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Paypal, Boursorama, Visa... Un pas de plus vers la démocratisation des cryptomonnaies



Les banques et sociétés de paiement déploient progressivement des services liés aux cryptomonnaies, qui ouvrent la voie vers la généralisation de ce moyen de paiement.


Temps de lecture : 4 minute(s) - | Mis à jour le 13-10-2023 17:46:00 | Publié le 01-04-2021 12:17  Photo : Adobe Stock  
Paypal, Boursorama, Visa... Un pas de plus vers la démocratisation des cryptomonnaies

Les cryptomonnaies intègrent doucement l'économie traditionnelle

Cantonnées jusqu'à récemment dans un univers de technophiles, jadis taxées de financer des activités illicites, les cryptomonnaies sont en bonne voie pour intégrer notre quotidien.

Si y investir reste à ce jour très risqué, ces cryptoactifs se connectent progressivement à la finance traditionnelle. Depuis quelques mois, de grandes sociétés financières y investissent ouvertement, ce qui n'est pas sans remettre en question leur objectif initial : nées suite aux faillites bancaires de la crise de 2008, les cryptomonnaies ont été pensées pour s'affranchir d'un système centralisé, en nous exemptant de coûteux tiers de confiance.

Mais si elles ne peuvent pas s'ancrer dans la vie quotidienne, les cryptomonnaies sont vouées à rester des actifs financiers purement spéculatifs. Progressivement, elles sortent donc de leur univers parallèle pour intégrer l'économie traditionnelle.
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Tout le monde ne va pas acheter une Tesla en Bitcoin, mais...

Elon Musk est un leader d'opinion dont les tweets sont scrutés par près de 50 millions de personnes. Le 24 mars, le patron de Tesla a enfoncé le clou, en annonçant qu'il est désormais possible d'acheter ses voitures électriques en Bitcoins.

Les cryptomonnaies récoltées sont même vouées à être intégrées en tant que tel dans la comptabilité de l'entreprise, sans être converties en dollars. L'information est intéressante, mais concerne a priori peu de personnes, tout le monde n'étant pas sur le point de s'offrir une Tesla.

Reste que de telles initiatives ont pour effet de lancer la tendance. Plus proche du grand public, des institutions financières font elles aussi un pas vers l'intégration des cryptomonnaies dans leur système.


Société Générale, Paypal, Visa, Mastercard... se mettent aux cryptos


Boursorama Banque vient d'ouvrir à ses clients la possibilité de visualiser leur portefeuille de cryptomonnaies depuis son application. Le procédé était déjà répandu pour centraliser différents comptes bancaires au même endroit. Désormais, il en sera de même pour les cryptoactifs : les API des plateformes Coinbase, Binance et Kraken, les plus populaires, sont éligibles.

Pour le moment, la banque en ligne ne souhaite toutefois pas ouvrir une activité de trading de cryptomonnaies. Il faut dire que le groupe Société Générale, maison-mère de Boursorama, travaille actuellement sur un projet d'euro numérique avec sa filiale Forge, à la demande de la Banque de France. Le 17 mars, il a également annoncé le lancement du Lugh, un « stablecoin »* adossé à l'euro, en partenariat avec la plateforme Coinhouse et le groupe Casino. L'alliance d'une banque, d'une plateforme de cryptomonnaies et d'un groupe de distribution qui exploite des centaines de supermarchés, laisse entrevoir de nombreuses applications concrètes. Bientôt il devrait être possible de payer ses courses en cryptomonnaies.

Les détenteurs d'un compte PayPal vont aussi pouvoir payer en Bitcoin, Litecoin, Ethereum et Bitcoin Cash. Le service est pour l'instant cantonné aux États-Unis, mais la société indique que ce mode de paiement est « disponible pour des millions d'entreprises en ligne dans le monde ». Selon Dan Schulman, président de la société, « c'est un point de transition où les cryptomonnaies passent d'une classe d'actifs que vous achetez, détenez ou vendez à une source de financement légitime pour effectuer des transactions dans le monde réel chez des millions de commerçants ».
Ce moyen de paiement pourrait rapidement s'imposer : il ne génère aucuns frais de transaction pour les vendeurs, contrairement aux systèmes bancaires classiques, et les entreprises peuvent a priori recevoir le paiement dans la monnaie de leur choix.

La société Visa, bien connue des utilisateurs de cartes bancaires, a elle aussi annoncé le lancement d'un nouveau programme permettant les transactions en cryptomonnaies. Pour l'instant, la seule acceptée est l'USD Coin, un stablecoin* indexé sur le dollar américain. De la même manière, son concurrent Mastercard devrait intégrer les paiements en cryptos d'ici la fin de l'année.


Un flou juridique, et des inquiétudes sur l'extension du pouvoir bancaire

L'univers des cryptomonnaies est en pleine effervescence, et court vers sa démocratisation. Mais il baigne encore dans un flou juridique. Le statut des cryptos n'est pas encore bien défini, et le fait qu'elles deviennent un moyen de paiement grand public pourrait rapidement s'avérer problématique pour les États.

L'exemple des stablecoins* est flagrant. Adossés à des devises fortes comme l'euro ou le dollar, ils permettent d'enregistrer les gains réalisés sur les autres cryptomonnaies, sans pour autant devoir les convertir en monnaie officielle (« monnaie fiat », dans le jargon). Or, tant qu'ils ne sont pas transformés en euros, ces gains ne sont pas fiscalisés. Que se passerait-il, si leur expansion permettait à tous, particuliers et entreprises, de s'affranchir des monnaies officielles ?

Reste donc à savoir ce que les pouvoirs publics vont faire. Les réactions avaient été vives lorsque Facebook avait annoncé travailler sur le Libra, son premier projet de « stablecoin »*. Car l'essor rapide d'une cryptomonnaie de référence pourrait s'avérer problématique : son utilisation à grande échelle pourrait rendre les politiques monétaires et économiques inopérantes. Le tout étant synonyme d'une perte de pouvoir et de souveraineté pour les États.

Les inquiétudes sont donc vives, car dans le même temps, loin de l'idéologie de décentralisation et de pouvoir populaire qui prédominait à l'origine du Bitcoin, de grandes entreprises privées sont en train de travailler à développer leur propre monnaie. Rappelons qu'à travers le monde, environ 2 milliards de personnes n'ont pas accès à un compte bancaire. Quelles pourraient être les conséquences si une société déterminait, pour des milliards de personnes à travers le monde, les conditions d'accès à la monnaie ?

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