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La séance à Wall Street a été marquée par des mouvements extrêmes, illustrant la polarisation croissante du marché technologique. Alors que le S&P 500 a gagné 0,30% pour atteindre un nouveau record à 6532,04 points, et que le Dow Jones a reculé de 0,48%, les investisseurs ont assisté à un véritable ballet entre les champions de l'intelligence artificielle et les laissés-pour-compte du secteur. Oracle a créé l'événement avec un bond historique de 35,95%, tandis qu'à l'opposé, Synopsys s'effondrait de 35,84%, incarnant parfaitement cette dichotomie sectorielle qui redessine les contours de la technologie américaine.
Oracle Corporation a signé l'une des performances les plus spectaculaires de l'histoire boursière américaine en s'envolant de 35,95% à 328,33 dollars, devenant ainsi la première entreprise de plus de 500 milliards de dollars de capitalisation à gagner plus de 25% en une seule séance. Cette explosion trouve sa source dans les projections vertigineuses dévoilées par le géant des bases de données pour son activité cloud. La société de Larry Ellison anticipe une croissance de 77% de ses revenus d'infrastructure cloud cette année fiscale, pour atteindre 18 milliards de dollars, avant de poursuivre sur une trajectoire extraordinaire vers 32, 73, 114 puis 144 milliards de dollars dans les quatre années suivantes. Plus impressionnant encore, Oracle a révélé avoir signé pour 455 milliards de dollars de contrats, contre 138 milliards au trimestre précédent, un carnet de commandes alimenté notamment par le partenariat Stargate avec OpenAI et SoftBank. Cette performance a ajouté 247 milliards de dollars à la capitalisation d'Oracle en une seule journée, propulsant l'entreprise dans une nouvelle dimension et confirmant son positionnement stratégique au coeur de la révolution de l'intelligence artificielle. Les analystes soulignent que ces contrats incluent une part significative dédiée à l'inférence IA, un marché qu'Oracle compte bien dominer face aux géants technologiques traditionnels.
Le secteur énergétique a brillé dans le sillage d'Oracle, avec Vistra Corp en hausse de 7,96% à 209,21 dollars et Constellation Energy qui a bondi de 6,38% à 320 dollars. Cette dernière a particulièrement bénéficié de l'annonce de l'acquisition de Calpine, créant ainsi la plus grande entreprise d'énergie propre des États-Unis, une opération qui répond à l'appétit croissant des géants technologiques pour sécuriser leur approvisionnement énergétique face aux besoins exponentiels des centres de données IA. GE Vernova a également progressé de 6,25% à 643,56 dollars, confirmant l'intérêt des investisseurs pour les infrastructures énergétiques nécessaires à la révolution numérique. Du côté des semiconducteurs, Broadcom a impressionné avec un gain de 9,77% à 369,57 dollars, porté par des résultats trimestriels record avec 16 milliards de dollars de revenus et un carnet de commandes de 110 milliards. L'entreprise a particulièrement bénéficié de la demande soutenue pour ses accélérateurs IA personnalisés, un segment qui représente désormais 65% de ses revenus IA. Nvidia, l'étalon du secteur, a poursuivi sa remontée avec un gain de 3,85% à 177,33 dollars, tandis qu'Arista Networks s'est adjugé 6,21% supplémentaires, témoignant de la robustesse de l'écosystème des infrastructures IA qui continue d'attirer massivement les capitaux.
Synopsys a vécu une journée cauchemardesque en s'effondrant de 35,84% à 387,78 dollars après avoir dévoilé des résultats trimestriels décevants et des prévisions largement inférieures aux attentes. L'entreprise spécialisée dans les logiciels de conception électronique a particulièrement déçu avec des perspectives de bénéfices par action de 3,37 dollars pour le trimestre en cours, très en deçà des 3,74 dollars attendus par les analystes. Cette débâcle illustre les difficultés croissantes du secteur logiciel traditionnel face à la transformation rapide induite par l'intelligence artificielle. The Trade Desk a également subi les foudres du marché avec une chute de 11,95% à 46,14 dollars, pénalisé par une dégradation de Morgan Stanley qui s'inquiète de la concurrence croissante d'Amazon dans la publicité programmatique. EPAM Systems a reculé de 7,22% à 153,1 dollars, victime d'une réduction du prix cible de Morgan Stanley et des craintes autour du projet de loi HIRE Act qui menace les modèles d'externalisation. Même les poids lourds n'ont pas été épargnés : Salesforce a cédé 3,76% à 242,57 dollars malgré des résultats supérieurs aux attentes, les investisseurs restant sceptiques sur l'impact de l'IA sur la croissance future, tandis qu'Apple a perdu 3,23% à 226,79 dollars après une présentation de ses nouveaux iPhone 17 et Apple Watch Series 11 jugée décevante par les marchés.
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