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Les personnes qui ont investi en bourse peuvent parfois recevoir un avis d'« OST », autrement dit « d'opération sur titres ». Parfois, elles sont même invitées à prendre une décision. Mais de quoi s'agit-il et comment réagir ?
Qu'est-ce qu'une opération sur titres (OST) ? Les différents types d'opérations sur titres L'augmentation de capital : souscrire à de nouvelles actions ou pas ? Le dividende optionnel (DVOP) : transformer ses gains en actions ou pas ? L'offre publique d'achat (OPA) : faut-il vendre ses titres ? L'offre publique d'échange (OPE) : faut-il troquer ses titres contre ceux de la société prédatrice ? L'offre publique de retrait (OPR) : retirer la société de la cote L'offre publique de rachat (OPRA) ou de vente (OPV) : que faire ? Comment réagir à une OST en tant qu'investisseur ? Comment se déroule une OST : calendrier type
Vous avez reçu un avis d'OST, et le message vous demande de prendre une décision avant une date précise. Peu de renseignements sont fournis, et vous souhaitez en savoir plus. La première étape est de se pencher sur la définition d'une opération sur titres. Une OST fait référence à une opération effectuée par une société et qui affecte le capital ou les droits des détenteurs de titres, qu'il s'agisse d'actions, d'obligations, etc. Il faut les considérer comme des événements financiers importants qui ont des implications significatives pour les actionnaires et les autres parties prenantes. Très souvent, une OST résulte d'une décision faite par la société émettrice. Toutefois, elle peut aussi survenir à la suite d'un événement externe (offre publique…). Parmi les acteurs intervenants, l'on trouve également les banques et les courtiers. Ils font office d'intermédiaires entre l'émetteur du titre et les investisseurs. Les avis d'OST sont donc souvent reçus par leur intermédiaire, souvent sans plus d'explications. Vous savez donc maintenant que l'OST reçu concerne une opération qui va avoir un impact sur votre portefeuille boursier. Pour savoir quoi faire, il faut identifier le type d'OST dont il s'agit. La réaction à adopter dépendra de l'objectif de l'entreprise, de vos propres objectifs patrimoniaux et de l'impact que l'opération va avoir sur les détenteurs des titres.
Les opérations sur titres simples correspondent à des opérations qui ont lieu dans la vie courante de la société. Les actionnaires ne sont, en règle générale, même pas informés en amont puisque cela a peu de conséquences : ils reçoivent une simple information. Les choses ne se passent pas de la même manière lors d'une OST complexe : celle-ci a forcément des conséquences sur la structure de détention du capital et les droits qui y sont attachés. Ces opérations, toujours réalisées avec l'aval de l'AMF (Autorité des Marchés Financiers), peuvent être de plusieurs types.
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L'augmentation de capital est une opération par laquelle une entreprise va collecter de l'argent frais auprès de nouveaux investisseurs, en émettant de nouvelles actions. Cela a pour conséquence de réduire la part des actionnaires déjà présents. En clair, le même gâteau va être divisé en plus de parts, diminuant d'autant les parts existantes. L'effet immédiat va être une dilution plus ou moins importante des anciens actionnaires : leur part va être réduite et leurs droits de vote moins peser, y compris si les nouveaux actionnaires entrent en payant une prime d'émission. Pour rester équitable, la société émettrice propose à ses anciens actionnaires de souscrire des nouveaux titres. Le plus souvent, ces souscriptions peuvent être réalisées à tarif préférentiel. L'investisseur n'a aucune obligation d'acheter de nouvelles actions s'il ne le souhaite pas. Son refus ne remet pas en question la propriété des actions déjà en portefeuille. Le risque d'être un peu dilué : la participation aux bénéfices sera moins importante, puisque son pourcentage de détention sera réduit suite à l'entrée de nouveaux investisseurs. Bien que l'émission d'actions nouvelles soit la forme la plus courante, il existe d'autres formes d'augmentation de capital. On peut ainsi trouver des OST portant sur : - L'attribution d'actions gratuites : les actionnaires disposent alors d'un droit d'attribution et reçoivent des actions supplémentaires. Ce fut par exemple le cas lors de l'introduction en bourse de la Française des Jeux : en 2021, les actionnaires ayant participé lors de l'IPO ont reçu 1 action gratuite pour 10 détenues. - L'augmentation de la valeur nominale du titre : la société incorpore ses réserves et bénéfices non distribués à son capital. Cela a pour effet d'augmenter la valeur nominale des actions de chaque investisseur.
Avec le dividende optionnel, les actionnaires peuvent percevoir leur dividende soit en actions, soit en espèces. Lors de cette OST, le porteur doit exprimer son choix avant une date butoir. Si ce n'est pas le cas, l'option par défaut s'impose à lui. Mais faut-il choisir le versement en espèce ou en actions lors d'une OST en dividende optionnel ? Si le versement en espèces présente son intérêt si vous souhaitez réinvestir l'argent dans d'autres titres ou retirer des gains, la transformation en nouvelles actions comporte des avantages. Surtout lorsque le prix d'émission de la nouvelle action est inférieur au prix de marché. L'investisseur bénéficie alors d'une décote et réinvesti immédiatement son gain dans l'entreprise. Cela fait baisser le prix de revient moyen de la ligne de portefeuille. Par ailleurs, il n'y a pas de frais de courtage dans cette configuration. La limite est que la valeur du titre peu fluctuer pendant le laps de temps qui sépare le lancement de la campagne d'informations et la date d'échéance. Il vaut donc mieux se décider au dernier moment. Si l'entreprise y trouve un avantage puisqu'elle conserve sa trésorerie, l'opération est aussi synonyme d'une augmentation de capital. Ce qui peut avoir pour effet de diluer les actionnaires déjà présents. Enfin, il ne faut pas oublier que le fisc traite le dividende réinvesti de la même manière qu'un dividende perçu. Si l'opération n'est pas imposée dans le cadre d'un PEA, elle suppose un abattement de 40% et une imposition à l'IR pour les comptes titres.
Une offre publique d'achat (OPA) se rencontre lorsqu'une entreprise propose aux détenteurs de parts d'une autre société de racheter leurs actions. À terme, son objectif est d'en prendre le contrôle. Une OPA peut se dérouler de multiple manière (OPA amicale, hostile...), mais elle fait en général monter le cours de l'action. L'investisseur a alors 3 possibilités : - Vendre au prix du marché : il est possible que l'OPA n'aboutisse pas, auquel cas le cours va rapidement retomber. Si l'objectif final est de vendre ou de retirer ses gains, c'est la meilleure des solutions. - Apporter les titres à la société acheteuse : cette opération se déroule sans frais de courtage et à un prix déterminé. Si celui-ci est attractif, attendre la confirmation de l'OPA et apporter ses titres peut être intéressant. - Conserver les titres : l'OPA n'oblige pas un investisseur à vendre ses titres. Il peut tout à fait les conserver, notamment si l'offre paraît trop faible ou s'il continue à croire au projet. Le risque est de manquer l'opportunité de prendre ses gains au moment opportun, ou de se faire forcer la main plus tard lors d'une OPR (voir plus bas).
Les offres publiques d'échange (OPE) sont des opérations sur titres qui interviennent lorsqu'une entreprise propose d'échanger ses propres actions contre celles de la société dont elle veut prendre le contrôle. Les actionnaires peuvent alors décider d'apporter leurs titres en échange de ceux de la future société mère, ou de conserver leurs actions. Lors d'une OPE, ce sont souvent les actionnaires de la société prédatrice qui peuvent être déçus. Celle-ci émet en effet de nouvelles actions pour réaliser les échanges de titres. Ils peuvent alors être dilués. De même, le cours de son action baisse en général. L'actionnaire de la société cible doit quant à lui veiller à ce que la valeur d'échange tienne compte de ce recul pour savoir si l'opération peut être rentable pour lui. Fiscalement, l'OPE consistant en un échange de titres, l'éventuelle plus-value réalisée n'est pas imposable. Si, à l'issue de l'OPE, les actionnaires minoritaires représentent moins de 5% du capital de la société cible, la société mère peut lancer une procédure de retrait. Les investisseurs n'ont alors plus le choix que de se séparer de leurs titres.
Si une fois l'OPA ou l'OPE achevée il reste moins de 5 ou 10% des titres entre les mains d'actionnaires tiers, le porteur majoritaire peut se lancer dans une offre publique de retrait obligatoire (OPRO). Elle a 3 mois pour la déclencher. À ce moment, les actionnaires sont obligés de céder leurs titres au prix de la précédente OPA ou OPE. Si elle ne le fait pas, elle pourra toujours lancer une offre publique de retrait (OPR) ultérieurement. L'objectif est ici de sortir la société de la cotation en bourse. Dans ce cas, le prix des parts est fonction d'une évaluation de l'entreprise, réalisée par un professionnel externe. Une OPR peut aussi être lancée à l'initiative de petits porteurs (actionnaires minoritaires), s'ils sont nettement minoritaires et que les conditions de marché sont devenues illiquides.
Avec l'offre publique de rachat (OPRA), c'est l'entreprise elle-même qui veut racheter ses propres actions. Les investisseurs peuvent répondre favorablement à cette proposition ou conserver leurs titres. Durant cette période, l'on observe en général une progression du cours de l'action. Cette évolution peut être durable, dans la mesure où les titres ainsi rachetés sont annulés et que l'entreprise procède à une réduction de capital. Le bénéfice par action a des chances de progresser également, le cas échéant. D'autres opérations sur titres existent. L'on trouve par exemple l'offre publique de vente (OPV). Il s'agit d'une opération notamment rencontrée lors des introductions en bourse ou des privatisations d'entreprises publiques. Un actionnaire propose la vente de ses titres en quantité déterminée et à un prix fixé. Les investisseurs peuvent choisir d'acquérir ou non des titres. Comment réagir à une OST en tant qu'investisseur ?Lorsqu'un investisseur a connaissance d'une OST, des questions se posent quant à la réaction appropriée. La réponse peut beaucoup varier en fonction du type de l'opération, du prix proposé, du contexte de marché, des objectifs de l'investisseur etc. Globalement, il est recommandé de commencer par étudier l'opération en vous informant sur tous les détails qui en découlent (financiers, impacts pour l'entreprise, etc.). Vous devez également estimer l'impact qu'aura l'OST sur votre portefeuille boursier, et plus précisément les effets sur la valeur et le risque de vos investissements. N'hésitez pas à lire de multiples analyses, voire à consulter un conseiller financier en particulier si vous n'êtes pas sûr de la meilleure façon d'agir. Cette personne vous aidera à comprendre les implications de l'opération sur titres, notamment au regard de votre situation financière. Ne tombez pas dans le piège d'un investissement trop rapide. Il est important de prendre le temps de la réflexion. Sachez que les OST ont souvent un effet à court terme sur les marchés financiers. Dès lors, vous devez être en mesure de ne pas vous laisser influencer par ces effets éphémères, et toujours conserver une vision sur le long terme. Néanmoins, une OST est parfois l'occasion de revoir vos objectifs d'investissement. Comment se déroule une OST : calendrier typeChaque type d'OST suit un calendrier spécifique et encadré par la réglementation. En règle générale, l'opération débute par l'annonce de l'OST par l'entreprise émettrice. Cette annonce fournit des détails sur l'opération, y compris ses termes et conditions. Elle est suivie d'une période d'option qui confère aux actionnaires un laps de temps spécifique pour exercer leurs droits dans le cadre de l'OST. L'étape suivante est l'exécution de l'opération sur titres. Celle-ci peut prendre différentes formes selon le type d'OST. Une fois l'opération achevée, l'entreprise émettrice communique ses résultats aux actionnaires et au marché. À noter qu'il est essentiel pour les actionnaires de consulter régulièrement les communications de l'entreprise et de la bourse pour être informés des OST et de leur calendrier.
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