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« ELTIF » : les placements de long terme dans les PME relancés par l'UE



Ces fonds d'investissement, ouverts aux particuliers, sont destinés à soutenir le développement des PME et d'infrastructures européennes sur plusieurs années. Non cotés, ils suscitent l'attention des gestionnaires d'actifs et des investisseurs.


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Publié le 18-04-2024 09:00  Photo : Shutterstock  
« ELTIF » : les placements de long terme dans les PME relancés par l'UE

Les ELTIF : un début discret, voire un échec

Les particuliers qui ont l’habitude de s’intéresser aux placements connaissent le « private equity », qui consiste à investir de manière plus ou moins directe dans des PME sur des périodes de 5 à 7 ans. Mais si la famille du « non coté » est large, certains types de supports restent dans l’ombre. C’est notamment le cas des Fonds Européens d’Investissement à Long Terme (ELTIF), dont la complexité n’avait séduit, jusqu’à maintenant, ni les professionnels de la gestion d’actifs, ni les particuliers et investisseurs.

Lancés en 2015 à l’échelle de l’Union européenne pour flécher les investissements privés vers des projets nécessitant un développement sur le temps long, ils sont restés très discrets, en proie à un niveau d’exigence tel que les sociétés de gestion leur ont préféré d’autres outils du capital-investissement plus flexibles et surtout mieux identifiés des investisseurs. En 8 ans, seuls une cinquantaine de fonds ont vu le jour, dont 14 en France.

Face à cet échec, l’UE a finalement revu sa copie, desserrant son carcan avec pour idée de donner un coup d’accélérateur aux projets liés au « Pacte Vert » en mobilisant les capitaux des institutionnels et l’épargne des particuliers. Car de l’argent, il va en falloir pour atteindre l’objectif ambitieux de rendre l'UE neutre en carbone d'ici 2050.
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Un outil pour financer les projets de long terme

Les ELTIF ont donc été relancés au début de l’année 2024 sous le nom d’« ELTIF 2.0 » avec des règles assouplies et des possibilités élargies.

En termes d'investissements, ils sont désormais susceptibles de cibler une variété d'actifs physiques significatifs pour le développement et le bien-être sociétal, comme les infrastructures essentielles, les énergies renouvelables et les établissements de soin et d'éducation. Ils offrent également une opportunité de soutenir des entreprises non cotées avec un fort potentiel de croissance, ainsi que des entreprises cotées dont la capitalisation boursière ne dépasse pas 1,5 milliard d'euros.

Le champ des possibles comprend également l’investissement dans des obligations vertes, qui financent des projets bénéfiques pour l'environnement et conformes à la réglementation européenne en matière de durabilité.

Contrairement aux Fonds Communs de Placement à Risque (FCPR), fonds d'investissement plus connus du public et se concentrant sur le capital-investissement, les ELTIF offrent une approche plus diversifiée en incluant des investissements dans des infrastructures et d'autres actifs à long terme. Les FCPR sont en effet plus centrés sur les entreprises non cotées et peuvent présenter des stratégies d'investissement plus axées sur le capital-risque.


Des changements qui offrent un meilleur accès aux investisseurs particuliers


La nouvelle mouture des ELTIF donne une plus grande latitude aux gestionnaires d’actifs pour structurer leurs fonds, avec la possibilité de réaliser des co-investissements et d'adopter des stratégies élargies. De plus, les procédures de commercialisation ont été simplifiées pour faciliter leur distribution transfrontalière.

Pour les investisseurs particuliers, l’ouverture du champ d’investissement permet aussi de tirer parti d’une dose supplémentaire de diversification. L'accessibilité aux ELTIF s’est aussi améliorée grâce à la suppression du ticket d'entrée de 10 000 € et à la levée de la restriction limitant l'investissement à 10 % du portefeuille financier d'un investisseur de détail.

Avec ces changements, les ELTIF émergent comme une option d'investissement pour les particuliers cherchant à contribuer à des projets significatifs tout en visant une rentabilité sur le long terme. Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit que ce placement doit être envisagé dans le cadre d'une stratégie diversifiée sur de longues années, compte tenu de leur liquidité limitée et de la période de détention étendue requise.

Rappelons que les ELTIF ne sont pas cotés en bourse, ce qui implique des risques spécifiques. Parmi les plus flagrants, l'impossibilité de récupérer le capital investi avant l’échéance du fonds. Bien que les gestionnaires puissent mettre au point des sorties anticipées ou échelonnées, il ne faut pas perdre de vue que l’argent est bloqué pendant plusieurs années. Ces supports conviennent donc plutôt aux personnes qui disposent de sommes dont ils n’auront pas besoin durant près d’une décennie (voire plus). De même, le rendement et le capital ne sont pas garantis. En clair, il est possible de perdre tout ou partie du montant versé au départ, ou de ne jamais percevoir d'intérêts.

À ce jour, le recul sur les ELTIF n’est pas suffisant pour tirer des conclusions générales sur ces opportunités. Tout l’intérêt d’investir dans un de ces supports devra donc être mesuré en fonction des objectifs du particulier intéressé et de la stratégie du fonds visé. Avec toujours les mêmes mots d’ordre : investir des sommes dont on n’a pas besoin et que l’on peut perdre sans dommage sur ses projets personnels et son niveau de vie, et choisir uniquement des fonds dont l'on comprend les mécanismes.

ELTIF vs ELTIF 2.0 : les évolutions principales

- Suppression des contraintes de seuil pour les investisseurs particuliers : le règlement ELTIF 2 supprime les exigences initiales qui leur imposaient d'investir un minimum de 10 000 € et de ne pas dépasser 10 % de leur portefeuille d'instruments financiers dans des ELTIF.
- Élargissement de la gamme d'actifs éligibles : les ELTIF peuvent maintenant investir dans une gamme plus large d'actifs, avec des conditions de gestion plus flexibles. Les entreprises financières, y compris les fintechs, sont désormais éligibles, tout comme les entreprises cotées avec une capitalisation boursière inférieure à 1,5 milliard d'euros. Les green bonds et certaines titrisations (STS) sont également admissibles.
- Assouplissement des conditions d'éligibilité pour les actifs réels : il n'est plus nécessaire que les actifs réels génèrent un bénéfice économique ou social pour être éligibles, et la suppression du seuil minimum d'achat (précédemment fixé à 10 millions d'euros) ouvre la porte à une plus grande variété d'investissements réels.
- Flexibilité accrue pour les fonds : les OPCVM et autres FIA gérés par des AIFM européens sont désormais éligibles. La politique d'investissement et les règles de composition de portefeuille ont été simplifiées, réduisant la part minimale d'actifs éligibles de 70 % à 55 %. Le co-investissement minoritaire est possible.

Bien que les règles aient été assouplies, les ELTIF restent des produits hautement réglementés avec des exigences strictes de protection des investisseurs. Les gestionnaires d'actifs doivent trouver le juste équilibre entre répondre aux besoins des investisseurs et respecter les réglementations, ce qui peut impliquer des adaptations dans les stratégies de fonds ou les politiques de rachat.

Source : Règlement européen 2023/606 (dit « ELTIF2 ») modifiant le règlement(UE) 2015/760 du 29 avril 2015.



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