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La pandémie a dégradé la condition des femmes, confrontées aux difficultés de concilier enfants et travail. Toutes les catégories sociales sont concernées.
Selon une étude du Fonds Monétaire International (FMI), les mères de familles ont été frappées par la crise économique liée au covid de manière disproportionnée. Dans un billet de blog daté du 30 avril et intitulé « COVID-19 : il est urgent d'agir pour les mères », la directrice générale de l'institution, Kristalina Georgieva, s'alarme. Selon elle, la pandémie a eu des répercussions « considérables sur les mères qui travaillent. [...] En résumé, dans le monde du travail, les femmes qui ont de jeunes enfants ont été les premières victimes des confinements économiques. » La fermeture des crèches et des écoles, ainsi que l'instauration des cours en « distanciel » ont considérablement alourdi la charge qui pesait déjà sur les femmes avec enfants. Celles dont le métier a permis de télétravailler ont connu des difficultés qui ont pu pénaliser leur productivité (concentration, gestion des enfants, partage de l'ordinateur pour les cours en vidéo...). D'autres mères, notamment celles dont l'emploi n'était pas compatible avec le télétravail, ont été forcées de réduire leurs horaires, voire carrément forcées de quitter leur emploi pour faire face aux contraintes imposées par la pandémie. Les conséquences éventuelles sur la perte de chance des mères de famille en matière de recrutement posent question. « Aux États-Unis par exemple, le fait d'être mère d'un enfant de moins de 12 ans a réduit les perspectives d'emploi de 3 points de pourcentage par rapport à un homme dont la situation familiale était identique entre avril et décembre 2020 (...) La charge supplémentaire qui pèse sur les mères de jeunes enfants explique 45 % de l'augmentation de l'écart d'emploi entre les hommes et les femmes ».
Les conclusions de l'étude du FMI, menée par des économistes de l'institution Bretton Woods dans 3 pays (États-Unis, Espagne et Royaume-Uni), peuvent aussi s'appliquer en France, et ne surprendront pas les concernées. Selon une analyse de la Fondation des femmes publiée fin mars 2021, le premier confinement a agi comme « un accélérateur de l'inégalité entre les femmes et les hommes ». Cette crise a dégradé la condition des femmes « à tous les niveaux et dans toutes les catégories sociales ». Face à ce constat, la fondation déplore que le plan de relance ait prévu surtout de financer des activités dans lesquelles les femmes sont sous-représentées, citant notamment les exemples de la transition écologique qui emploie 16% de femmes. Elle regrette qu'une analyse des budgets « par genre » ne soit pas lancée.
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➸ « Les femmes travaillent bénévolement depuis le 4 novembre à 16h16 »
➸ Et si le confinement jouait en faveur d'un plus long congé paternité ?
A propos de l'auteur Hélène Rossi est rédactrice spécialiste des finances personnelles, de l'assurance et l'économie.