Selon l'étude,
20% des Français déclarent que le projet des candidats à la présidentielle à l'égard des cryptoactifs va influencer leur vote. Le sujet est même «
important », voire «
déterminant » pour 26% de ceux qui ont investi sur les cryptomarchés. Certes, ramené à la population française, il ne s'agit que 2% des personnes appelées aux urnes. Mais ces données sont d'autant plus importantes que l'écart entre les candidats est faible.
Pour ces électeurs, les cryptos constituent un enjeu pour que le pays gagne en
influence dans le monde, crée des emplois et
ne perde pas sa souveraineté numérique. Ce dernier point est d'ailleurs central, si la France et l'Union européenne veulent s'affranchir de la
puissance des GAFAM qui œuvrent à la mise en place de leur propre token. Leur position dominante pourrait, à l'avenir,
fragiliser les politiques monétaires.
Aujourd'hui, seules 4% des personnes interrogées pensent que l'État soutient ce secteur. Le fait que les
plateformes françaises subissent une concurrence déloyale des acteurs internationaux en est une illustration. Or, près de la moitié des personnes interrogées estiment que monnaies officielles et cryptos sont vouées à cohabiter (48%), mais rejettent les projets de monnaies numériques portés par la Banque centrale (63%). Les pouvoirs publics vont donc probablement être amenés à agir.
La réglementation sera aussi l'un des points fondamentaux sur lesquels les candidats devront se positionner. L'enquête révèle par exemple que 37% des personnes qui ont misé sur les cryptos déclarent un revenu inférieur à 18.000 euros par an, et que
7% des investisseurs ont placé plus de la moitié de leurs économies dans les cryptoactifs. Ces données sont non négligeables compte tenu du risque associé.
De même, l'étude indique que les cryptomonnaies basées uniquement sur des
mèmes, comme le «
Dodge Coin » et le «
Shib » sont devenues très populaires. En 2021,
leur valeur avait explosé suite à des messages postés sur Twitter par des célébrités, dont Elon Musk. Ce fait interroge quant à l'influence des réseaux sociaux et des effets de mode, qui peuvent mener des néophytes à perdre de l'argent alors qu'ils ne peuvent pas toujours se le permettre.
Le
phénomène des cryptos, hors champ de l'AMF et donc non-soumis aux obligations imposées aux produits financiers, soulève ainsi des questions importantes en matière de protection du public.
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