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La Bourse de Paris a terminé ce vendredi 17 octobre sur une note mitigée, l'indice CAC 40 cédant à peine 0,18% dans une séance contrastée. Si les valeurs bancaires ont lourdement pesé sur la cote, entraînées dans le sillage des inquiétudes sur les établissements régionaux américains, la performance spectaculaire d'EssilorLuxottica a permis de limiter les dégâts. Le géant franco-italien de l'optique a bondi de près de 13% après la publication de résultats trimestriels qualifiés d'historiques. Cette dichotomie entre secteurs illustre la nervosité ambiante des marchés, tiraillés entre des publications d'entreprises solides et des préoccupations macroéconomiques persistantes.
La vedette incontestée de cette séance a été EssilorLuxottica, qui s'est adjugé 12,98% à 312,50 euros, signant la plus forte progression du CAC 40. Cette envolée fait suite à la publication de résultats trimestriels exceptionnels, le groupe affichant une hausse de 11,7% de son chiffre d'affaires à taux de change constants au troisième trimestre, pour atteindre 6,86 milliards d'euros. Francesco Milleri et Paul du Saillant, dirigeants du groupe, ont salué le « meilleur trimestre depuis la création du groupe » en 2018. La forte contribution des lunettes connectées équipées d'intelligence artificielle, commercialisées sous les marques Ray-Ban Meta et Oakley Meta, a particulièrement impressionné les investisseurs. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires s'est élevé à 20,89 milliards d'euros, en progression de 8,8%. Le secteur du luxe dans son ensemble a affiché une certaine résilience. Hermès International a progressé de 1,34% à 2.191 euros, tandis que L'Oréal gagnait 1,11% à 390,65 euros. LVMH s'est adjugé 0,58% à 605,70 euros, dans le sillage de résultats trimestriels publiés en début de semaine montrant une croissance organique de 1%, jugée encourageante dans un contexte difficile. Kering a également terminé en légère hausse de 0,34% à 309,55 euros, malgré une dégradation de recommandation de Berenberg qui a abaissé le titre à « Vendre ». Parmi les autres hausses notables, Pernod Ricard a surpris en progressant de 2,72% à 89,20 euros, alors même que le groupe a publié des résultats décevants avec une chute de 7,6% de ses ventes au premier trimestre, particulièrement affectées par la Chine et les États-Unis.
À l'opposé, le secteur bancaire a subi de plein fouet les inquiétudes liées aux difficultés de deux banques régionales américaines. Société Générale a accusé la plus forte baisse du CAC 40 avec un recul de 5,10% à 53,64 euros, suivie de BNP Paribas qui a abandonné 3,96% à 74,89 euros. Crédit Agricole a perdu 2,45% à 16,49 euros. Cette défiance trouve son origine dans les annonces de Zions Bancorp et Western Alliance Bancorp, deux établissements américains qui ont révélé avoir été victimes de prêts douteux et frauduleux. Zions Bancorp a provisionné 50 millions de dollars de pertes sur des prêts commerciaux non remboursés, tandis que Western Alliance a engagé des poursuites pour fraude contre certains emprunteurs. Ces révélations ont ravivé le spectre de la crise bancaire régionale de mars 2023, déclenchée par la faillite de la Silicon Valley Bank. Si les analystes estiment que les risques actuels sont plus circonscrits qu'en 2023, la contagion s'est néanmoins propagée aux établissements européens par prudence. Le secteur de la défense et des équipements industriels n'a pas été épargné. Thales a cédé 3,31% à 245,40 euros, Safran a reculé de 1,95% à 296,90 euros et Airbus de 2,46% à 200,40 euros. Schneider Electric a perdu 2,48% à 246,10 euros tandis que Legrand abandonnait 2,86% à 144,45 euros, malgré des fondamentaux solides pour ces deux dernières valeurs. STMicroelectronics a également souffert avec un repli de 1,76% à 24,82 euros, dans un contexte difficile pour le secteur des semi-conducteurs.
Dans le secteur des télécommunications, Orange a progressé de 1,77% à 14,34 euros dans le sillage du dossier SFR. L'opérateur historique, aux côtés de Bouygues Telecom et Free, maintient son offre de rachat d'une partie des actifs d'Altice France malgré le rejet initial du groupe. Cette valorisation de 17 milliards d'euros continue d'animer les discussions, même si le ministre de l'Économie s'est dit « extrêmement vigilant » sur l'impact potentiel pour les consommateurs. L'action Danone a gagné 1,60% à 77,52 euros, poursuivant sa progression technique après avoir franchi la résistance des 77 euros. Renault s'est adjugé 1,15% à 34,39 euros tandis que Stellantis progressait de 0,89% à 8,91 euros, le constructeur ayant annoncé un plan d'investissement de 13 milliards de dollars aux États-Unis sur quatre ans, visant à créer plus de 5.000 emplois. Accor a terminé en hausse de 0,56% à 41,57 euros, porté par l'annonce de nombreuses ouvertures d'hôtels et de resorts prévues en 2025. L'action TotalEnergies a légèrement progressé de 0,27% à 52,71 euros, le groupe poursuivant sa stratégie de séduction des investisseurs américains en vue d'une cotation directe à Wall Street. Enfin, dans l'assurance, Axa a reculé de 1,97% à 39,41 euros après l'annonce d'un remaniement au sein de son équipe de direction, avec la nomination de Mathieu Godart à la direction générale d'Axa France à compter du 1er décembre.