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Avec un cours de 43,50 € au 3 juin 2025, l'action Renault recule de 7,35 % depuis le début de l'année, tout en affichant une progression spectaculaire de 65,9 % sur trois ans. Cette dynamique long terme reflète le travail de transformation entamé par le groupe, entre rationalisation de l'offre, recentrage sur la rentabilité et montée en puissance de l'électrification. Néanmoins, le recul observé depuis janvier interroge sur la capacité du groupe à maintenir le cap dans un environnement toujours complexe, marqué par des tensions logistiques, la hausse des coûts et une concurrence accrue, notamment en Chine.
Au premier trimestre 2025, Renault a enregistré un chiffre d'affaires consolidé de 11,675 milliards d'euros, en très légère baisse de 0,3 % par rapport à la même période de 2024, mais en progression organique de 0,6 % à taux de change constants. Les ventes mondiales progressent de 2,9 %, à 565 000 unités, portées par la croissance des marques Renault (+6,5 %) et Alpine (+96,4 %), tandis que Dacia recule de 2 %. Cette résilience globale masque des dynamiques très différenciées selon les divisions : - L'automobile, qui reste le cur de métier du groupe, génère 10,128 milliards d'euros, en recul de 3 % (ou -2,2 % à change constant). Cette baisse s'explique principalement par des effets volume (-2,6 pts) et des ventes en baisse aux partenaires (-3,5 pts), partiellement compensés par un mix-produit favorable (+3,7 pts). - Les services de mobilité, bien que marginaux, voient leur chiffre d'affaires bondir de 53,3 %, à 23 millions d'euros. - La filiale de financement Mobilize Financial Services réalise une performance solide : les revenus grimpent de 22,3 %, à 1,524 milliard d'euros, avec une hausse de 10 % des nouveaux financements. Géographiquement, les ventes sont contrastées : elles baissent en Europe (-11,3 %) mais progressent fortement en Amérique latine (+21,1 %), en Eurasie (+13,9 %) et en Afrique-Moyen-Orient (+10,2 %). L'Asie-Pacifique (hors Chine) résiste bien avec une hausse de +13,9 % dans un marché en croissance de 4,2 %.
Renault capitalise sur le renouvellement de sa gamme pour soutenir la valeur. Les nouveaux modèles Renault Austral et Espace, les facelifts prévus sur plusieurs véhicules, ainsi que la stratégie d’électrification (Renault 4 E-Tech, Mobilize Duo, Renault C-SUV international) doivent renforcer l’attractivité commerciale. Dacia reste un pilier essentiel, avec une stratégie prix/produit robuste. Le succès du Sandero (n°1 en Europe) et du Duster (n°1 des SUV en ventes retail) confirme la pertinence de l’offre. Le lancement du Bigster au T2 est présenté comme un tournant vers le segment C-SUV. Alpine, en forte progression, commence à se structurer autour d’un catalogue élargi (A110 + A290) en prévision de l’A390. Malgré des livraisons encore inférieures aux niveaux de 2023, le carnet de commandes reste solide avec deux mois de ventes en stock en Europe au 31 mars 2025. Les stocks ont diminué de 24 000 véhicules en un an, témoignant d’une meilleure gestion logistique et d’une discipline sur la production.
Renault confirme ses objectifs financiers pour l'exercice en cours : une marge opérationnelle supérieure ou égale à 7 %, et un flux de trésorerie libre supérieur ou égal à 2 milliards d'euros. Ces objectifs intègrent déjà l’impact négatif estimé à environ un point de pourcentage lié aux nouvelles normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy). Cette confiance s’appuie sur : - une offensive produits soutenue dans tous les segments et toutes les motorisations, - une progression attendue de l'activité financement, - et une discipline renforcée sur les coûts industriels et les dépenses de structure. Néanmoins, le contexte de marché reste incertain : la pression concurrentielle en Europe (notamment des constructeurs chinois sur l'EV), l'évolution du mix énergétique et les conditions de taux constituent des variables sensibles.
Le PER estimé pour 2025 reste inférieur à 5, ce qui place Renault parmi les valeurs les moins chères du secteur automobile européen. Le rendement du dividende prévisionnel s’inscrit autour de 5 %, bien couvert par les cash-flows attendus. La valeur comptable par action ressort à environ 44 €, soit très proche du cours actuel, ce qui suggère une valorisation sans prime. Sur le plan technique, le titre a amorcé une tendance baissière depuis fin mars, avec une sous-performance relative face au STOXX600. Certains analystes ont entamé depuis avril une révision prudente des bénéfices, malgré la solidité des publications trimestrielles. Cela reflète une attente de stabilisation plus qu’une nouvelle accélération. L'action conserve un fort levier de réévaluation à moyen terme, mais souffre d’un manque de catalyseur immédiat. Le succès commercial des nouveaux modèles, la trajectoire réglementaire européenne et la concrétisation d’un spin-off partiel (Ampere ou Mobilize) pourraient agir comme déclencheurs à moyen terme.
Renault poursuit sa transformation avec cohérence. La qualité de l’offre produit, le redressement des marges, la gestion rigoureuse du cash et la restructuration de son organisation lui ont permis de regagner en attractivité boursière. Le groupe dispose d’une base solide pour continuer à progresser. Cependant, dans un environnement très concurrentiel et instable notamment sur le plan réglementaire, l’investisseur exigeant devra veiller au point d’entrée. Le niveau actuel, autour de la valeur comptable, offre une certaine protection, mais l’absence de catalyseurs à court terme justifie une approche patiente. Pour un portefeuille diversifié, Renault conserve une place pertinente, en stratégie contrariante ou de valorisation, sous réserve d’un bon timing d’exécution.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre purement indicatif et ne constituent en aucun cas une recommandation d’investissement, une incitation à acheter ou vendre un actif financier, ni un conseil en placement. Le lecteur est invité à réaliser ses propres recherches avant toute décision. Les investissements en bourse comportent des risques, notamment de perte en capital. La performance passée d’un actif ou d’un marché ne présage en rien de ses performances futures. Toute décision d’investissement doit être prise en tenant compte de votre situation financière personnelle, de vos objectifs et de votre tolérance au risque.
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