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En hausse de plus de 35 % depuis le 1er janvier 2025, l’action Orange s’impose comme l’un des meilleurs parcours boursiers du secteur télécom européen. Portée par des résultats trimestriels solides, une croissance soutenue en Afrique et un dividende élevé, elle bénéficie d’un nouvel élan, bien que des incertitudes persistent sur la dynamique en Europe et sur le segment B2B.
Les résultats du premier trimestre 2025 d’Orange témoignent d’une solidité notable de ses fondamentaux. Le chiffre d’affaires du groupe s’établit à 9,911 milliards d’euros, en progression de 0,6 % sur un an à base comparable. Cette croissance modeste masque toutefois des dynamiques contrastées selon les géographies.La région Afrique et Moyen-Orient continue de tirer la performance d’ensemble. Avec une progression de +12,8 % de ses revenus (+231 millions d’euros), elle s’affirme comme le moteur de croissance du groupe. La Data mobile (+21,0 %), le fixe haut débit (+19,1 %), Orange Money (+22,1 %) et l’activité B2B (+17,1 %) enregistrent des hausses impressionnantes. Cette région concentre désormais plus de 163 millions de clients mobiles, dont plus de 80 millions en 4G et 5G, et 41 millions d’utilisateurs actifs d’Orange Money.En France, la situation reste contrastée. Le chiffre d’affaires y recule de 1,3 %, pénalisé par la baisse structurelle des services fixes bas débit (-17,9 %) et des services aux opérateurs (-4,3 %). En revanche, les services de détail hors RTC progressent de 1,5 %, portés par la fibre et la convergence. Orange revendique 5,9 millions de clients convergents, et un ARPO (revenu moyen par offre) en hausse de 3 euros, à 77,8 euros. La couverture fibre atteint 93 % des foyers français.Sur le segment B2B, Orange Business affiche une baisse globale de 4,9 % de ses revenus, liée au déclin des activités de voix fixe et mobile. Toutefois, l’entité enregistre une croissance de 8 % dans la cybersécurité (Orange Cyberdefense) et lance une nouvelle offre GenAI en Europe. Enfin, les coentreprises telles que MASORANGE en Espagne ou TOTEM (infrastructure) contribuent positivement à l’ensemble, avec un chiffre d’affaires en hausse de 2,5 % pour TOTEM et un bon niveau de synergies en Espagne.
L’EBITDAaL du groupe ressort à 2,48 milliards d’euros, en progression de 3,2 %, en ligne avec les objectifs fixés pour l’année (+3 %). La génération de cash-flow est solide, avec un eCAPEX de 1,463 milliard d’euros, en hausse de 6,6 %, représentant 14,8 % du chiffre d’affaires des activités télécoms. Le groupe confirme son objectif de cash-flow organique supérieur à 3,6 milliards d’euros pour 2025 et maintient un ratio dette nette/EBITDAaL autour de 2x.Ces chiffres traduisent une résilience opérationnelle dans un environnement de marché encore incertain. Ils sont d’autant plus notables qu’Orange a inscrit une provision exceptionnelle de 1,644 milliard d’euros liée à l’accord GEPP en France (plan Temps Partiel Seniors 2025-2028), sans que cela ne pèse sur les résultats ajustés.Sur le plan stratégique, Orange poursuit sa transformation. En France, la discipline commerciale est maintenue avec des taux de résiliation en baisse, tandis que l’international (Afrique et Pologne notamment) compense le tassement des marchés matures. La dynamique est également favorable sur les solutions cloud, la cybersécurité et les services convergents. Néanmoins, le segment B2B reste sous pression dans un contexte concurrentiel difficile, avec des revenus IT et d’intégration en baisse de 2,5 %.Orange vise un dividende plancher de 0,75 euro par action pour l’exercice 2025. Au cours de 13,04 euros constaté le 1er juillet 2025, cela représente un rendement de 5,75 %, parmi les plus élevés du CAC 40, avec une couverture jugée raisonnablement assurée selon les ratios présentés.
La valorisation de l’action Orange reste contenue. Avec un PER estimé à 9 pour 2027, elle se situe en dessous de la moyenne sectorielle européenne (12), malgré une croissance anticipée des bénéfices de 14,3 %. Ce niveau reflète en partie la structure de capital plus faible qu’à l’accoutumée : les fonds propres représentent 25 % du bilan, contre 34 % dans le secteur, un facteur de prudence pour les investisseurs sensibles à la robustesse financière.À l’inverse, le ratio valeur comptable sur cours (Book Value/Price) s’élève à 105 %, supérieur à la moyenne sectorielle de 72 %. Ce niveau suggère une décote relative faible, et une valorisation proche de la valeur intrinsèque des actifs nets de la société.Le dividende attendu de 6,1 % (rapporté au cours de juin) reste significatif. Il est couvert à hauteur de 59 % des bénéfices estimés, ce qui en fait un élément attractif pour les porteurs à la recherche de rendement. Sur le long terme, la politique de stabilité du dividende semble pouvoir être maintenue, sauf dégradation forte des résultats ou modification stratégique majeure.Le consensus des analystes donne un objectif moyen de cours à 13,70 euros, soit un potentiel théorique limité à +5,5 % par rapport au cours de 13,04 euros observé début juillet. Cette modération témoigne de la reconnaissance d’un bon niveau actuel de valorisation, mais aussi des incertitudes sectorielles et concurrentielles encore présentes.
L’action Orange présente un profil défensif assumé. Faiblement corrélée aux mouvements du STOXX600, elle affiche une volatilité modérée (16 % sur 12 mois) et une sensibilité très faible aux marchés baissiers. Cela en fait une valeur de portage adaptée aux portefeuilles prudents, notamment en phase d’incertitude économique ou de taux d’intérêt élevés.À moyen terme, la capacité d’Orange à maintenir sa rentabilité sur ses marchés matures (France, Europe) reste un point de vigilance. L’Afrique et le Moyen-Orient continueront probablement de tirer la croissance, mais une clarification de la stratégie sur le B2B et une montée en puissance plus visible des nouvelles offres (IA, cybersécurité, cloud) seraient de nature à rassurer le marché.La coentreprise MASORANGE en Espagne, désormais déconsolidée, délivre déjà les synergies prévues et pourrait à terme créer de la valeur indirecte. Mais la lisibilité reste encore limitée sur l’impact financier net pour Orange S.A. La création d’une FiberCo avec Vodafone pourrait également être un catalyseur futur à suivre de près.L’action Orange reste donc bien positionnée dans une optique de rendement, avec un potentiel de croissance modéré mais réel, à condition de confirmations sur la trajectoire B2B et l’exécution stratégique. Dans un portefeuille type, elle conserve toute sa pertinence comme valeur défensive, en complément d’expositions plus dynamiques ou cycliques.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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