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Wall Street a connu une séance mouvementée le 4 novembre 2025, marquée par un repli généralisé des indices majeurs. Le S&P 500 a cédé 1,17% pour clôturer à 6 771,55 points, tandis que le Dow Jones a fléchi de 0,53% à 47 085,24 points. Ce mouvement de retrait intervient après une très forte progression depuis mai dernier et cristallise les craintes persistantes autour des valorisations jugées excessives dans le secteur technologique, particulièrement dans les valeurs liées à l'intelligence artificielle. Les avertissements des grands établissements financiers concernant un possible repli de 10 à 20% ont également pesé sur le moral des investisseurs.
À contre-courant du mouvement de baisse général, plusieurs valeurs ont enregistré des progressions significatives, reflétant une rotation vers des secteurs jugés plus défensifs et générateurs de cash-flows réguliers. Expeditors International, la société de logistique basée à Seattle, affiche une belle performance avec une hausse de 10,84%, portée par une demande toujours soutenue dans le transport et la logistique internationale malgré les turbulences tarifaires. Henry Schein, le distributeur de fournitures dentaires et médicales, progresse de 10,77%, bénéficiant de la stabilité structurelle du secteur de la santé. DuPont gagne 8,85%, témoignant d'un intérêt renouvelé pour les valeurs industrielles traditionnelles. Le secteur des services aux collectivités se montre également attractif, avec des assureurs comme Travelers Companies (+3,59%) et Progressive Corporation (+2,89%) qui bénéficient du contexte actuel. Les gestionnaires d'actifs comme Apollo Global Management (+5,29%) ont également tiré parti de cette préférence pour les valeurs défensives offrant des rendements réguliers.
Le repli des marchés s'explique en grande partie par la correction brutale du secteur technologique et de l'intelligence artificielle. Palantir Technologies, malgré une publication de résultats solides au troisième trimestre, a plongé de 7,94%, pénalisée par des inquiétudes sur sa valorisation exorbitante de 85 fois les bénéfices futurs, la plus élevée de tout l'indice S&P 500. Cette chute intervient après un envolée de 170% en début d'année, signalant une possible correction des excès spéculatifs. Les semi-conducteurs ont également connu une journée difficile, avec Micron Technology plongeant de 7,10%, Synopsys cédant 6,59%, et Intel reculant de 6,25%, dans un contexte de doutes persistants sur la rentabilité des investissements massifs en capacités d'IA. Le secteur des croisières a subi un véritable cataclysme avec Norwegian Cruise Line Holdings s'effondrant de 15,28%, suivi de Carnival qui a chuté de 9,06%, suite à des prévisions décevantes et des préoccupations concernant la demande des consommateurs. Zoetis, la société de santé animale, a également enregistré un plongeon de 13,78% après avoir réduit ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'année complète.
Ces mouvements de marché s'inscrivent dans un contexte macroéconomique complexe où les inquiétudes se cristallisent autour de la durabilité de la croissance et de l'inflation. Les avertissements émis par les patrons de Goldman Sachs et Morgan Stanley lors du sommet des leaders financiers mondiaux à Hong Kong ont accéléré la correction, ces derniers prédisant une possible réduction de 10 à 20% des valorisations dans les douze à vingt-quatre mois. L'indice de volatilité, le VIX, a bondi de 10,66% à 19 points, reflétant une anxiété croissante sur les marchés. Cette prudence des investisseurs fait écho aux signaux préoccupants en provenance du marché de l'emploi, où les ouvertures de postes ont atteint leur plus bas niveau en quatre ans et demi selon Indeed. Parallèlement, les attentes de réductions de taux d'intérêt de la Réserve fédérale en décembre se sont assouplies, les commentaires des responsables de la banque centrale suggérant une pause possible. Cette combinaison de facteurs - prises de bénéfices, doutes quant aux retours sur investissement en IA, préoccupations sur la demande des consommateurs et incertitude politique liée à la prolongation du shut-down gouvernemental a poussé les investisseurs à réévaluer leurs portefeuilles et à se recentrer sur les valeurs génératrices de revenus tangibles plutôt que sur les promesses technologiques.