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L’action Accor face au défi de la rentabilité durable

À 46,23 euros au 10 juin 2025, l’action Accor s’est appréciée de plus de 54 % en trois ans, mais reste en léger repli depuis le début de l’année. Portée par une croissance de chiffre d’affaires de 9,2 % au premier trimestre, la valeur se cherche désormais un nouveau catalyseur. Le potentiel de moyen terme repose sur la montée en gamme et l’expansion dans les zones émergentes, mais la pression sur les marges et les effets de change pourraient freiner la dynamique. L’enjeu est désormais de convertir cette croissance en rentabilité durable.

L’action Accor face au défi de la rentabilité durable
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Publié le 11-06-2025 06:00

Une performance boursière en hausse, malgré une volatilité sectorielle

À 46,23 euros au 10 juin 2025, l’action Accor s’inscrit en hausse de 54,05 % sur trois ans, ce qui traduit une revalorisation significative depuis la sortie de crise sanitaire. Sur l’année 2025, la performance reste négative (-1,72 %), ce qui laisse entrevoir une phase de consolidation à court terme, en ligne avec les révisions bénéficiaires en baisse observées depuis avril. Le cours se situe 9,2 % en dessous de son plus haut annuel (50,46 €) et 39,3 % au-dessus de son plus bas (32,89 €).

Accor a publié pour le premier trimestre 2025 un chiffre d’affaires en hausse de 9,2 % à 1 349 millions d’euros, avec un RevPAR global en progression de 5 %. La tendance est tirée principalement par l’augmentation des prix (+4 %) plus que par l’amélioration des taux d’occupation (+0,6 point). Cette dynamique opère dans un contexte encore marqué par une forte hétérogénéité géographique et une demande touristique fluctuante. Le groupe bénéficie d’un modèle asset-light bien exécuté et d’une montée en gamme créatrice de valeur, mais reste exposé aux aléas macroéconomiques.

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Une croissance dynamique, mais contrastée selon les régions

Le chiffre d’affaires consolidé au T1 2025 sépare nettement les deux piliers stratégiques du groupe : la division Luxe & Lifestyle affiche une hausse de +17,9 %, contre seulement +1,8 % pour la division Premium, Milieu de Gamme et Économique. Cette divergence reflète l’accélération des dynamiques haut de gamme, portées par des flux touristiques internationaux soutenus et une capacité de pricing supérieure. Le RevPAR progresse fortement en Amérique latine (+13,1 %), surtout au Brésil, et dans le segment Luxe (+9,0 %).

A contrario, la France et le Royaume-Uni, pourtant générateurs de volumes importants, sont en recul. La Chine reste en territoire négatif, tandis que la région Asie-Pacifique montre une résilience modérée. Le pipeline de développement est en hausse de 4,9 % sur douze mois, avec 235 000 chambres en projet. Les 45 ouvertures d’hôtels au T1 laissent présager une accélération au second semestre. Le parc atteint 847 290 chambres réparties sur 5 695 hôtels. Côté rentabilité, le groupe affiche une marge EBIT de 16 % pour 2024 et un ROE de 15 %, tous deux en nette amélioration par rapport aux niveaux historiquement faibles. La dette à long terme reste maîtrisée (35,7 % du bilan), et la liquidité est stable. Enfin, le programme de rachat d’actions de 440 M€ annoncé en février 2025 (dont 200 M€ lancés en mars) confirme un retour accru aux actionnaires.


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Des relais de croissance identifiés, mais soumis à des risques d’exécution

Deux leviers de développement majeurs marquent ce début d’année : l’Inde et les Amériques. En avril, Accor a annoncé un partenariat structuré avec InterGlobe pour créer une plateforme commune en Inde, visant l’ouverture de 300 hôtels d’ici 2030, incluant le portefeuille lifestyle Ennismore. L’investissement dans Treebo, acteur indien du segment économique, complète cette stratégie locale ambitieuse. Parallèlement, l’annonce du rachat de 17 contrats de gestion dans les Amériques (principalement au Mexique) pour 79 M$ renforce la présence d’Accor dans les régions balnéaires et les réseaux all-inclusive.

Le chiffre d’affaires des Services aux Propriétaires, qui intègre ventes, marketing, distribution et programmes de fidélité, est en hausse significative (+14,6 % pour L&L), confirmant l’efficacité croissante de la plateforme de distribution du groupe. Les risques opérationnels demeurent toutefois significatifs : les effets de change ont un impact négatif de 9 M€ au T1, notamment via la livre égyptienne (-29 %) et le réal brésilien (-13 %). Le recul du chiffre d’affaires des actifs hôteliers PM&E (-3,5 %) illustre la sensibilité aux événements climatiques (ex. : tempête Alfred en Australie). Enfin, les analystes ont commencé à réviser leurs bénéfices à la baisse depuis le 11 avril, avec une contraction attendue de -3,4 %, reflet d’une incertitude accrue sur les marges futures, notamment dans les zones matures.



Un titre modérément valorisé, mais sous pression du consensus

Le PER de long terme anticipé d’Accor s’établit à environ 16. Cette valorisation exigeante repose sur une croissance projetée des bénéfices de 14 % par an. Pourtant, le titre reste sous sa médiane historique (17), ce qui relativise cette prime. Le ratio valeur comptable / prix est de 33 %, inférieur à la moyenne historique de 46 %, ce qui traduit un ajustement récent.

Le dividende estimé à environ 3 % reste attractif et raisonnablement couvert. L’objectif de cours établi autour de 52,80 euros suggère un potentiel haussier de plus de +14 % par rapport au cours du 10 juin. Toutefois, ce potentiel suppose une stabilisation des anticipations bénéficiaires et une poursuite des efforts sur les marges. En comparaison internationale, Accor reste moins bien valorisé que Marriott ou Hilton (PER supérieurs à 20), mais avec un dividende supérieur et une exposition plus forte aux zones en croissance. Le positionnement mid-cap européen, associé à une stratégie de transformation active, lui confère un profil hybride.

Une valeur sensible, mais pertinente dans une allocation opportuniste

Dans un portefeuille diversifié, l’action Accor relève d’une approche cyclique qualitative. La dynamique de croissance organique, la montée en gamme, et la relance du dividende plaident pour une exposition opportuniste, à condition de gérer la sensibilité à la conjoncture. Le bêta de 1,34 et une volatilité de 29 % sur un an soulignent une corrélation élevée aux marchés. Cela en fait un titre réactif, à réserver aux phases où la visibilité sectorielle s’améliore. La couverture géographique, la croissance externe ciblée, et la puissance de marque peuvent soutenir la valorisation si les marges se confirment. Un point d’entrée sous 43 euros offrirait un meilleur couple rendement/risque. En l’état, la valeur peut être maintenue en portefeuille pour les investisseurs capables de tolérer des fluctuations à court terme et misant sur la consolidation du leadership d'Accor dans un secteur en recomposition.

Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.

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