
Un plan pour inciter les Français à investir dans l'économie
Les épargnants Français sont allergiques au risque. La majeure partie de leurs « bas de laine » dort sur des placements non risqués : Livret A (220 milliards), comptes courants (440 milliards), mais surtout assurance-vie (1700 milliards). Une manie que l'État ne voit pas d'un très bon œil puisque tout cet argent, ni consommé ni investi, reste hors du circuit économique.
Avec le retour de l'inflation, les placements sans risque sont quasiment tous devenus non rentables. Le livret A propose un taux de rémunération inférieur à l'inflation, ce qui ne s'était pas vu depuis 1986. La hausse de la CSG conjuguée à la baisse des rendements met aussi les assurances-vie en Euros à la peine. Difficile de trouver aujourd'hui un placement non risqué qui permette de compenser l'inflation. C'est là qu'entre en scène le contrat Eurocroissance.
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Profiter du potentiel de rendement des marchés financiers sans prendre de risque
Ce troisième type d'assurance-vie propose de placer de l'argent sur des produits financiers en se prémunissant contre le risque de moins-values. Les assureurs garantissent le capital (hors frais) à hauteur de 80 à 100%, à condition que l'épargnant laisse ses fonds sur le contrat pendant au moins 8 ans.
Créé en 2014, l'Eurocroissance n'a pas rencontré un franc succès, notamment à cause de l'indisponibilité de l'épargne. Pour attirer les épargnants, cette perte de liquidité aurait dû être compensée par des rendements nettement supérieurs aux fonds en Euros. Mais non : les performances des premières années se démarquent tout juste.
Un coup de pouce pour booster les rendements de l'Eurocroissance

Pour susciter l'intérêt des particuliers, il faut doper le taux de rémunération du placement. Aussi dès 2016, le gouvernement de Manuel Valls a donné la possibilité aux assureurs de transférer vers les fonds Eurocroissance une partie des plus-values réalisées sur les fonds Euros. En clair, ponctionner une fraction des gains issus des fonds euros que les assureurs ont mis en réserves, pour les attribuer aux contrats Eurocroissance afin de muscler leurs performances.
Cette disposition a été prolongée pour 3 ans par un décret paru au journal officiel le 29 décembre. Une décision logique : la loi PACTE (déjà votée à l'Assemblée Nationale et en débat au Sénat fin janvier) prévoit de renforcer l'attractivité de ces contrats.
Si la possibilité est offerte, tous les assureurs ne vont pas forcément l'utiliser. D'une part, tous les assureurs ne propose pas un contrat Eurocroissance. D'autre part, ceux qui redistribuent le moins de performance à leurs adhérents et conservent des réserves élevées seront plus tentés que les autres. Or, il s'agit des compagnies qui affichent déjà les performances les moins attractives.
Enfin, sachez que la loi oblige les assureurs à informer leurs adhérents en cas de transfert de plus-value d'un fonds Euros vers un fonds Eurocroissance.
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