Le CAC40 franchit la barre des 7900 points dans un contexte de tensions commerciales

Les moteurs de la séance : spiritueux, technologie et métallurgie en vedette

Pernod Ricard caracole en tête du CAC40 avec une progression de 3,88% à 96,28 euros. Le marché semble avoir digéré les changements stratégiques, anticipant plutôt le détachement d'un dividende intérimaire de 2,35 euros prévu le 23 juillet. Dans le sillage des spiritueux, les valeurs technologiques affichent également une belle vitalité : Dassault Systèmes progresse de 2,9% à 32,61 euros après la publication de ses données sur le nombre d'actions en circulation et droits de vote au 30 juin. Cette transparence comptable rassure les investisseurs dans un secteur où la gouvernance est cruciale.

ArcelorMittal complète ce trio de tête avec une hausse de 2,87% à 29,41 euros, bénéficiant des retombées de l'acquisition complétée en juin de la participation de Nippon Steel dans AM/NS Calvert. Cette opération stratégique renforce son empreinte nord-américaine dans l'acier électrique, un marché porté par la transition énergétique. Capgemini clôture ce quatuor gagnant avec +2,48% à 148,85 euros, directement impacté par l'annonce de son projet d'acquisition de WNS pour 3,3 milliards de dollars. Cette opération, révélée le 7 juillet, vise explicitement à renforcer ses capacités en intelligence artificielle agentique, un marché en explosion depuis l'avènement de ChatGPT.

Secteurs en retrait : finances et tourisme sous pression

À l'autre extrémité du classement, le secteur financier pâtit des incertitudes monétaires. Société Générale recule de 1,46% à 51,24 euros, reflétant les craintes du marché sur la profitabilité des banques dans un environnement de taux encore élevé. Les minutes de la Fed publiées hier ont certes évoqué des baisses de taux potentielles d'ici fin 2025, mais sept membres du comité monétaire américain n'en prévoient aucune cette année. Cette divergence de vue entretient la volatilité sur les valeurs bancaires. Le secteur du tourisme montre également des signes d'essoufflement avec Accor qui cède 1,14% à 47,01 euros. Dans une moindre mesure, Orange (-0,8% à 13 euros) et BNP Paribas (-0,53% à 78,45 euros) illustrent cette prudence des investisseurs envers les valeurs à fort ancrage national, plus exposées aux aléas réglementaires locaux que leurs homologues diversifiées à l'international.

Contexte de marché : entre résilience et vigilance

La robustesse du CAC40 s'inscrit dans un paradoxe : alors que Donald Trump multiplie les annonces de potentielles nouvelles taxes douanières (50% sur le cuivre, 200% sur les produits pharmaceutiques), les investisseurs semblent développer une forme d'immunité à ces déclarations. Comme le soulignent les analystes de Danske Bank, 'les marchés préfèrent se concentrer sur les vraies retombées économiques plutôt que de s'emballer autour du cirque politique'. Cette résilience s'appuie également sur des indicateurs macroéconomiques encourageants : l'inflation allemande s'est établie à +2% en juin, confirmant une maîtrise des prix dans la zone euro.

Les perspectives sectorielles jouent également un rôle clé. Schneider Electric (+1,84% à 231,90 euros) bénéficie de sa récente mise en avant comme modèle dans la transition net zéro, avec des objectifs approuvés par la Science Based Targets initiative. L'Oréal (+1,75% à 380,90 euros), récemment sacré entreprise la plus innovante d'Europe par Fortune, capitalise sur son leadership technologique dans la beauté. Ces performances contrastées dessinent un marché fragmenté où la sélection sectorielle prime sur le mouvement d'ensemble, dans l'attente des inscriptions hebdomadaires au chômage américain qui pourraient influencer les politiques monétaires.