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En avril, une quinzaine de banques ont remonté leurs taux de crédit immobilier dans des proportions assez significatives. Pour autant l'activité est actuellement sur pause et l'objectif principal des banques est de faire avancer les dossiers de prêts en cours. Les nouvelles demandes de crédit ont reculé de 72 % durant les 3 semaines de confinement par rapport à la même période en 2019, même s'il est toujours possible d'obtenir un crédit immobilier, avec beaucoup de patience.
En avril, la quasi-totalité des barèmes reçus accusent une hausse significative. Une quinzaine de banques ont ainsi remonté leurs taux, de 0,05 à 0,70 point pour l'une d'entre elles sur les moins bons profils. Globalement, la plupart des hausses constatées sont aux alentours de 0,15 à 0,25 point, ce qui n'est pas négligeable, alors que le taux d'emprunt d'Etat à 10 ans s'est assagi ces derniers jours, revenant aux alentours de 0 %. « Les banques anticipent une hausse des conditions de refinancement dans les mois à venir et souhaitent reconstituer leurs marges à un moment où il y a moins de concurrence car elles sont actuellement peu nombreuses à accepter encore de traiter les nouvelles demandes de prêt… » analyse Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Ces remontées de taux concernent essentiellement des banques régionales, mais également d'une banque nationale. Sur 20 ans une grande banque propose désormais des taux de 1,35 % à 2,35 % en fonction des revenus, contre de 0,85 à 1,65 % en mars. Les taux moyens sont actuellement de 1,20 % sur 15 ans, 1,40 % sur 20 ans et 1,60 % sur 25 ans, en hausse de 0,05 point quand les taux d'usure viennent de baisser. Un effet ciseau n'est pas à exclure, notamment pour les moins bons profils. « Dans le contexte actuel ces remontées peuvent être un véritable frein à la reprise… D'autant que les taux de l'usure ont encore baissé en avril. Comment vont faire les ménages modestes qui voudront acheter avec des taux supérieurs à 2 % sur 20 ans quand le taux d'usure est à 2,51 % ! Il faut espérer qu'au moment de la reprise de la demande, les banques ajustent leurs taux pour aider le marché à redémarrer… » alerte Sandrine Allonier.
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Durant les 3 premières semaines de confinement, les demandes de prêt ont chuté de 72 % et les dossiers envoyés aux banques de 58 % chez le courtier Vousfinancer. « Nous recevons peu de demandes de nouveaux crédits et de moins en moins chaque nouvelle semaine du confinement. Le climat actuel fait que les préoccupations des Français sont davantage d'ordre sanitaire et la plupart des projets immobiliers sont actuellement sur pause. Pour autant nous restons mobilisés, 80 % de nos agences continuent à traiter les dossiers en cours pour faire avancer les demandes de prêt déposées ces dernières semaines. Et même si nos agences sont fermées au public, nous sommes en contact permanent avec nos clients, par téléphone, mail ou visioconférence. Nous réalisons également des calculs d'enveloppe pour anticiper sur la reprise du marché » explique Jérôme Robin, directeur général. Si le marché immobilier est actuellement en mode veille, la signature il y a quelques jours d'un décret autorisant les signatures d'acte à distance pourrait venir fluidifier les transactions en cours et permettre d'anticiper au mieux la reprise en évitant un embouteillage dans les études au moment du déconfinement. Pour ceux qui auraient encore un projet en cours et viendraient de signer un compromis de vente il est encore possible de demander un crédit immobilier. « Les banques sont elles aussi soumises à des contraintes de personnel et une nouvelle organisation. Si certaines ont fait le choix de se concentrer uniquement sur les dossiers de prêt en cours, heureusement, certains de nos partenaires acceptent encore les nouvelles demandes de crédit. Toutefois, les délais de traitement peuvent être rallongés. C'est actuellement l'ensemble de la chaine qui est ralentie, mais tous s'adaptent au mieux… » constate Sandrine Allonier. Ainsi une banque a allongé le délai de validité de ses offres de prêt de 30 jours à 90 jours. Par ailleurs, une ordonnance (article 2 de l'ordonnance n° 2020-306 du 25 mars 2020 relative à la prorogation des délais échus pendant la période d'urgence sanitaire et à l'adaptation des procédures pendant cette même période) vient aussi d'allonger les délais de conditions suspensives afin de laisser le temps aux emprunteurs de pouvoir obtenir un crédit dans cette période compliquée...
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Concernant les évolutions à venir, tout dépendra de la durée du confinement. Si celui-ci se prolonge, la baisse des demandes de prêts pourrait se prolonger sur plusieurs semaines et qui sait, peut-être jusqu'en septembre : dans ce contexte, les banques pourraient maintenir des taux bas pour relancer la machine et rattraper le retard, quitte à rogner sur leurs marges pour relancer la machine. « Nous attendons de savoir quand pourra avoir lieu le déconfinement pour évaluer l'impact de cette période compliquée, et sommes d'ores et déjà prêts pour la reprise. Nous craignons tout de même que le marché reparte avec un décalage, car ceux qui auront subit une baisse de revenus, en chômage partiel, mais surtout les indépendants et artisans commerçants, devront patienter avant de refaire une demande de prêt, le temps de retrouver une bonne situation financière... Nous espérons qu'au moment de la reprise les banques seront plus tolérantes sur les conditions d'octroi de crédit afin de contribuer à la reprise du marché » conclut Jérôme Robin.
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