CAC 40 :
7 950,18 pts
-0.18%


Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
Annonce
Medicis ?>




Altaprofits

Finances publiques : la France sous surveillance des marchés

Les taux d’intérêt à long terme de la France se maintiennent à des niveaux élevés, proches de ceux de l’Italie. Une situation qui illustre l’absence de trajectoire budgétaire claire et crédible, alors que les besoins de refinancement vont exploser en 2026. Les marchés ne paniquent pas, mais le message est limpide : il faut un cap.

Finances publiques : la France sous surveillance des marchés
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Mis à jour le 10-10-2025 07:19 | Publié le 30-11--0001

Un déficit qui mine la crédibilité française

Depuis un an, la succession des gouvernements et l’absence de consensus sur la réduction du déficit ont fini par peser sur la perception des investisseurs. Résultat : les taux d’intérêt à 10 ans de la France se maintiennent autour de 3,5 %, à peine en dessous de ceux de l’Italie, et l’écart avec le Bund allemand atteint 85 points de base.

Pour l’instant, il n’existe pas de menace immédiate. La France continue de « rouler sa dette », en remboursant les titres arrivés à échéance par de nouvelles émissions. Le taux d’intérêt apparent moyen reste contenu, autour de 2 %, grâce au stock d’obligations anciennes émises à bas coût. Mais cette situation est transitoire : plus la proportion de titres récents au rendement élevé augmente, plus la charge de la dette pèsera lourd dans le budget.

Dès fin 2025, 63 milliards d’euros de titres arrivent à échéance. En 2026, ce montant bondira à 171 milliards, selon l’Agence France Trésor. Si aucune trajectoire crédible n’est esquissée, la facture pourrait rapidement devenir insoutenable. Les marchés, eux, ne demandent pas des réformes impossibles mais un cap budgétaire clair et une discipline visible.

Annonce
Altaprofits

Des conséquences directes pour l’économie réelle

La remontée des taux souverains ne touche pas uniquement l’État. Elle se répercute sur l’économie réelle, via le système bancaire. Les banques, détentrices massives d’obligations d’État, voient la valeur de leurs portefeuilles baisser avec la hausse des rendements. Pour compenser, elles tendent à relever les taux des crédits immobiliers et des prêts aux entreprises.

Pour les ménages, c’est une mauvaise nouvelle : la reprise du marché immobilier, déjà fragile, pourrait être compromise par des conditions de financement plus strictes. Pour les entreprises, notamment les PME, cela signifie des investissements retardés ou annulés, dans un contexte où la croissance française reste anémique. La Banque de France prévoit à peine +0,7 % en 2025 et +0,9 % en 2026, tandis que le chômage stagne à 7,5 %, bien au-dessus de la moyenne de la zone euro.

À cela s’ajoute un climat politique instable, marqué par des dissolutions répétées et des gouvernements éphémères. Les ménages, inquiets, renforcent leur épargne de précaution : le taux d’épargne atteint 18,6 % du revenu disponible au premier trimestre 2025. Moins de consommation et moins d’investissement privé signifient mécaniquement moins de recettes fiscales pour l’État, ce qui aggrave encore la problématique budgétaire.


Newsletter Ideal Investisseur
Comme 21 000 investisseurs,
Rejoignez le briefing quotidien d'Idéal Investisseur !

Je m'inscris


Convaincre de la maîtrise budgétaire

Les marchés n’ont pas encore envoyé de signal brutal, mais la tendance est préoccupante. L’agence Moody’s devrait d’ailleurs confirmer cette fragilité en dégradant la note de la France le 24 octobre prochain. La France n’est pas au bord de la faillite, mais son crédit s’érode. Pour éviter de voir les taux s’envoler davantage, le pays doit impérativement convaincre qu’il maîtrise sa trajectoire budgétaire. Sans cela, l’effet boule de neige d’une dette toujours plus chère pourrait rapidement devenir incontrôlable.