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Après des années marquées par la crise immobilière, la répression contre les géants de la tech et la méfiance des investisseurs étrangers, les marchés chinois signent un spectaculaire rebond. Shanghai et Shenzhen affichent des performances impressionnantes en 2025. S’agit-il d’une renaissance durable ou d’un mirage alimenté par la liquidité ?
La réputation des marchés chinois avait sérieusement souffert. Entre la pandémie de COVID-19, les faillites immobilières en série et les coups de semonce réglementaires sur les géants technologiques, les investisseurs parlaient d’actions “non investissables”. Mais 2025 marque un tournant.Les indices de Shanghai et Shenzhen enregistrent une progression robuste, portée par des valorisations redevenues attractives. La Bourse de Shenzhen, très exposée aux valeurs technologiques, reste encore à des niveaux moyens de long terme malgré un fort rebond. Ce regain attire les investisseurs internationaux en quête de diversification, alors que les actions américaines se négocient sur des multiples jugés élevés.En parallèle, la consommation intérieure reprend des couleurs. Les ménages chinois disposent de 25 000 milliards de dollars d’épargne stockée en dépôts bancaires, une réserve colossale qui soutient la demande. Les indicateurs le confirment : l’immobilier repart timidement, le trafic aérien dépasse déjà ses niveaux pré-Covid, et la consommation des ménages progresse plus vite que prévu.
La reprise n’est pas homogène, mais certains secteurs brillent particulièrement. La technologie (semi-conducteurs, robotique, cloud), les énergies propres (solaire, batteries, éolien), et la santé bénéficient de soutiens publics et d’une demande en forte croissance. Les constructeurs automobiles chinois, dopés par l’électrique, exportent désormais plus de 500 000 véhicules par mois, dépassant l’Allemagne et le Japon.La politique économique a aussi joué son rôle. Pékin a lancé en 2024 ses “lignes directrices en neuf points”, incitant les entreprises à augmenter les dividendes et à multiplier les rachats d’actions. Résultat : les A-shares retrouvent de l’attrait. Parallèlement, le déficit budgétaire frôle 4 % du PIB, son plus haut niveau depuis trois ans, preuve d’un volontarisme assumé. Le prochain plan quinquennal, attendu en octobre, pourrait encore renforcer ce cap.Mais la prudence reste de mise. Le financement sur marge augmente, certains indicateurs techniques suggèrent un marché en surchauffe, et les tensions géopolitiques persistent. Les relations sino-américaines restent fragiles, et les risques de sanctions ou de nouvelles barrières commerciales pèsent toujours. De plus, la gouvernance d’entreprise des groupes publics reste un sujet sensible : les objectifs politiques peuvent primer sur la rentabilité.