baisser cet automne
Selon l'OCDE, la crise du coronavirus risque de provoquer une « nette baisse des revenus », notamment du fait du ralentissement de la consommation et de la chute brutale du secteur du tourisme. Ceci devrait donc se traduire par une baisse des recettes fiscales pour les États.