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Dernière mise à jour : 07/11/2025 - 17h39
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Entre 3 700 et 5 200 milliards de dollars nécessaires pour financer les infrastructures d'IA d'ici 2030

Les investissements requis pour construire les centres de données capables de soutenir l'intelligence artificielle atteignent des niveaux sans précédent. Selon les projections de McKinsey, entre 3 700 et 5 200 milliards de dollars devront être déployés d'ici 2030, selon l'évolution de la demande. Ces montants reflètent une transformation profonde de l'économie numérique, portée par les hyperscalers américains et chinois, mais aussi par des contraintes énergétiques qui redéfinissent les conditions d'implantation de ces infrastructures.

Entre 3 700 et 5 200 milliards de dollars nécessaires pour financer les infrastructures d'IA d'ici 2030
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par La rédaction | Mis à jour le 16-10-2025 14:50 | Publié le 16-10-2025

Des besoins de financement qui dépassent les bulles technologiques précédentes

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Une concentration des dépenses entre les mains de quelques géants technologiques

Les hyperscalers américains concentrent l'essentiel des investissements en cours. Microsoft, Google, Amazon et Meta ont annoncé un budget cumulé de 364 milliards de dollars pour 2025, contre 224 milliards en 2024. Sur la période 2015-2025, les dépenses d'investissement de ces quatre entreprises sont passées de 23,8 milliards à 315 milliards de dollars, soit une multiplication par treize. Amazon Web Services affiche la progression la plus marquée, avec un budget annuel qui est passé de 12 milliards de dollars en 2015 à 100 milliards de dollars prévus en 2025.

Ces entreprises détiennent aujourd'hui plus de 50 % de la capacité mondiale de centres de données prêts pour l'IA, selon les estimations de McKinsey. Elles représenteront entre 60 et 65 % de l'hébergement des charges de travail d'IA en Europe et aux États-Unis d'ici 2030. L'année 2024 a enregistré un record avec 57 milliards de dollars d'investissements mondiaux dans les centres de données, portés à 80 % par les hyperscalers. En Amérique du Nord, la capacité des opérateurs de colocation a progressé de plus de 40 % en un an, passant de 12,4 gigawatts en 2023 à 18 gigawatts en 2024, avec 30 gigawatts supplémentaires planifiés.

Le projet Stargate, annoncé en janvier 2025 par Donald Trump avec le soutien d'OpenAI, Oracle et du japonais Softbank, illustre cette dynamique. Doté de 500 milliards de dollars sur cinq ans, il prévoit la construction de cinquante campus aux États-Unis, dont le premier à Abilene au Texas comprend dix bâtiments de 50 000 mètres carrés. En août 2025, OpenAI et Oracle ont étendu ce partenariat avec cinq nouveaux sites représentant plus de 400 milliards de dollars d'investissement sur trois ans, portant la capacité totale planifiée à près de 7 gigawatts. Au-delà des États-Unis, la Chine a annoncé 138 milliards de dollars d'investissements, tandis que la France mobilise 109 milliards d'euros d'ici 2030, avec notamment l'engagement du canadien Brookfield d'investir 20 milliards d'euros dans les infrastructures d'IA et un partenariat avec les Émirats arabes unis prévoyant entre 30 et 50 milliards d'euros pour un campus d'un gigawatt.


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L'accès à l'électricité devient le principal goulet d'étranglement

La disponibilité en électricité constitue désormais le facteur limitant majeur pour le développement des centres de données. L'Agence internationale de l'énergie prévoit que la consommation électrique de ces infrastructures va plus que doubler d'ici 2030, passant de 415 térawattheures en 2024 à 945 térawattheures, soit l'équivalent de la consommation actuelle du Japon. Cette progression représentera près de 3 % de la demande mondiale d'électricité, contre 1,5 % aujourd'hui. Goldman Sachs estime que la demande de puissance des centres de données augmentera de 165 % entre 2023 et 2030, nécessitant 720 milliards de dollars d'investissements dans les réseaux électriques.

Aux États-Unis, quinze États fédérés polarisent 80 % des besoins. En Virginie, où les centres de données représentent déjà 26 % de la consommation totale d'électricité, Dominion Energy estime que les besoins vont quadrupler d'ici 2035, équivalant à la consommation de 8,8 millions de foyers supplémentaires. Dans le comté de Maricopa en Arizona, la demande électrique doit augmenter de 40 % d'ici 2030. Les opérateurs réagissent en négociant des contrats de plusieurs centaines de mégawatts directement avec les fournisseurs d'énergie, souvent des années avant le début des travaux. Amazon Web Services a signé trois accords avec Energy Northwest, X-Energy et Dominion Virginia pour déployer plus de 600 mégawatts de capacité nucléaire dans l'État de Washington et en Virginie.

Les centres de données dédiés à l'IA présentent une densité énergétique quatre à cinq fois supérieure à celle des centres traditionnels. Un centre de données de 100 mégawatts consomme autant d'électricité que 100 000 ménages annuellement, mais les plus grands projets en construction consommeront vingt fois plus, soit l'équivalent de deux millions de foyers. Cette situation provoque des tensions locales. Dans plusieurs marchés matures comme la Virginie du Nord, Dallas ou la Californie, les taux de vacance sont tombés en dessous de 1 %, avec des moratoriums imposés par les opérateurs de réseau. McKinsey estime qu'aux États-Unis seuls, le déficit d'approvisionnement pourrait atteindre plus de 15 gigawatts d'ici 2030, même si tous les projets actuellement connus sont livrés dans les délais. Les délais d'obtention des permis de construire se sont allongés, passant de six à douze mois dans le passé à deux ou trois ans aujourd'hui dans des marchés comme la Virginie du Nord, Dublin ou Singapour, en raison de l'opposition des riverains et du durcissement des réglementations environnementales.