Objectif pouvoir d'achat et investissement
Sur l'ensemble du quinquennat, les ministres évoquent une baisse de 40 milliards d'euros d'impôts, répartie à un tiers sur les entreprises et deux-tiers sur les ménages. L'ambition affichée : redistribuer du pouvoir d'achat aux Français et donner aux entreprises les moyens d'investir. Une action qui, selon Gerald Darmanin, « permet de rompre avec 10 années d'augmentation massive de la pression fiscale ».
9 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les ménages
80% des ménages bénéficieront en outre de la suppression de la taxe d'habitation. L'ensemble des foyers seront exonérés en 2023, pour un gain moyen de 720 euros par ménage.
Une baisse de la pression fiscale sur les entreprises
La baisse de l'impôt sur les sociétés devrait également se poursuivre progressivement, et son taux atteindre 25% pour toutes les entreprises en 2022. Pour rappel, en 2019 le taux est de 31% pour les entreprises dont les bénéfices dépassent 500.000 euros.
Pas d'alourdissement de la dette et une stabilisation du déficit public
Pour équilibrer son budget, le gouvernement ne compte pas sur un alourdissement de la dette, bien que les conditions soient actuellement très favorables sur les marchés financiers. Selon Bruno Le Maire, si « la politique de taux bas permet de réduire la charge de la dette française », elle reste un leurre : « un jour, les taux remonteront ». L'État va donc devoir faire des économies pour atteindre son objectif de stabiliser la dette publique à 98,7% du PIB.
Suppression de certains avantages fiscaux
Le logement sera également mis à contribution. Parmi les mesures annoncées, la suppression du prêt à taux zéro pour l'achat d'un logement neuf dans les zones à faible densité (B2, C), la ponction de 500 millions d'euros sur les finances d'Action Logement (ex « 1% logement »), et... un coup de rabot sur les aides à la rénovation énergétique, qui seront resserrées autour des ménages les plus modestes.
Le mécénat d'entreprise est aussi dans la ligne de mire, avec une baisse de 60% à 40% de l'avantage fiscal octroyé pour les dons supérieurs à 2 millions d'euros (les dons aux associations ne sont pas concernés).
Une baisse des charges de l'État
Il projette toujours une baisse du nombre de fonctionnaires d'État avant la fin du quinquennat, bien que le chiffre annoncé plonge mois après mois : alors qu'en 2017 l'objectif était de supprimer 50 000 postes, le gouvernement évoque désormais 10 500 fonctionnaires de moins en 2022.
Certains ministères verront leur budget baisser, dont celui des Finances. A l'inverse, les ministères de l'Écologie, de l'Intérieur, de la Justice et de la Défense devraient voir leurs crédits augmenter.
Des recettes supplémentaires grâce à la lutte contre la fraude fiscale
Enfin, la fraude liée au commerce électronique est dans le viseur pour 2021 : elle serait à l'origine d'un manque à gagner de 6 milliards d'euros par an pour la France.
A noter, une augmentation de la fiscalité énergétique et du tabac est prévue.
Une hausse de la dépense publique, malgré tout
Avec une croissance estimée à 2%, le gouvernement pense toutefois réduire le poids de la dépense publique par rapport au PIB (53,4% contre 53,8% en 2019, soit -0,4 point). L'objectif du gouvernement était de le faire baisser de 3 points d'ici 2022. Un but qui, selon le ministre de l'Économie, ne sera pas atteint. « Nous devrions être aux alentours de 2,3 points d'ici la fin du quinquennat », a indiqué Bruno Le Maire, précisant toutefois que le rétablissement des finances publiques était « engagé ».
Et après ?
Comme chaque année, le projet de loi de finances doit être débattu cet automne au Parlement. Ce n'est qu'après le vote du même texte par l'Assemblée nationale et le Sénat qu'il sera définitif. D'ici là, députés et sénateurs pourront y apporter des modifications.
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