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Après des années de croissance ininterrompue, la finance durable traverse une zone de turbulences. Le premier trimestre 2025 marque un tournant : la collecte nette des fonds durables en Europe passe dans le rouge. Un signal fort qui interroge sur l'avenir de l'investissement responsable.
Jusqu’ici, la finance durable semblait résister à toutes les tempêtes. Mais les chiffres publiés ce printemps font l’effet d’un électrochoc : selon les données de Morningstar, les fonds intégrant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont enregistré une décollecte nette de 1,2 milliard d’euros sur les trois premiers mois de l’année en Europe. À l’échelle mondiale, la tendance est encore plus marquée, avec des sorties nettes de 8,6 milliards de dollars. Si malgré cette décollecte, l’encours total des fonds ESG mondiaux reste très élevé (3 160 milliards de dollars fin mars 2025), le coup d’arrêt est brutal pour un secteur qui, depuis 2015, affichait des flux positifs quasi ininterrompus.
Comment expliquer ce retournement ? Plusieurs facteurs se conjuguent pour fragiliser l’édifice. D’abord, le contexte géopolitique : le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a provoqué un recul des politiques climatiques et de diversité aux États-Unis, jetant le doute sur la pérennité des engagements ESG à l’échelle internationale. Cette défiance s’est propagée jusqu’en Europe, traditionnellement moteur sur ces sujets. Par ailleurs, la performance des fonds durables est questionnée, notamment dans le secteur des énergies renouvelables, qui a souffert de la volatilité des marchés. Les investisseurs, échaudés, privilégient désormais la prudence. Enfin, l’Europe a renforcé sa réglementation : de nouvelles exigences de transparence et de classification obligent les gestionnaires à revoir leur copie, ce qui a freiné le lancement de nouveaux produits.
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Tous les fonds ne sont pas logés à la même enseigne. Les fonds dits « article 8 », qui promeuvent des caractéristiques ESG sans viser un objectif d’investissement durable, ont tiré leur épingle du jeu grâce à une collecte obligataire solide. À l’inverse, les fonds « article 9 », censés investir exclusivement dans des activités durables, continuent de voir les investisseurs partir, pour le sixième trimestre consécutif.
Ce coup d’arrêt brutal pose la question de la résilience du secteur. La finance durable, qui s’était imposée comme une évidence pour de nombreux acteurs, doit désormais convaincre de sa capacité à générer de la performance tout en respectant ses engagements. Les défis sont nombreux : lutte contre le greenwashing, harmonisation des standards, adaptation à un contexte politique mouvant.
Si la situation actuelle inquiète, certains observateurs veulent croire à un simple passage à vide. « La transition écologique reste incontournable, et les investisseurs reviendront dès que la visibilité s’améliorera », estime un analyste du secteur. Reste à savoir si la finance durable saura se réinventer pour regagner la confiance des épargnants et continuer à jouer son rôle dans la transformation de l’économie.
Dans ce numéro :
- IMMOBILIER : 30 pages pour investir
- DÉFENSE : dossier spécial investissement
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