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Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
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Entrepreneuriat : un dynamisme fragilisé par une vague de défaillances

Le troisième trimestre 2025 dresse un tableau contrasté de l’économie française. Si les immatriculations d’entreprises progressent, les radiations et les procédures collectives atteignent des niveaux record. Une photographie inquiétante d’un tissu entrepreneurial à la fois vigoureux et sous tension.

Entrepreneuriat : un dynamisme fragilisé par une vague de défaillances
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 08-10-2025 04:00

Une hausse spectaculaire des défaillances

Les chiffres sont sans appel. Selon les données d’Infogreffe, 73 508 radiations ont été enregistrées au troisième trimestre, soit une hausse de +24,9 % par rapport à la même période de 2024. En intégrant les radiations d’office, le total grimpe à près de 98 000 entreprises disparues.

Le constat est tout aussi alarmant sur le front des procédures collectives : 13 240 entreprises ont été placées en redressement ou en liquidation judiciaire sur la période, soit une progression de +16,2 % en un an. Les tensions financières se reflètent également dans les contentieux : 36 056 injonctions de payer ont été recensées, accompagnées d’une hausse de +19,6 % des privilèges du Trésor et de 3 139 privilèges de Sécurité sociale.

Ces données traduisent l’essoufflement d’un tissu économique fragilisé par l’inflation, la hausse des coûts de financement et la baisse de consommation des ménages. Pour de nombreuses petites structures, la trésorerie devient la première ligne de fracture.

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Un paradoxe français : l’élan entrepreneurial demeure

En contrepoint, les chiffres montrent aussi une vitalité persistante de l’esprit d’entreprendre. Le T3 2025 a enregistré 145 491 immatriculations, soit une progression de +11,2 % sur un an. Plus de 38 % de ces créations concernent le commerce, preuve que l’initiative reste vive dans les secteurs traditionnels.

La dynamique se concentre toutefois dans des formes juridiques souples, comme la micro-entreprise, qui offrent flexibilité et rapidité d’installation mais exposent aussi à plus de précarité. Beaucoup de ces nouvelles structures sont créées par des entrepreneurs individuels, parfois par nécessité plus que par opportunité, dans un marché de l’emploi encore tendu.

Cette résilience interroge : comment expliquer que les Français continuent de créer malgré un environnement aussi défavorable ? Les experts y voient un double moteur : l’attractivité culturelle de l’entrepreneuriat et la recherche de revenus complémentaires pour compenser la pression budgétaire.


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Entre espoir et fragilité

Le tableau qui se dessine est celui d’un écosystème à deux vitesses : une dynamique de création soutenue, mais immédiatement confrontée à une hausse dramatique des défaillances. Ce contraste traduit la difficulté des jeunes entreprises à franchir le cap des premières années d’existence.

La situation pose plusieurs défis :

- Améliorer l’accès au financement pour renforcer la trésorerie des TPE et PME.- Renforcer l’accompagnement juridique et administratif pour éviter les contentieux précoces.
- Cibler les secteurs en tension pour mieux anticiper les risques de faillite.

En creux, cette réalité rappelle que l’entrepreneuriat reste un moteur essentiel de l’économie, mais que sa vitalité ne doit pas masquer sa fragilité. Si la tendance actuelle se prolonge, le risque est de voir s’installer un cercle vicieux : de nombreuses créations, mais tout autant de disparitions rapides, limitant l’impact positif sur l’emploi et l’innovation.

La France reste un pays d’entrepreneurs, mais le tissu économique apparaît plus que jamais sous pression.