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GLP-1 : la Bourse s’emballe sur les pilules minceur

Les médicaments GLP-1, conçus à l’origine contre le diabète de type 2, se sont imposés comme la nouvelle coqueluche de Wall Street. Leur efficacité spectaculaire sur la perte de poids a propulsé leurs fabricants parmi les valeurs les plus performantes de la décennie. Mais derrière l’euphorie boursière, la volatilité guette et la scission du secteur pharmaceutique s’accentue.

GLP-1 : la Bourse s’emballe sur les pilules minceur
Temps de lecture : 2 minute(s) - Par | Publié le 29-09-2025 05:00

Des performances dignes de la tech

Selon une étude de la plateforme d’investissement eToro, le panier des principaux producteurs de GLP-1 (Novo Nordisk, Eli Lilly, Sanofi, Teva et Hikma) affiche une progression de 106 % sur cinq ans. À titre de comparaison, les grands laboratoires pharmaceutiques non exposés à ces traitements n’ont gagné que 27 % sur la même période.

La performance des GLP-1 dépasse même celle des grands indices : le S&P 500 a progressé de 95 %, l’EuroStoxx 50 de 64 % et le FTSE 100 de 56 %. Autrement dit, investir dans les champions de la minceur a été plus rentable que miser sur les stars de la tech.

L’ascension est portée par des valeurs phares : Eli Lilly a bondi de 395 % en cinq ans, devenant l’un des grands gagnants de la décennie. Novo Nordisk, leader historique, affiche +69 %, malgré une correction de 61 % sur la dernière année. Plus contrastée, Sanofi a reculé de 7 %, tandis que Teva a doublé (+106 %).

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Entre croissance explosive et volatilité accrue

La trajectoire n’est pas linéaire. Sur un an, le panier GLP-1 recule de 25 %, pénalisé par des prises de bénéfices et des annonces industrielles difficiles. Novo Nordisk a même annoncé 9 000 suppressions d’emplois en 2025, rappelant que l’euphorie boursière n’efface pas les réalités économiques et sociales.

À l’inverse, les laboratoires non-GLP-1, plus « classiques », ont affiché une progression de 22 % depuis le début de l’année et restent beaucoup plus stables. AbbVie en est l’exemple le plus frappant : +133 % sur cinq ans, sans les montagnes russes de ses concurrents. Bayer, en revanche, a perdu près de la moitié de sa valeur (-49 %).

« Eli Lilly a été le grand gagnant du boom des GLP-1, offrant l’une des performances les plus fortes parmi les grandes capitalisations de la dernière décennie », analyse Lale Akoner, stratégiste marchés mondiaux chez eToro. Mais, ajoute-t-elle, « même les leaders ne sont pas à l’abri des pressions, qu’elles soient industrielles, réglementaires ou concurrentielles ».


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Un secteur pharmaceutique à deux vitesses

Pour les investisseurs, la conclusion est claire : le secteur de la santé n’est plus un bloc homogène. D’un côté, les fabricants de GLP-1 surfent sur une dynamique de forte croissance, attirant capitaux et spéculations. De l’autre, les laboratoires traditionnels offrent une stabilité rassurante, corrélée aux indices globaux.

« Les deux segments ont leur place dans un portefeuille », estime Akoner. « Mais le bon équilibre dépend de votre tolérance au risque, de votre horizon d’investissement et de votre conviction sur la durabilité des GLP-1. » La grande question reste en effet de savoir si ces traitements s’installeront durablement comme une révolution médicale et sociétale, ou s’ils ne représentent qu’une bulle passagère dans une industrie déjà mature.

À court terme, les investisseurs doivent composer avec un paradoxe : les GLP-1 ont ouvert un marché colossal, porté par l’épidémie mondiale d’obésité, mais leur avenir dépendra aussi de la capacité des laboratoires à tenir leurs marges, à faire face aux pressions politiques sur le prix des médicaments, et à gérer les effets secondaires encore à l’étude.