
50 millions d'euros collectés
Les 130 milliards d'euros mis de côté par les Français depuis le début de la pandémie pourraient-il servir à la relance ? Les épargnants investissent en tous cas massivement dans le fonds de la banque publique d'investissement* (BPIfrance) destiné à soutenir les entreprises nationales.
En octobre 2020, BPIfrance a lancé pour la première fois un fonds d'investissement accessible aux particuliers. Baptisé « BPIfrance Entreprises 1 », il a pour objectif de soutenir financièrement les PME françaises. Depuis, le fonds de capital investissement* a collecté près de 20 millions d'euros sur les 95 millions disponibles pour les épargnants. Les institutionnels, à savoir les banques et les assureurs, ont aussi souscrit près de 30 millions d'euros pour leurs contrats d'assurance-vie.
L'idée de déployer un fonds d'investissement « patriotique » n'est pas issue de la crise sanitaire. Sa création avait été demandée par le ministère de l'Économie en mars 2019 et il devait initialement être lancé en juin 2020. Si la pandémie a retardé son lancement, elle a probablement aussi contribué à son succès, les épargnants étant plus sensibilisés à la nécessité de soutenir les entreprises tricolores. « Ce produit financier coche un peu toutes les cases. C'est un placement qui soutient les entreprises françaises. Cela répond à la demande des épargnants qui veulent donner du sens à leur épargne. Et la BPI est un label de qualité », explique Hugues Aubry, chargé du marché de l'épargne chez Generali.
Un succès malgré les réticences envers les produits financiers
Les Français conservent traditionnellement une aversion au risque, et sont en principe peu enclins à investir dans des produits financiers. Mais les choses pourraient être en train d'évoluer. Le contexte économique et financier qui s'est installé depuis plusieurs années nous a plongé dans un univers de taux bas, très intéressant pour ceux qui empruntent de l'argent, mais beaucoup moins pour la rémunération de l'épargne. Dans cet environnement, les placements sans risque ne rapportent plus grand chose (fonds en euros des assurances-vie, livret A...). La diversification des placements s'impose progressivement à ceux qui cherchent un peu de rendement, nécessaire pour contrer la perte de pouvoir d'achat liée à l'inflation*.
BPIfrance Entreprises 1 est un FCPR (fonds commun de placement à risque) qui propose d'investir indirectement dans près de 1.500 PME et start-ups. Il investit en effet dans 145 autres fonds partenaires, qui financent les entreprises au travers de prise de participations. L'argent, bloqué pendant 6 à 7 ans, sert à les aider à se développer, à innover et à créer des emplois.
Le FCPR affiche un objectif de rendement entre 5 et 7 % par an. Les épargnants peuvent y investir entre 5000 et 95.000 euros, sachant que comme pour tout investissement dans des produits financiers, ni les intérêts ni le capital ne sont garantis. La souscription est possible sur le site de 123 IM, pour le moment seul partenaire à pouvoir commercialiser le fonds. « C'est une offre qui n'est normalement pas accessible aux épargnants. Et il n'y a pas un produit de la place qui soit aussi diversifié », souligne Xavier Anthonioz, président du directoire d'123 IM.

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La Banque Publique d’Investissement (BPI) est une institution financière. Elle soutient des projets d’entreprises au travers de crédits ou d’investissement au capital, des stades de création à la cotation en bourse.
Capital risque :
Le capital risque est une branche de l'investissement qui consiste à prendre des parts au capital d'entreprises qui sont en développement et n'ont pas encore atteint la rentabilité.
Inflation :
L'inflation peut se définir comme la hausse continue du niveau général des prix.
Une des conséquences de l'inflation est la perte de pouvoir d'achat de la monnaie. Lorsque les prix augmentent, la même quantité de monnaie ne suffit plus pour acheter les mêmes produits.
Par exemple, avec une inflation de 1,8% par an, un produit qui coûterait 100 € en 2022 pourrait coûter 101,8 € en 2023. Il faudrait donc augmenter la quantité de monnaie nécessaire pour acheter le produit.
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