Action Boeing Company : le 777X plombe la clôture de -4.37% malgré une amélioration des comptes

(Ideal-investisseur.fr) - La séance a été marquée par des volumes importants, avec plus de 20,9 millions de titres échangés, soit 2,77 % de la capitalisation boursière. Ce niveau d'activité reflète l'intérêt des investisseurs pour les nouvelles données du groupe, survenues après la fermeture des marchés américains la veille. Le recul de l'action tranche avec la performance du Dow Jones, qui s'est replié de 0,14 % seulement, renforçant l'idée que le mouvement est spécifique à Boeing. Sur la semaine, le titre affiche un repli de 1,39 %. Sur un horizon plus long, Boeing bénéficie néanmoins d'une appréciation significative : sur un an, l'action gagne 39,61 %, surperformant l'indice Dow Jones qui enregistre une progression de 11,30 % sur la même période. Cette performance annuelle met en perspective les récentes turbulences du titre.

Le côté mitigé des comptes explique en partie la réaction du marché. Boeing affiche pour le troisième trimestre un chiffre d'affaires de 23,27 milliards de dollars, dopé par une hausse de 30 % en glissement annuel. La perte nette s'est contractée à 5,34 milliards de dollars contre 6,17 milliards un an auparavant, tandis que la perte par action ressort à 7,14 dollars face à 9,97 dollars précédemment. Le free cash-flow, indicateur clé pour les investisseurs, devient positif à 238 millions de dollars contre un déficit de 1,956 milliard un an plus tôt. La division aviation commerciale progresse remarquablement de 49 % à 11,09 milliards de dollars, avec 160 livraisons d'avions, le meilleur résultat depuis 2018. Cependant, une charge massive de 4,9 milliards de dollars avant impôts liée au programme 777X vient grever les résultats. Ce gros-porteur, dont la première livraison est reportée à 2027, comprime la marge opérationnelle qui se replie de 48,3 %. C'est cet élément négatif qui a probablement cristallisé les ventes en fin de séance.

Au-delà des chiffres trimestriels, Boeing fait face à des enjeux structurels. Une grève ininterrompue mobilise depuis le 4 août 3 200 travailleurs dans les usines du Missouri et de l'Illinois, les ouvriers réclamant une augmentation salariale. Sur le plan productif, le programme 737 MAX a stabilisé sa cadence à 38 appareils par mois avant une augmentation convenue avec la Federal Aviation Administration en octobre à 42 par mois, tandis que le 787 reste à sept appareils mensuels. Ces éléments structurels alimentent la prudence des marchés face à un titre dont la trajectoire reste complexe malgré les progrès commerciaux.