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La Bourse de Paris affiche une progression timide de 0,06% ce mardi 2 septembre en milieu de journée, portée principalement par les valeurs du luxe qui bénéficient de recommandations favorables d'analystes. Dans un marché encore marqué par les incertitudes politiques françaises, cette résistance de l'indice phare masque des divergences sectorielles importantes, avec notamment les banques qui continuent de subir les pressions liées à la crise gouvernementale annoncée.
Kering domine les hausses du CAC 40 avec un bond de 3,96%, porté par une note très favorable d'HSBC qui a relevé sa recommandation de « Conserver » à « Acheter » tout en hissant son objectif de cours de 200 à 300 euros. La banque britannique justifie cette révision par les « fortes pertes de parts de marché de Gucci » qui impliquent mécaniquement une croissance probable en 2026, ainsi que par le recrutement d'un directeur général externe qui pourrait soutenir un regain d'intérêt des investisseurs. LVMH suit de près avec une progression de 3,38%, bénéficiant également de la vision optimiste d'HSBC sur le secteur du luxe. Les analystes estiment voir « la lumière au bout du tunnel » pour cette industrie après une période difficile, anticipant une légère reprise des ventes au second semestre 2025 et un retour à une croissance rentable en 2026. Cette embellie du luxe contraste avec la morosité générale et témoigne de la capacité de ces groupes à résister aux turbulences économiques grâce à leur positionnement haut de gamme et leur exposition internationale.
À l'opposé, les trois grandes banques françaises du CAC 40 accusent des replis significatifs, reflétant les préoccupations persistantes liées à la crise politique française. Société Générale recule de 1,32%, BNP Paribas de 0,71% et Crédit Agricole de 1,28%, dans le sillage de l'annonce de François Bayrou d'engager la responsabilité de son gouvernement le 8 septembre prochain sur la question budgétaire. Cette perspective d'un possible vote de défiance, voire d'une dissolution de l'Assemblée nationale évoquée par Gérald Darmanin, maintient la pression sur les établissements bancaires français particulièrement exposés au risque souverain hexagonal. Les investisseurs redoutent un enlisement de la crise politique qui pourrait peser sur la notation de la France et, par ricochet, sur la valorisation des obligations d'État détenues par ces banques. Malgré les tentatives de rassurance du ministre de l'Économie Éric Lombard, qui juge l'économie de la France dans un état « solide », les marchés restent prudents face à cette séquence politique incertaine qui pourrait perdurer plusieurs semaines.
Parmi les autres hausses notables, TotalEnergies progresse de 1,83%, tandis que Schneider Electric gagne 1,57% après le passage à l'achat de Deutsche Bank qui voit dans le spécialiste de l'électrification un potentiel de croissance solide, notamment dans les centres de données. L'action Sanofi avance de 0,99%, soutenu par l'approbation récente de son traitement Wayrilz par la FDA américaine et, elle aussi, par un relèvement de recommandation de Deutsche Bank. Danone progresse modestement de 1,03% après l'annonce de son émission obligataire de 1,3 milliard d'euros en deux tranches. Du côté des replis, Eurofins Scientific ferme la marche avec une chute de 2,92%, suivi d'Unibail-Rodamco-Westfield (-2,54%) et ArcelorMittal (-2,14%). Renault cède 1,67% malgré l'annonce de sa nouvelle organisation interne avec la nomination de François Provost comme directeur général, témoignant d'une certaine prudence des investisseurs face aux restructurations en cours dans l'automobile.