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La Bourse de Paris évoluait en net repli ce mardi 14 octobre à la mi-séance, l'indice CAC 40 cédant 0,86% à 7.872 points vers 12h30. Cette baisse s'inscrit dans un contexte européen morose, les investisseurs digérant mal le regain de tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, qui se sont imposés mutuellement des surtaxes portuaires sur les entreprises de fret maritime. Sur le plan domestique, l'incertitude politique persiste alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu doit effectuer dans l'après-midi sa déclaration de politique générale sous la menace d'au moins deux motions de censure. Dans ce climat anxiogène, l'or refuge a atteint un nouveau sommet à 4.179 dollars l'once.
Le pneumaticien clermontois Michelin s'inscrit comme le plus mauvais élève du CAC 40, dévissant de 8,65% à 26,19 euros et signant ainsi la plus forte baisse de l'indice parisien. Cette sanction sévère intervient après l'annonce d'un avertissement sur résultats. Le groupe a révélé une détérioration plus forte que prévu de son activité en Amérique du Nord, avec des volumes de ventes en chute de 10% au troisième trimestre. Cette dégradation brutale contraint Michelin à réviser substantiellement à la baisse ses objectifs financiers annuels. Le résultat opérationnel des secteurs devrait désormais se situer entre 2,6 et 3 milliards d'euros à taux de change constants, contre plus de 3,4 milliards d'euros initialement prévu, soit un recul de près de 25% par rapport aux ambitions initiales. Cette déconvenue témoigne des difficultés croissantes du secteur automobile nord-américain, confronté à un ralentissement de la demande et à des stocks élevés chez les distributeurs. L'ampleur de la révision reflète également la rapidité avec laquelle les conditions de marché se sont détériorées outre-Atlantique, prenant de court la direction du groupe français. Les analystes s'interrogent désormais sur la capacité de Michelin à redresser la barre au quatrième trimestre et sur les perspectives pour 2026 dans un environnement automobile mondial incertain.
Au-delà de Michelin, c'est l'ensemble du secteur automobile et industriel qui souffre ce mardi. Stellantis accuse la deuxième plus forte baisse du CAC 40 avec un recul de 4,45% à 8,41 euros, poursuivant ainsi sa descente aux enfers dans un contexte de crise profonde du secteur. Les équipementiers et industriels ne sont pas épargnés : Schneider Electric abandonne 2,13% à 241,65 euros, Kering cède 2,12% à 297,30 euros, Bureau Veritas lâche 1,99% à 26,60 euros, tandis que STMicroelectronics recule de 2,10% à 24,21 euros. ArcelorMittal perd également 1,83% à 32,71 euros dans un contexte de tensions commerciales sino-américaines. Les valeurs aéronautiques et de défense ne sont pas épargnées : Airbus chute de 1,66% à 199 euros, Thales de 1,61% à 250,90 euros et Safran de 1,34% à 294,10 euros, malgré les déclarations rassurantes de ce dernier concernant sa capacité à produire suffisamment de moteurs pour permettre à Airbus d'atteindre ses objectifs de livraison cette année. Legrand abandonne 1,60% à 141,80 euros, Saint-Gobain 1,37% à 88,08 euros et Renault 1,51% à 33,85 euros, illustrant la défiance généralisée des investisseurs envers les valeurs cycliques dans ce contexte macroéconomique dégradé.
Dans ce marasme généralisé, quelques valeurs défensives parviennent à tirer leur épingle du jeu. Danone s'adjuge la palme de la plus forte hausse du CAC 40 avec un gain de 1,15% à 75,58 euros, bénéficiant de son caractère défensif dans un contexte de marché anxiogène. Le groupe agroalimentaire avait été soutenu jeudi dernier par une note positive de JP Morgan anticipant des performances solides pour l'ensemble de l'année, misant sur la dynamique des volumes pour soutenir le chiffre d'affaires. Orange progresse également de 0,89% à 13,55 euros, tandis que Carrefour gagne 0,62% à 13,04 euros, les valeurs de consommation de base faisant office de valeurs refuges. Publicis recule légèrement de 0,65% à 82,96 euros malgré le relèvement pour la deuxième fois cette année de son objectif de croissance organique annuelle, désormais attendue entre 5% et 5,5% contre proche de 5% précédemment, portée par la forte demande de ses clients pour des produits et services liés à l'intelligence artificielle. Cette performance illustre la dichotomie actuelle du marché, où les investisseurs privilégient les valeurs peu sensibles aux cycles économiques et capables de délivrer une croissance prévisible, au détriment des secteurs plus cycliques exposés aux aléas géopolitiques et commerciaux.