Sortie le 7 novembre
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Miser sur les obligations alors que les taux baissent, un pari risqué ? Peut-être pas tant que ça. Encore faut-il préciser dans quelles obligations il serait opportun d'investir.
Une obligation est une valeur mobilière assimilée à un titre de créance négociable. Elle s'oppose en cela à une action qui est un titre de propriété. Le porteur d'une obligation sera donc le créancier ou le prêteur de celui qui l'a émise. En contrepartie du prêt d'argent qu'il a consenti, il perçoit un coupon, l'équivalent de ce que l'on appelle un dividende pour une action. Il s'agit d'un intérêt dont le taux a généralement été fixé lors de l'émission de l'emprunt obligataire. La valeur intrinsèque d'une obligation s'appelle le nominal ou encore le pair. Sa maturité correspond à sa date de remboursement, c'est à dire sa date d'échéance. Cette classe d'actif se subdivise en de nombreuses catégories. Il existe en effet plusieurs types d'obligations : obligations d'État, du secteur public, obligations émises par une entreprise du secteur privé, à taux fixe, à taux variable, remboursable in fine, remboursable en action, etc. Synonyme de rente, l'emprunt obligataire n'est pourtant pas toujours un placement de « bon père de famille ». Un risque en capital existe notamment en ce qui concerne les obligations émises par le secteur privé. La contrepartie de ce risque sera toutefois une rémunération parfois très attractive.
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Une obligation à taux fixe sera toujours remboursée à sa valeur nominale. Entre sa date d'émission et sa date de maturité, l'obligation est cotée sur les marchés financiers et sa valeur intrinsèque peut évoluer à la hausse ou à la baisse. L'évolution du cours d'une obligation est corrélée à celle des taux d'intérêt. Si les taux baissent, la valeur nominale de l'obligation cotée s'appréciera, car les nouveaux emprunts émis offriront une moins bonne rémunération. À l'inverse, une hausse des taux d'intérêt entraine une dévalorisation du nominal des obligations anciennement émises.
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L'État recourt à l'émission d'emprunts obligataires pour financer ses dépenses d'investissements. Ce mode de financement géré par l'Agence France Trésor (AFT) sert aussi à pallier le manque de recette fiscale et à pourvoir des dépenses de fonctionnement non-couvertes et subséquemment à combler le déficit budgétaire. Il existe plusieurs obligations d'État comme les bons du Trésor à court terme, les bons du Trésor à intérêt annuel et surtout les Obligations Assimilables du Trésor (OAT). Ces emprunts peuvent être à taux fixe, variable, indexé ou remboursable in fine. Les OAT ont des maturités pouvant aller jusqu'à 50 ans. La plus connue est l'OAT 10 ans. Cette obligation est un véritable indice de référence. Il s'agit en réalité d'un emprunt fictif dont la cotation est quotidienne et dont le taux d'intérêt indexé sur l'indice TEC 10 (Taux d'Échéance Constante) renseigne sur la rentabilité d'un emprunt d'État jusqu'à sa date de maturité. Pour la première fois, en juin 2019, l'OAT 10 ans a été souscrite à taux négatif. Depuis cette date et surtout lors du dernier trimestre 2019, l'OAT 10 ans a souvent été en territoire négatif. Des opérateurs de marché ont donc accepté de payer pour acheter de la dette française. Cette situation, quoique incongrue, se conçoit dans la mesure où les obligations d'État sont celles qui se voient attribuer les meilleures notes de la part des agences de notation (ou agence de « rating »). La défaillance d'un État en tant que prêteur est en effet réputée improbable.
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Comme l'État, les entreprises émettent des emprunts obligataires pour se financer. Les rendements proposés par les emprunteurs du secteur privé sont généralement plus attractifs que ceux des emprunts d'État. Là aussi, les émetteurs sont notés par des agences de rating qui prennent en compte différents éléments de leur situation financière. La note reflète notamment le niveau de solvabilité de chaque emprunteur (= le rapport fonds propres/dettes) ainsi que sa capacité de remboursement (= le niveau de ses cash-flows). Plus cette note sera dégradée, plus l'émetteur d'emprunt obligataire devra proposer une rémunération élevée pour attirer des prêteurs. Certaines obligations dites à haut rendement, où « high yield », offrent aujourd'hui un niveau de rémunération compris entre 5 et 10 %. Ces titres de créances sont émis par des sociétés fragiles et le plus souvent fortement endettées. La rémunération qu'elles proposent est par conséquent la contrepartie du risque de perte en capital sur les titres qu'elles émettent. Ce risque, même le non-remboursement à l'échéance ne doit pas être exclu, demeurera toutefois inférieur à celui du marché des actions.
Le marché obligataire est complexe et plutôt réservé à des opérateurs professionnels. Il est cependant accessible à un particulier, tant lorsqu'il s'agit d'obligations d'État que de celles d'entreprises du secteur concurrentiel. Lors de l'émission d'un emprunt, on dit que les obligations sont proposées sur un marché primaire. Il sera alors difficile de souscrire pour un particulier, car le ticket d'entrée fixé à l'émission d'un nouvel emprunt est généralement élevé. L'obligation est ensuite cotée sur ce que l'on appelle alors le marché secondaire. Il sera dans cette seconde plus aisée de souscrire une obligation en passant par l'intermédiaire d'une banque ou d'un courtier.
Il est possible d'investir dans des obligations au travers d'un compte titres.
La gestion collective facilite l'accès au marché obligataire pour des épargnants. Le marché primaire leur devient alors accessible. Mais il est surtout intéressant de pouvoir détenir par l'intermédiaire d'un Fonds Commun de Placement (FCP) obligataire plusieurs emprunts émis à des dates différentes avec des dates de maturité échelonnée dans le temps. S'immiscer sur le marché obligataire par le biais de la gestion collective permet aussi de profiter de l'expertise de gérants spécialisés. Ceux-ci savent arbitrer en permanence leurs lignes d'emprunts afin de maintenir une rentabilité élevée. Pour une parfaite dilution du risque, les fonds obligataires mixent des obligations d'État, du secteur privé ainsi que des obligations étrangères.
Le « crowdfunding » procède d'une nouvelle forme d'épargne désintermédiée que l'on nomme financement participatif. Le principe est de mettre en relation directe épargnants ou investisseurs et d'entreprises emprunteurs. De nombreuses plateformes web spécialisées proposent ce type de placement. Le crowdfunding est désormais une activité encadrée par l'Autorité des Marchés Financiers (AMF). Les emprunteurs ayant recours à ces plateformes de crowdfunding sont souvent des PME qui n'ont pas accès aux marchés financiers. Les taux de rémunération servis aux prêteurs sont sans comparaison avec ceux des obligations classiques et peuvent atteindre 12 %. Toutefois, les rendements alléchants ne doivent pas masquer un risque réel de perte en capital pour l'investisseur, notamment en cas de défaillance de la société émettrice. L'investissement via le crowdfunding est parfois accessible à partir d'une centaine d'euros. Une mutualisation du risque existe, car les plateformes de crowdfunding agrègent les dettes de leurs clients en émettant des titres que l'on appelle des mini-bonds.