Pour bénéficier d'un déficit foncier, les bailleurs privés doivent opter pour le régime réel d'imposition des revenus fonciers (et donc renoncer au microfoncier). Les contribuables doivent alors déduire toutes les charges liées à la mise en location, sur la base de leurs factures : frais de gestion locative, assurances, intérêts d'emprunt, charges de copropriété, impôts, travaux de rénovation... Ce régime est choisi pour une durée de 3 ans minimum et engage les particuliers à louer le logement pendant 3 ans.
Voté au moment de la
loi de finance rectificative pour 2023 et
approuvé sans modification par le Sénat, le doublement du plafond est soumis à des conditions strictes. Avec 5,2 millions de résidences principales qualifiées de «
passoires énergétiques » par l'
Observatoire national de la rénovation énergétique, l'État veut inciter les bailleurs à améliorer les DPE.
D'ordinaire, les travaux éligibles à la création d'un déficit foncier sont surtout ceux destinés à la rénovation ou à l'amélioration de l'habitat, sans distinction. Les dépenses engagées pour refaire une salle de bain ou installer une cuisine sont, par exemple, prises en compte. Pendant 3 années, il sera possible d'aller au-delà de la limite de déduction des 10.700 € si les travaux améliorent les performances du logement.
Seront ainsi éligibles les dépenses qui permettent de faire passer un logement estampillé E, F ou G à une catégorie A, B, C ou D. Pour le justifier, les propriétaires devront faire réaliser un premier DPE avant les travaux, puis un second après. Dans le cas où le classement au DPE serait toujours insuffisant à l'issue des travaux, la fraction du déficit dépassant les 10.700 € pourra être reportée sur les années suivantes, comme dans le cas classique.
Pour bénéficier du relèvement du plafond, les particuliers devront également faire attention au calendrier. Selon le décret, seront éligibles uniquement les travaux dont le devis aura été accepté à compter du 5 novembre 2022, et dont le paiement aura été effectué entre le 1er janvier 2023 et le 31 décembre 2025. De même, le premier DPE devra avoir été effectué à partir du 1er janvier 2023 et le second au plus tard le 31 décembre 2025.
Selon les
statistiques de l'impôt sur le revenu publiées en 2023, 2,2% des foyers fiscaux ont déclaré un déficit foncier en 2021, pour un montant moyen de 15.600 €.
La « décence énergétique » est désormais devenue un critère de légal de location. Les logements étiquetés G seront interdits à partir de 2025, les F à compter de 2028 et les E à partir de 2034.
Commentaires