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L’action Stellantis sous pression après un net repli des résultats : vers un second souffle ?

Stellantis traverse une période de turbulences, alors que son action perd près de 30 % depuis janvier 2025. La publication des résultats du premier trimestre n’a pas suffi à inverser la tendance. Le constructeur suspend ses prévisions annuelles dans un climat incertain, entre baisse de la demande, surcapacité et tensions commerciales.

L’action Stellantis sous pression après un net repli des résultats : vers un second souffle ?
Temps de lecture : 5 minute(s) - Par | Publié le 12-06-2025 06:00

Contexte fondamental : un exercice 2024 marqué par une rupture brutale de trajectoire

La dynamique boursière de Stellantis reflète la dégradation rapide de ses fondamentaux. Après une année 2023 encore solide, l’année 2024 a marqué un net coup d’arrêt. Le chiffre d’affaires annuel a reculé de 17 %, tombant à environ 145 milliards d’euros. Surtout, le résultat net s’est effondré de 70 %, atteignant 5,5 milliards d’euros contre près de 18 milliards un an plus tôt. La seconde moitié de l’année a même été marquée par une perte nette de 127 millions d’euros — un évènement inédit depuis la fusion entre PSA et FCA en 2021.

La marge opérationnelle, autrefois pilier de la solidité du groupe, a elle aussi été divisée par deux, passant de plus de 11 % à seulement 5,5 % sur l’ensemble de 2024. Cette contraction s’est accélérée au quatrième trimestre, où les coûts de production, l’intensification de la guerre des prix sur les véhicules électriques et une gestion complexe des stocks ont pesé lourdement. La rentabilité financière a également été divisée par plus de trois (6,72 % contre 22,68 % en 2023), signe d’un effet de levier qui ne joue plus en faveur des actionnaires. Quant au ratio d’endettement, il repasse en terrain positif à 3,81 %, traduisant une moindre capacité d’autofinancement dans un contexte d’investissements technologiques lourds. Le premier trimestre 2025 confirme cette tendance baissière.

Le chiffre d’affaires a reculé de 14 % par rapport à la même période de 2024, s’établissant à 35,8 milliards d’euros. En cause : des livraisons en baisse de 9 % (1,217 million d’unités), pénalisées par une production affaiblie en Amérique du Nord (congés prolongés, transition produits), un recul du marché des utilitaires légers en Europe, et un effet mix défavorable. Les stocks restent par ailleurs très élevés (1,21 million d’unités au 31 mars), illustrant une faible rotation et des incertitudes sur la capacité du groupe à écouler rapidement ses volumes.

L’effectif total poursuit sa décrue, passant de plus de 281 000 personnes fin 2021 à 248 000 fin 2024, témoignant d’ajustements en cours dans un contexte de rationalisation industrielle. Dans ce climat de transition, Stellantis a annoncé la suspension de ses prévisions financières pour l’ensemble de l’année 2025. Une décision motivée par l’instabilité géopolitique, les incertitudes sur les politiques tarifaires (notamment vis-à-vis des importations de véhicules chinois), et la difficulté à anticiper les réactions du marché face aux changements de gamme.

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Catalyseurs et freins : entre efforts de relance et incertitudes géopolitiques

Malgré un environnement morose, Stellantis ne reste pas immobile. Le groupe a lancé dès le premier trimestre 2025 trois nouveaux modèles stratégiques : la Fiat Grande Panda, l’Opel/Vauxhall Frontera et la nouvelle Citroën C3 Aircross. Ces véhicules ciblent le segment B, très concurrentiel mais encore porteur, et sont censés soutenir les ventes dans les trimestres à venir. La dynamique produit s’accompagne du renouvellement de gammes majeures : les Opel/Vauxhall Mokka, Ram 2500 HD et Ram 3500 HD ont été réintroduits avec des versions modernisées, dans l’objectif de redonner de l’élan au portefeuille. Résultat : une légère amélioration des parts de marché est visible sur le Vieux Continent.

Dans l’UE30, Stellantis est passé de 15,4 % de part de marché au quatrième trimestre 2024 à 17,3 % début 2025. Sur le segment hybride, le groupe est devenu leader (15,5 % de part de marché), et se positionne en deuxième place sur le marché des véhicules 100 % électriques (BEV), avec 13 %. Aux États-Unis, la situation semble se stabiliser. Les ventes au détail de Jeep Grand Cherokee, Compass et des pickups Ram 1500/2500 progressent de plus de 10 % en glissement annuel, tandis que les commandes au détail ont bondi de 82 % en mars 2025, atteignant leur plus haut niveau mensuel depuis juin 2023.

Sur les marchés dits du « troisième moteur » (Amérique du Sud, Moyen-Orient, Afrique, Asie), les signaux sont contrastés. En Amérique du Sud, le groupe maintient sa position de leader avec 23,8 % de part de marché, notamment en Argentine et au Brésil, où le marché se redresse après une longue phase de restrictions. Le Moyen-Orient mise sur la localisation pour contourner les obstacles douaniers, mais reste exposé aux tensions régionales. À cela s’ajoute une stratégie d’innovation technologique. Stellantis a annoncé l’introduction du système de conduite autonome STLA AutoDrive 1.0 (niveau 3, mains libres jusqu’à 60 km/h), pilier de son ambition dans la voiture connectée, aux côtés de STLA Brain et STLA SmartCockpit. Un partenariat renforcé avec la start-up Mistral AI devrait par ailleurs déboucher sur un assistant vocal intelligent embarqué dans les véhicules.

Mais ces avancées peinent pour l’instant à rassurer les investisseurs. Le groupe reste confronté à plusieurs freins majeurs : surcapacité industrielle, guerre des prix dans l’électrique, hausses des coûts de matières premières, et menace d’un durcissement des barrières douanières en Europe et aux États-Unis. Le changement de direction à venir, avec le processus de nomination d’un nouveau CEO, ajoute une incertitude supplémentaire.


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Analyse de valorisation : un PER historiquement bas, mais une visibilité très réduite

Avec un cours de 8,91 € au 10 juin 2025, l’action Stellantis affiche une baisse de près de 30 % depuis le début de l’année, et de plus de 35 % sur trois ans. Cette dépréciation massive s’explique par la chute des résultats et la perte de confiance des marchés dans la trajectoire du groupe.

Le bénéfice net par action (BNA) a fondu à 1,84 € pour l’exercice 2024, contre près de 6 € en 2023. Pour 2025, les analystes anticipent une nouvelle baisse à 1,91 €, avant un éventuel rebond à 2,61 € en 2026. Cela place le PER 2025 à 4,7, un niveau historiquement bas pour le secteur, mais qui reflète plus une défiance qu’un réel attrait spéculatif à ce stade. Le PEG attendu à -0,17 confirme l’absence de perspective de croissance bénéficiaire immédiate.

Le dividende distribué en 2025, à 0,68 € par action, offre un rendement supérieur à 8 %, mais ce niveau de rémunération pourrait ne pas être soutenable si la dégradation se poursuivait. Le free cash-flow et la génération de marge brute restent sous pression, et l’entreprise devra arbitrer entre distribution et investissement dans les mois à venir.

Comparée à ses pairs du secteur automobile mondial, Stellantis apparaît sous-valorisée en apparence. Mais les écarts de valorisation sont justifiés par une qualité de résultats inférieure à celle des groupes mieux positionnés sur l’électrification, plus diversifiés géographiquement ou moins exposés aux tensions commerciales. Le consensus des analystes reste prudent. L’objectif de cours moyen est situé autour de 10 €, soit un potentiel de hausse théorique modéré de 12 %, conditionné à un redressement tangible au second semestre. Le manque de guidance officielle pour 2025 freine cependant toute tentative de revalorisation fondée sur des projections crédibles.



Vers un point d’inflexion ou une érosion prolongée ?

Dans un portefeuille type, Stellantis ne peut plus aujourd’hui être considéré comme une valeur défensive. La cyclicité du secteur, les fortes incertitudes tarifaires, les résultats en net repli et l’absence de visibilité stratégique immédiate rendent le titre difficile à appréhender à court terme. Il conserve toutefois un attrait spéculatif pour des investisseurs contrariants, capables de miser sur une amélioration des fondamentaux à horizon 12–18 mois.

Le positionnement stratégique du groupe reste intéressant : large portefeuille de marques, implantation mondiale, volonté d’innovation technologique affirmée. Mais ces atouts sont aujourd’hui partiellement neutralisés par un environnement macroéconomique hostile et une capacité d’exécution encore à démontrer. Pour qu’un rebond de l’action soit crédible, plusieurs conditions doivent être réunies : confirmation d’un redressement des ventes au second semestre, amélioration visible des marges, dissipation des risques douaniers et clarification de la stratégie post-fusion sous un nouveau leadership. Faute de quoi, la trajectoire boursière pourrait continuer à refléter un statut de groupe en transition longue, sans catalyseur clair à court terme.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

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