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Dernière mise à jour : 18/07/2025 - 17h35
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Protectionnisme stratégique : Trump entre Gandhi et realpolitik

En alignant droits de douane et déclarations chocs, Donald Trump s’impose à nouveau comme le maître du tempo géopolitique. Sa dernière salve tarifaire frappe l’Europe, la Russie et plusieurs pays asiatiques, dans un mélange explosif de stratégie commerciale et de communication politique. Derrière cette offensive, une logique de domination assumée, où le protectionnisme devient instrument narratif.

Protectionnisme stratégique : Trump entre Gandhi et realpolitik
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 17-07-2025 06:30

Tarifs, récit et stratégie : l’arme Trump

C’est une doctrine du passé revisitée au goût du jour. Alors que Donald Trump justifie ses hausses de droits de douane par le patriotisme économique, certains observateurs y voient une version contemporaine du Swadeshi, ce mouvement prôné par Gandhi au début du XXe siècle, invitant les Indiens à consommer local. À ceci près que Trump, lui, dispose d’un arsenal bien plus efficace : la taxe douanière punitive.

Le 13 juillet, il a annoncé l’application de 30 % de droits de douane sur tous les produits européens, à partir du 1er août. Une décision qui s’ajoute aux mesures ciblant la Corée, le Japon, le Brésil, le Canada, et même le Laos ou le Myanmar, avec des taux allant jusqu’à 40 %. Cette avalanche tarifaire lui permet d’occuper l’espace médiatique, tout en s’affichant comme le défenseur de l’industrie américaine.

Et ce, même au prix d’une contradiction : le Brésil, pourtant importateur net des États-Unis, est également sanctionné à hauteur de 50 %. La justification ? Politique, selon les propres mots de Trump, qui accuse le Brésil de porter atteinte à « la liberté d’expression des Américains »… Une forme de diplomatie tarifaire, où l’intérêt commercial cède la place à la mise en scène.

Dans le même registre, Trump n’hésite pas à provoquer Vladimir Poutine « Je suis déçu, mais je n’en ai pas fini avec lui » tout en promettant plus d’armes à l’Ukraine… et 100 % de droits de douane à la Russie. Une pression économique en miroir d’un jeu diplomatique tendu.

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Marchés calmes, mais inflation et Fed sous surveillance

À première vue, les marchés restent stoïques. Le baril de pétrole reste sous les 70 dollars, et les investisseurs semblent croire à une issue négociée. Certains éléments macroéconomiques les confortent : la croissance chinoise a dépassé les attentes (+5,2 % sur un an), la production industrielle progresse (+6,8 %), et même Nvidia a obtenu un assouplissement temporaire sur les exportations de puces vers la Chine.

Mais ce calme est trompeur. Car à mesure que les sanctions tarifaires s’accumulent, le risque d’inflammation des prix se renforce, notamment sur les produits manufacturés. Déjà, l’inflation cur sur les biens repart à +2,4 % en rythme annualisé. Et alors que la Fed tente d’orchestrer un atterrissage monétaire doux, la résilience de l’inflation pourrait contrarier sa trajectoire.

Autre indicateur à surveiller : les demandes continues d’allocations chômage, qui viennent d’atteindre leur plus haut niveau depuis 2021 (1,965 million). Un signal de fragilité qui pourrait inciter la Réserve fédérale à maintenir une posture prudente.

Dans cette cacophonie géoéconomique, Trump conserve l’avantage : il maîtrise le récit, dicte le tempo, et oblige ses adversaires européens, asiatiques, canadiens ou chinois à adopter une posture défensive. Une stratégie du déséquilibre permanent, typique de sa méthode depuis 2016.


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