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La France emprunte à taux négatif : pourquoi les investisseurs paient-ils pour prêter ?



Si les taux d'intérêt négatifs sont une bonne nouvelle pour la dette de l'État, ils sont moins réjouissants pour les épargnants et les investisseurs. Point sur un phénomène souvent qualifié de « bizarrerie économique ».


Temps de lecture : 3 minute(s) - | Mis à jour le 09-12-2019 17:02:00 | Publié le 07-01-2019 15:14  Photo : © Pixabay  

La France emprunte à taux d'intérêt négatifs

D'après la Banque de France, l'État emprunte actuellement à un taux négatif de -0,572% sur 1 an. Concrètement, le pays gagne de l'agent lorsqu'il s'endette : pour 100 000 euros empruntés sur les marchés, il ne remboursera que 99 428 euros l'année prochaine. Autrement dit, l'investisseur qui prête 100 000 € aujourd'hui est sûr de récupérer 572 € de moins dans un an. C'est donc lui qui paie des intérêts pour prêter de l'argent...

La nouvelle peut paraître bonne au regard de la dette accumulée par la France, mais il faut savoir que cette situation dure depuis quelques années sur les emprunts à court terme. Par ailleurs la France n'est pas la seule dans ce cas : d'autres pays européens comme la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et l'Autriche empruntent aussi régulièrement en dessous de 0%.
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La Banque Centrale Européenne a aussi fixé un taux négatif

La Banque Centrale Européenne (BCE) est l'organisme qui met en œuvre la politique monétaire de la zone euro. Elle est garante de la stabilité des prix. Pour agir, elle influence le comportement des agents économiques en les incitant soit à placer de l'argent, soit à investir et consommer. Pour cela, elle dose la quantité de monnaie en circulation, au travers de la fixation de taux d'intérêt dits « directeurs ».

La BCE est la « banque des banques ». Lorsqu'un établissement financier a trop de trésorerie, il peut placer de l'argent auprès d'elle. Ces sommes sont rémunérées. Seulement depuis 2014, la Banque Centrale Européenne a énormément baissé son taux, au point que celui-ci est devenu négatif. Aujourd'hui, le taux de rémunération des dépôts est de -0,40%. Autrement dit, les banques qui placent de l'argent à la BCE récupèrent moins d'argent que ce qu'elles ont déposé. Par exemple, si un établissement place 100 € pendant un an, il ne pourra récupérer que 99,6 €.

En procédant ainsi, la BCE incite les banques à faire circuler l'argent dans l'économie plutôt que de le laisser dormir. Ces dernières préfèrent en effet prêter de l'argent aux entreprises et aux particuliers que d'en prendre en le laissant dormir auprès de la banque centrale.

Une situation qui a profité aux particuliers et aux entreprises


Des taux directeurs bas sont favorables à la consommation et à l'investissement, et donc aux crédits. Les particuliers ont pu le constater avec la baisse historique du taux des emprunts immobiliers. D'après l'Observatoire Crédit Logement, ceux-ci sont passés de 5,62% en moyenne au premier trimestre 2001 à 1,43% au 3ème trimestre 2018.
Même chose du côté des crédits à la consommation, passés de près de 13% par an en 2012 à 8,4% fin 2018. Dans les deux cas les taux négatifs ne sont toutefois pas pour demain, car le code civil les interdit formellement.

Si la situation est aussi théoriquement bénéfique pour le financement des PME françaises, certains grands groupes ont su prendre la balle au bond en allant elles aussi emprunter de l'argent sur les marchés financiers à des taux négatifs. C'est notamment le cas de Nestlé, BMW, Danone, Sanofi et Henkel.

En 2016, Veolia a ainsi émis un emprunt obligataire de 500 millions d'euros assorti d'un taux de rémunération négatif à -0,026%. Selon un article de La Tribune, la somme récoltée a alors été placée dans des Sicav monétaires à taux positifs et l'entreprise a empoché les intérêts avant de rembourser sa dette.


Un casse-tête pour les gestionnaires… et les épargnants

Pour qu'un État ou une entreprise emprunte de l'argent à un taux d'intérêt négatif, il faut qu'il y ait des investisseurs qui acceptent de payer pour prêter leur argent. Mais pourquoi font-ils cela ?

Pour protéger le capital qu'elles gèrent, les banques et les fonds de placement (type OPCVM par exemple) sont obligés d'investir dans des supports peu risqués. Ceux-ci ne sont pas nombreux : il s'agit essentiellement des dépôts auprès des banques centrales, des obligations émises par l'État et des emprunts obligataires de grandes entreprises très solides financièrement.

Dans un contexte de taux bas, voire nuls pour les placements sans risque, c'est donc naturellement que ces deux entités s'orientent vers les solutions les « moins mauvaises », faute d'en trouver des bonnes. L'État trouve alors preneur pour ses emprunts à taux négatif, et les grandes entreprises très solides financièrement peuvent se permettre de proposer aux investisseurs de payer pour prêter de l'argent. Concrètement, les investisseurs considèrent que c'est la meilleure solution pour perdre le moins possible d'argent, faute de pouvoir en gagner.

Au bout de la chaîne financière, les épargnants sont aussi impactés via la baisse mécanique des rendements de l'épargne. D'une part, parce que les taux des placements sans risque sont fortement dégradés (Livret A et LDDS à 0,75% par an). Mais également parce qu'ils investissent indirectement dans ces titres financiers à taux négatifs au travers de leurs assurances-vie et de leurs OPCVM. Et c'est bien le but de la Banque Centrale Européenne : rendre l'épargne moins intéressante pour inciter les agents économiques à dépenser de l'argent, créer de l'activité et relancer la croissance.

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