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Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
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Le CAC 40 peut-il se maintenir jusqu’au 8 septembre ?

Alors que l’exécutif joue sa survie au Parlement, les marchés financiers, eux, cherchent leurs repères. À quelques jours d’un vote de confiance crucial, l’indice parisien tente de préserver ses niveaux actuels dans un climat d’instabilité politique aiguë.

Le CAC 40 peut-il se maintenir jusqu’au 8 septembre ?
Temps de lecture : 3 minute(s) - Par | Mis à jour le 30-08-2025 08:48 | Publié le 30-08-2025 08:43

Des marchés sous tension, à l’épreuve de la politique

Depuis l’annonce d’un vote de confiance fixé au 8 septembre par le Premier ministre François Bayrou, le climat s’est nettement tendu sur les marchés financiers français. L’indice CAC 40, baromètre des grandes entreprises cotées à la Bourse de Paris, a reculé de plus de 3 % sur la semaine du 25 août, soit une des performances les plus faibles parmi les grandes places boursières européennes. Cette baisse reflète directement l’inquiétude des investisseurs face à l’incertitude politique croissante autour du plan d’économies budgétaires de 44 milliards d’euros annoncé pour 2026, et aux conséquences potentielles d’un échec du gouvernement à recueillir la confiance du Parlement.

Les titres bancaires ont été les plus exposés à cette nervosité. Société Générale, BNP Paribas et Crédit Agricole ont enregistré des replis significatifs, accentués par l’augmentation de l’écart de taux (spread) entre les obligations françaises (OAT) et allemandes (Bund), indicateur d’une perte de confiance dans la signature de l’État français. Les CDS (Credit Default Swaps), instruments de couverture contre le défaut de paiement souverain, ont également vu leur prix progresser sur la France, signalant une perception accrue du risque.

Le spectre d’une nouvelle dégradation de la note de la dette française par Fitch, attendue dès le 12 septembre, pèse également sur les anticipations. L’Agence avait déjà abaissé la note française en 2023, invoquant une trajectoire budgétaire jugée peu crédible à moyen terme. En cas d'instabilité prolongée, une nouvelle sanction pourrait renforcer la pression sur les taux à 10 ans français, qui évoluent aujourd’hui autour de 3,54 %, contre 2,72 % pour leurs équivalents allemands. La perspective d’un blocage institutionnel couplé à une dégradation financière est un scénario que les investisseurs s’efforcent d’évaluer sans certitude.

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Une dynamique fragile malgré un rebond technique en août

En dépit d’une correction significative fin août, le CAC 40 se maintient autour des 7700 points, un niveau qui constitue à la fois un seuil psychologique et une barrière technique. L’indice a clôturé le 29 août à 7704 points, soit une performance quasi stable sur un mois (-0,88 %) mais en recul net sur une semaine. Cette évolution marque un contraste avec d’autres indices européens comme le DAX à Francfort, ou le FTSE à Londres, moins exposés aux risques politiques nationaux.

Selon les données disponibles, le mois de septembre pourrait s’ouvrir dans un couloir de fluctuation compris entre 7000 et 7800 points, avec une moyenne technique estimée à 7700 points par plusieurs bureaux d’analyse. Cette fourchette traduit l’hésitation des opérateurs : en l’absence de rupture politique, le marché pourrait stabiliser autour de ses niveaux actuels. Mais toute nouvelle dégradation du climat politique ferait craindre une rechute vers les 7 500 points, voire au-delà en cas de cession de ce seuil technique.

Sur le plan fondamental, les données économiques ne semblent pas offrir de relais haussier immédiat. Les dernières estimations de croissance pour la zone euro restent faibles. Du côté des entreprises du CAC 40, la saison des résultats s’est achevée avec un bilan mitigé : la plupart des grandes capitalisations ont publié des chiffres en ligne avec les attentes, mais les perspectives restent prudentes, notamment dans les secteurs cycliques. Dans ce contexte, les marchés cherchent un catalyseur pour consolider, mais se heurtent à une visibilité réduite.


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Perspectives à court terme : entre soutiens techniques et arbitrages politiques

La question d’un maintien du CAC 40 au-dessus des 7 700 points jusqu’au 8 septembre dépend principalement de facteurs exogènes à la performance économique des entreprises. Le principal déterminant reste la stabilité politique française : un échec du gouvernement Bayrou au vote de confiance pourrait engendrer une vacance de pouvoir, pesant sur la signature financière de l’État à quelques semaines de la présentation du budget 2026. L’impact psychologique sur les marchés serait alors immédiat, avec un possible retour de l’indice vers ses supports d'avril situés autour de 6800 points.

Cependant, la mémoire des marchés reste courte. Plusieurs épisodes de crises institutionnelles passées (comme en Italie ou au Royaume-Uni) ont montré que les investisseurs peuvent rapidement intégrer une instabilité politique, pour peu qu’elle ne débouche pas sur une crise financière structurelle. Une éventuelle transition gouvernementale sans blocage majeur, couplée à une clarification du calendrier budgétaire, pourrait même stabiliser les anticipations.

D’autres facteurs d’ajustement restent en surveillance. La tendance des marchés américains, notamment du Nasdaq, influencera les valeurs technologiques cotées à Paris. Par ailleurs, les décisions de la Banque centrale européenne prévues mi-septembre seront déterminantes : un discours jugé plus accommodant pourrait compenser en partie les tensions internes. Enfin, le comportement des flux de capitaux étrangers, très sensibles aux signaux de gouvernance, constituera un indicateur clé dans les prochaines séances.

Ainsi, le maintien du CAC 40 au niveau actuel reste plausible, mais il dépendra d’un équilibre délicat entre signaux techniques, données économiques et stabilité politique. L’indice parisien évolue dans un environnement incertain, où chaque déclaration ou inflexion de la situation politique peut servir de déclencheur à une nouvelle phase de volatilité. À moins d’un renversement brutal du scénario central, le seuil des 7 700 points pourrait encore faire office de point d’ancrage à court terme, jusqu’au verdict parlementaire du 8 septembre.