Pour un propriétaire, la
location saisonnière peut en effet devenir rapidement plus rentable qu'une location « classique », même si elle est limitée dans la capitale à 120 jours par an.
Par exemple, le revenu moyen par nuit pour un 2 pièces de 35 m2 dans le quartier parisien de Plaisance (14ème arrondissement) est de 110 euros par nuit. En louant via AirBnB, un propriétaire peut donc percevoir 13 200 euros en un an. Pour une location classique, le loyer est plafonné à 24,8 euros par m
2. Il peut donc encaisser 10 400 euros sur l'année, soit un montant inférieur.
Dans les endroits très prisés comme les Champs-Elysées (8ème arrondissement), les revenus locatifs peuvent même nettement augmenter à l'occasion de grands évènements tels que la Fashion Week. Selon Pierre Rouleau, Directeur Général de GuestReady, une plateforme spécialisée dans la location AirBnB, «
il faut donc bien choisir les périodes » auxquels les biens sont mis en location. «
Les grands événements à Paris attirent beaucoup de personnes du monde entier, et les revenus sont ainsi augmentés ».
D'après la maire de Paris, la plateforme AirBnB aurait contribué à la disparition de « 26 000 logements habitables » dans le centre-ville. Dans une interview donnée au Journal du Dimanche, elle demande donc à l'État de donner plus de pouvoirs aux maires pour limiter ce phénomène. « Que le gouvernement me donne la possibilité d'agir, et d'aller, pourquoi pas, jusqu'à l'interdiction d'Airbnb dans certains quartiers ! »
Une position qu'elle a réitérée lors de son discours d'ouverture au congrès des HLM : « Il nous faut une régulation beaucoup plus forte du fait de la loi ». « Je suis favorable à ce qu'il y ait des mesures d'interdiction dans les zones en hypertension dans le cœur de nos villes », a-t-elle argumenté, pointant du doigt les plateformes « qui récupèrent des logements qui auraient pu être achetés ou loués et qui échappent complètement au marché ».
Interrogé par la presse, le ministre en charge du Logement Julien Denormandie a fait valoir que la question du contrôle de ce type de location est du ressort des municipalités. Il prône quant à lui une différenciation entre « les résidences principales et les résidences secondaires, sur laquelle il y a un vrai débat ».
Les bailleurs sociaux sont également inquiets du phénomène AirBnB, après la découverte d'une centaine d'annonces de location saisonnière concernant des logements sociaux sur la plateforme. Des procédures de résiliation de bail seraient en cours.
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