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En pleine secousse tarifaire mondiale, les grandes entreprises n’abandonnent pas leurs stratégies de croissance externe. Selon Bain & Company, les dirigeants aguerris aux crises passées redoublent d’ambition pour transformer leurs portefeuilles et sécuriser leur position face aux bouleversements.
Le retour des droits de douane massifs, particulièrement entre les États-Unis et la Chine, aurait pu mettre à l’arrêt le marché des fusions-acquisitions. Mais selon le dernier M&A Midyear Report de Bain & Company, il n’en est rien. Au contraire : les entreprises les plus solides utilisent cette période de perturbation pour accélérer leurs plans de croissance externe, ajuster leurs portefeuilles d’actifs, et renforcer leurs positions sur des marchés plus volatils que jamais. Les dirigeants ayant traversé la pandémie ou les hausses de taux spectaculaires de 2022-2023 appliquent désormais les leçons apprises pour investir à contre-cycle.En dépit d’un environnement complexe taux élevés, incertitudes tarifaires, disruption technologique, risques réglementaires Bain observe un comportement résolument offensif de la part des grandes entreprises. D’abord, les fusions stratégiques à visée de consolidation restent dynamiques : l’étude note une hausse de 11 % des volumes de M&A sur un an à fin mai, portée par des secteurs en quête de taille critique (énergie, finance, télécoms). Les chocs tarifaires affectent inégalement les filières : l’industrie recule de 15 %, mais la tech repart à la hausse, dopée par la ruée vers les actifs liés à l’IA. Ensuite, l’étude souligne une capacité croissante des dirigeants à détecter des opportunités à bas prix. En comparaison de 2024, plusieurs deals ont été réalisés à des valorisations nettement plus attractives, illustrant la stratégie « acheter pendant la tempête, récolter dans l’éclaircie ». Enfin, Bain insiste sur l’approche proactive des leaders : au lieu de figer leurs portefeuilles, ils réévaluent activement leurs cartographies industrielles, en intégrant les effets indirects des politiques douanières, la réorganisation des chaînes d’approvisionnement, et les changements comportementaux des consommateurs.
Bain synthétise l’attitude des entreprises les plus performantes en quatre enseignements issus des chocs récents : 1. Continuer à faire des acquisitions crée un avantage durable. Les entreprises actives durant les grandes crises (2008, 2020) ont globalement surperformé leurs concurrentes plus frileuses. 2. Les disruptions génèrent de nouveaux besoins : l’adoption massive de l’IA, les enjeux ESG ou les transformations sectorielles poussent à réaliser des deals de type « scope », visant à acquérir des compétences nouvelles. 3. Les consolidations redeviennent clés : face à des taux encore élevés et une inflation tenace, les fusions pour atteindre une masse critique dans des secteurs à coûts fixes (énergie, télécoms) restent une priorité. 4. La gestion dynamique du portefeuille s’impose : les entreprises les plus agiles diversifient les actifs non stratégiques, réallouent le capital vers les segments porteurs, et anticipent les mutations géopolitiques (multipolarité, relocalisation).Dans un monde où l’incertitude devient la norme, Bain estime que les dirigeants capables de distinguer les signaux des perturbations seront les mieux placés pour transformer leur entreprise en profondeur.
➸ L’addition invisible des pièces rouges
➸ Investir malgré la tempête
➸ Contrats obsèques : plus de clarté sur ce que vous paierez